Les sages-femmes du Burundi face à moult défis

Alors que le monde célébrait ce 5 mai la Journée internationale des sage-femmes, l’association des sage-femmes, ’’Midwife in action’s Association : MAA Vyara uheke Burundi’’, se dit confrontée à mille et un défi qui hantent les sages-femmes au Burundi.

« Nous avons 1200 sages-femmes en chômage sur plus de 1500 déjà formées au Burundi », lance d’emblée Augustin Harushimana, président de l’association MAA.

Il révèle qu’en 2020 seuls 241 sage-femmes travaillaient dans les différentes structures du ministère de la Santé publique. Harushimana regrette en plus que les sage-femmes n’aient pas un organe de régulation de leur profession et que le cursus de formation ne soit pas uniforme dans toutes les universités qui ont des options sage-femme.

Alors qu’en 2019, 7 universités proposaient cette option, aujourd’hui il ne reste que 4 universités qui ont cette filière, regrette le président de l’association MAA. « Le risque de s’effacer est là ».

Les sage-femmes affirment aussi qu’elles font face au surmenage alors que leur métier est trop exigeant. « Nous n’avons pas d’heures de travail fixes, car il est impossible de laisser une maman en plein travail pour rentrer », témoigne, Ferdinand Munezero, sage-femme contactée par téléphone à la clinique médical de Kirundo. Il est la seule sage-femme qui y travaille.

Sage-femme pour prévenir les décès maternels

D’après lui, il est rare que plus de deux sages-femmes exercent dans un même hôpital et aucun dispensaire ne dispose ce genre de personnel de la santé.

Les sage-femmes interrogées se lamentent comme quoi, elles ne sont pas priorisées au cours des recrutements effectués par le ministère de la Santé. « Nous ne sommes pas considérées et notre travail se limite à la maternité alors que nous avons suivi des cours d’infirmière. Nous pouvons aussi exercer le travail d’infirmier ».
De surcroît, avertit le président de l’association des sage-femmes, MAA, la présence d’une sage-femme dans une formation sanitaire peut prévenir les décès maternels et néonatals jusqu’à 65 %.

Cette association demande que les sages-femmes sans emplois soient recrutés pour contribuer au développement. Elle recommande par ailleurs la mise en place d’un ordre national des sage-femmes et l’instauration d’un cursus des cours uniformes dans toutes les options de sage-femmes au Burundi.

L’Organisation mondiale de la santé recommande au moins 3 sage-femmes par formation sanitaire et ces derniers célèbrent 17 ans d’existence au Burundi.

Source: IWACU Burundi

La BRB compte en finir avec le problème des devises pour l’importation du carburant

La Banque centrale (BRB) compte augmenter davantage les devises allouées à l’importation du carburant pour faire face à la montée du prix du baril au marché international et ainsi importer la quantité suffisante, une annonce faite ce mercredi 4 mai par le gouverneur de ladite banque.

« Les devises allouées à l’importation du carburant sont devenues insuffisantes suite à la montée des prix au marché international. Nous sommes à l’œuvre pour faire face à ce problème », a indiqué Jean Ciza, gouverneur de la Banque de la République du Burundi.

C’était au cours d’une séance de présentation du rapport du comité de politique monétaire du quatrième trimestre 2021 ainsi que l’état des lieux de la mise en œuvre des nouvelles mesures de politique de refinancement des secteurs porteurs de croissance.

Bien que la Banque centrale ait haussé les allocations en devises allouées à l’importation des produits pétroliers, a-t-il précisé, elles restent insuffisantes suite à la montée du prix du baril et une forte demande en carburant.
M. Ciza a fait savoir en outre que les réserves en devises ont des limites, ce qui a fait que les allocations en devises n’ont pas augmenté dans les mêmes proportions que la demande en carburant.

Pour lui, il faut hausser la production, surtout des cultures de rente afin de mobiliser des devises en quantité suffisante. De plus, ajoute-t-il, une bonne organisation du secteur minier permettrait d’accroître l’assiette des devises.

Source: IWACU Burundi

Viola et l’art de la chaussure en pneu Viola et l’art de la chaussure en pneu

Des fils et un morceau de pneu pour donner une jolie sandale… C’est la créativité de Viola Niyongere, jeune licenciée en Génie mécanique, qui s’est lancée dans l’art de fabriquer des chaussures et autres accessoires. Découverte.

C’est à son domicile, dans la zone Kamenge, que Viola passe tout son temps à manier des fils avec un crochet et tailler des pneus pour créer des chaussures sandales pour hommes, femmes et enfants.
Mardi 26 avril, 16h, Viola a déjà l’air épuisé, dans son pagne et T-shirt, assise dans son petit salon en train de crocheter des fils de pêche. Des sandales à moitié finies éparpillées par terre, des fils çà et là sur la table… la maison ressemble à un atelier de cordonnerie. Viola est en compagnie d’une autre jeune femme en train de crocheter des fils également.

A l’extérieur, près de la porte d’entrée de la maison, un jeune homme frôlant la trentaine taille un pneu à l’aide d’une machine pour lui donner la forme d’un pied. « C’est mon mari et ma sœur à qui j’ai appris le métier », clarifie-t-elle. L’équipe s’active pour donner la forme d’une sandale à un morceau de pneu qui constitue le talon, un simili cuir fait office de semelle et des fils au crochet, aux différents modèles, couvrent la partie postérieure du pied.

Elle fait des modèles différents selon les commandes des clients, des particuliers ou des commerçants qui s’approvisionnent chez elle. Par mois, elle écoule 30 à 80 paires de chaussures. Elle gagne en moyenne 500 mille BIF par mois. Alors qu’elle a commencé avec un capital de moins de 10 mille BIF.

Le marché dont elle est le plus fière jusque-là, c’est la commande de 500 paires de sandales qu’elle a eu d’un entrepreneur qui devait les exposer dans une foire en Belgique. 5 millions de BIF qu’elle venait d’empocher d’un coup.

Le fruit d’une simple imagination

Viola Niyongere, 29 ans, a monté son affaire en 2016 alors qu’elle allait finir son cursus universitaire à l’Ecole normale supérieur (ENS) en Génie mécanique.

L’idée n’avait jamais effleuré son esprit auparavant. Un beau jour, alors qu’elle se balade au marché, elle aperçoit des fils de pêche de toutes les couleurs, qui l’impressionne : « Ils étaient beaux à voir. C’était la première fois que je voyais des fils de toutes les couleurs. Je croyais qu’il n’y avait que du noir et du blanc. » Elle se dit qu’elle pourrait en faire de jolis objets. Durant son enfance, elle avait appris à crocheter depuis l’âge de 10 ans et se livrait souvent aux jeux de tissage avec ses camarades de classe.

Elle s’amuse à fabriquer d’abord de petits bijoux avec ces fils, qui ne lui rapportaient pas grand-chose. C’est ainsi qu’elle développe l’idée des chaussures qui pourraient lui rapporter plus, mais sans aucune idée de comment faire. Après avoir visité des ateliers de cordonnerie pour ‘’voler’’ un peu d’expérience, elle s’aventure à fabriquer sa première chaussure dont elle partagera les photos avec sa famille et ses amies proches. Ces dernières admirent son œuvre et c’était parti pour les commandes.

A cette époque, en 2016, elle vendait une paire à 5.000 BIF. Aujourd’hui, le prix varie entre 12 et 15 mille BIF.
Son rêve est d’ouvrir un grand magasin de chaussures et d’approvisionner tous les commerçants de la capitale.

Un couple uni par l’art

Son histoire d’amour avec son mari, Thiery Ndayishimiye, remonte à leurs années estudiantines. « Lorsqu’elle m’a envoyé la photo de sa toute première œuvre, j’ai été séduit par son talent et l’ai encouragée à continuer », se rappelle Thiery, alors étudiant à l’Université Polytechnique de Gitega.

Les cadeaux de sandales qu’il recevait de sa fiancée plaisaient à ses camarades de cours qui voulaient la même chose. C’est ainsi que l’artiste commence à recevoir des commandes de Gitega. Thiery remarque que ‘’l’aventure’’ de sa fiancée est en train de devenir une bonne affaire. Il demande à sa future femme de lui apprendre. Il ne tarde pas à maîtriser cet art et commence à fabriquer ces chaussures depuis Gitega pour les vendre aux étudiants, surtout. Le couple commence ainsi à gagner de l’argent jusqu’à ce qu’il ait les moyens pour préparer son mariage.

Electricien de formation, Thiery jonglait entre art et électricité, au début du mariage en 2020. Mais il décide de se consacrer entièrement à ce métier d’art qui rapporte plus. Jusqu’aujourd’hui, ce jeune couple, parent d’un bébé de six mois, ne gagne sa vie qu’avec ce métier qui fait bien vivre leur petite famille. « Nous pouvons payer le loyer, la ration alimentaire… », se félicite Viola, non sans fierté.

La jeune artiste vient de remporter un prix de 1,2 million de BIF dans le concours Light award de l’art créatif organisé par l’Université Lumière de Bujumbura.

Source: IWACU Burundi

East Africa Cross Border Trade Bulletin (April 2022, Volume 37)

  • Maize grain remained the most traded commodity in the region in the first quarter of 2022 between January and March as shown in Figure 1. Wheat and maize flour surpassed dry beans as the second and third most traded commodities in the region while, rice, sugar, and sorghum were significantly traded.
  • Regional trade in maize, sorghum, rice, and dry beans was above average driven by above-average prices in deficit countries including Kenya, Rwanda, Burundi, Somalia, South Sudan,
    Eritrea, and Djibouti which attracted supplies from the main surplus countries of Tanzania, Uganda, and Ethiopia.
  • The prices of staple food commodities followed seasonal patterns but were elevated because of below-average harvest, supported by high inflation as COVID-related pent-up demand drove up prices, in addition to high oil, wheat, and flour prices due to the Ukraine-Russia conflict.
  • Livestock trade between Ethiopia and Somalia declined because of a prolonged drought that reduced the number of quality animals in the market, but trade increased between Somalia and Kenya due to demand by large ranches for animal fattening for the April-to-July religious festivities.

Source: World Food Programme

East and Horn of Africa, and the Great Lakes Region Operational Update (January – March 2022)

The East and Horn of Africa and the Great Lakes (EHAGL) region is host to some 4.97million refugees and asylum-seekers, as at the end of March 2022. The majority are from South Sudan(2.28 million), the Democratic Republic of the Congo and Somalia, with significant numbers from Burundi, Sudan, and Eritrea. The region hosts 67 per cent of the refugees on the African continent and 20 per cent of the global refugee population. The region also has12.37 million Internally Displaced Persons (IDPs) mostly in Sudan, South Sudan, Ethiopia, Somalia, and Burundi, displaced due to both conflict and natural disasters. Some 65,766 refugees have returned to their countries of origin so far in 2022

Communities across the Horn of Africa region are experiencing one of the worst drought situations in decades, following three failed rainy seasons, affecting especially Somalia, Ethiopia, and Kenya. The Federal Government of Somalia in November 2021 declared the drought a national emergency. By the end of the first quarter of 2022, the drought situation had rapidly deteriorated, raising the risk of famine in pockets across the Horn of Africa, especially Somalia, and causing large scale internal displacements and some cross-border movements. Projections suggest that up to 1.4 million people could be internally displaced in Somalia within the next 6 months. Soaring food prices are also causing a serious food security crisis resulting in high malnutrition rates

Source: UN High Commissioner for Refugees

Transport en commun : Enième hausse des prix du transport en commun

Le ministère chargé du Transport a revu à la hausse les prix du transport en commun, mardi 3 mai. Les associations des consommateurs et des transporteurs redoutent des conditions de vie encore plus précaires.

Selon la ministre du Commerce, du Transport, de l’Industrie et du Tourisme, Marie Chantal Nijimbere, les prix du transport en commun sont revus à la hausse, suite à la récente augmentation des prix du carburant intervenue en date du 28 avril 2022.

Les prix de transport par bus en Mairie de Bujumbura sont passés à 550 BIF en mairie de Bujumbura. Les prix de transport par bus dans les quartiers périphériques varient entre 500 et 1000 BIF.

En ce qui est de la pénurie du carburant, la ministre explique qu’elle résulte de la conjoncture économique mondiale où le Burundi n’est pas un îlot. « On doit s’adapter face à cette situation. Le gouvernement ne ménage aucun effort pour stabiliser la situation». Et d’assurer que tous les services en charge du carburant sont mobilisés pour réguler la distribution et la commercialisation de la quantité disponible du carburant.

Retombées sur les prix des produits de base

« C’est très inquiétant que les prix du carburant et du transport soient revus à la hausse jusqu’à 30 % en moins de trois mois. Comble de malheur, la pénurie du carburant persiste, malgré la hausse des prix », déplore Pierre Nduwayo, président de l’association burundaise des consommateurs(Abuco).

Selon lui, les prix des produits de base grimpent alors que les revenus de certains Burundais restent précaires. « Pour certains Burundais, la situation actuelle est intenable. Ce n’est pas normal que la population se déplace à pied alors qu’on était habitué au transport en commun. On est en train de reculer».
Le président de l’Abuco s’inquiète d’une cherté de la vie, surtout en mairie de Bujumbura, qui peut s’accentuer, suite à cette crise.

Il demande au gouvernement de renoncer aux taxes sur certains produits, notamment les produits alimentaires, pour donner un ballon d’oxygène à une population à faible revenu. Et d’appeler l’administration à être vigilante quant à d’éventuelles spéculations.

Pour Charles Ntirampeba, secrétaire général de l’association des transports du Burundi (ATRABU), le consensus entre le ministère chargé du transport et les transporteurs comme quoi les prix de transports soient revus en hausse par rapport aux prix du carburant n’a pas été respecté.

Il explique que l’écart entre les prix du carburant et ceux du transport est vraiment énorme : « La moyenne de la montée des prix du carburant est de 25,27 %. Nous avons été surpris. Dans certains endroits, le ministère n’a pas voulu respecter la montée des prix par rapport à celle du carburant.»

Selon lui, les transporteurs enregistrent des pertes. Avec la pénurie répétitive du carburant, poursuit-il, certains transporteurs passent une semaine sur les files d’attente devant les pompes. « Ils ne parviennent pas à rembourser les crédits contractés ». Et de demander au gouvernement de rendre disponible le carburant pour faciliter le travail des transporteurs.

Le prix du transport en commun est revu à la hausse à deux reprises en moins de trois mois. Le 9 février dernier, le ticket de transport était passé de 400 à 450 BIF en mairie de Bujumbura. Depuis janvier dernier, la pénurie du carburant, persiste malgré la hausse des prix.

Source: IWACU Burundi