Ce vendredi, 21 janvier, a eu lieu le lancement officiel du projet d’appui à la gouvernance économique et financière au Burundi, PAGEF et sa 1ère réunion du comité de pilotage. Mis en œuvre par l’ambassade de France au Burundi et Expertise France, il a pour mission d’apporter un appui au ministère de la fonction publique, du travail et de l’emploi et celui des Finances, du Budget et de la planification économique. Un projet salué comme signe de réchauffement des relations entre les deux pays.

Financé par le ministère de l’Europe et des affaires étrangères français à un montant de près de 900.000 d’Euros équivalent à peu près deux milliards de francs burundais, il est mis en œuvre conjointement par l’ambassade de France au Burundi et Expertise France. Pour l’ambassadeur de France au Burundi, Jérémie Blin, ce projet qui sera exécuté d’ici la fin du premier trimestre 2023 est un levier pour contribuer au renforcement de la bonne gouvernance. Il a dit-il, pour mission d’apporter un appui au ministère de la Fonction publique, du Travail et de l’Emploi et au ministère des Finances, du Budget et de la Planification économique du Burundi.

Le PAGEF est ainsi dédié au renforcement de l’administration burundaise en termes de gouvernance financière et de gestion de la performance en apportant des appuis techniques aux Institutions de formation et de contrôle emblématiques de l’administration publique burundaise. Les institutions bénéficiaires sont l’école nationale d’administration, ENA, l’institut Supérieur de Gestion des Entreprises, ISGE et son organe de contrôle qui est la Cour des Comptes.

Les actions proposées par ce projet d’appui ont par conséquent vocation à contribuer au positionnement de l’ENA, l’ISGE et de la Cour des Comptes comme acteurs incontournables de la modernisation de l’administration publique burundaise et de l’amélioration de la bonne gouvernance au Burundi. Il s’agit de la modernisation de l’administration publique qui constitue l’un des objectifs stratégiques majeurs retenus par le gouvernement burundais dans le cadre de son Plan National de Développement (PND).

« L’idée c’est que l’on travaille avec les institutions, en leur transmettant un certain nombre de formations et de suggestions, des méthodes de travail. Il faut évidemment qu’après ils se les approprient et les adaptent au cadre burundais parce qu’on ne peut pas enseigner la même façon en France et au Burundi. L’objectif c’est de les stimuler et leur donner des compétences et leur faire apprendre d’autres méthodes de travail et qu’après ils les utilisent dans la façon qui leur semblera la meilleure dans leur travail de tous les jours », a souligné Jérémie Blin, ambassadeur de France au Burundi.


Pour réaliser les activités du PAGEF et atteindre les objectifs du projet, explique l’ambassadeur de France, il y a la mobilisation de l’expertise d’un certain nombre d’institutions publiques françaises. Pour citer les principaux, notamment des experts proposés par l’Institut National du Service public (INSP, ex ENA), des Directions du Ministère de l’Economie, des Finances et de la Relance français, d’instituts publics français de formation, le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) et Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) et de la cour des Comptes est privilégié.

L’institut supérieur de gestion des entreprises, ISGE et l’école nationale d’administration, ENA bénéficient d’un renforcement des capacités pour 25 et 26 professeurs en ingénierie pédagogique et en formations thématiques. Tandis que 5 doctorants en gestion des finances publiques (projet de recherche et tutorat mixte seront pris en charge à l’ISGE. Dionise Arakaza, Directeur Général de ENA a salué les initiatives de la France pour la mise en œuvre du Projet PAGEF. Pour lui, cela traduit la volonté de la France d’accompagner le Burundi en matière de développement et le renforcement des relations diplomatiques.

Un projet salutaire

Pour sa part, Emmanuel Mbonihankuye, directeur général de l’ISGE ne tarit pas d’éloge. Il salue un projet vital pour son institution engagée dans l’encadrement des gestionnaires d’entreprises. « Nous avions des formateurs n’ayant pas les capacités suffisantes pour encadrer les professionnels, des doctorants qui sont en nombre insuffisant. Le projet PAGEF constitue l’opportunité de trouver des solutions à ces défis. Les formateurs auront un renforcement de capacités et la disponibilité d’équipements pour assurer des formations à distance », s’est-il réjoui.

La cour des Comptes bénéficie d’un renforcement des capacités techniques pour son mandat de suivi et d’évaluation des comptes des services publics. Le projet prévoit des formations thématiques pour 25 magistrats, le renforcement des capacités en bureautique de 50 collaborateurs. Cet organe de contrôle sera appuyé pour la modernisation et la valorisation des TIC pour ses travaux d’audit avec une visite d’étude et d’échange de bonnes pratiques avec une Cour des comptes de (en France ou dans un pays partenaire).


Elysée Ndaye, président de la cour des comptes a salué un projet qui vient à point nommé. Il permettra dit-il, d’améliorer leurs prestations en matière de contrôle pour une bonne gestion des Finances publiques. Il considère que le projet montre l’intérêt que la France accorde à nos institutions et son engagement à soutenir le PND. « Je remercie le ministère de l’Europe et des affaires étrangères à travers son ambassade au Burundi pour son engagement et ses efforts dans la mobilisation des ressources pour la mise en œuvre de ce projet ».

D’après lui le lancement de ces travaux vient concrétiser la convention de partenariat entre l’ambassade de France au Burundi et la cour des comptes. Cela intervient, a-t-il dit, au moment où le pays est en train de mener des réformes en matière de gestion des Finances publiques. « En effet, avec l’appui de ces partenaires, le pays a entamé des démarches pour basculer vers des budgets-programme et la cour des comptes joue un rôle Incontournable en matière de gestion budgétaire », a-t-il tenu à préciser.

Pour l’ambassadeur de France au Burundi, ce projet constitue un témoignage concret du réchauffement des relations entre la France et le Burundi. « Je pense aussi que c’est un projet qui est très intéressant car, il s’inscrit dans le plan national de développement, PND. Nous, ce que l’on souhaite, c’est de travailler dans le cadre des lignes directrices qui ont été définies par le président Ndayishimiye, par le gouvernement du Burundi afin d’agir pour contribuer au PND pour que les réformes lancées aient un succès », a-t-il précisé.

Même écho d’Adolph Banyikwa, assistant du ministre du travail et de l’emploi. Il a estimé que le projet PAGEF constitue un signe éloquent de réchauffement des relations diplomatiques et a demandé à la France de rester à côté du Burundi dans la mise en œuvre du PND-2018-2027.

Source: IWACU Burundi

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