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Commémoration du massacre des élèves du Lycée de Kibimba : pas de recueillement cette année

« C’est un « refus catégorique » du ministre de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique à notre de demande de pouvoir nous recueillir ce vendredi 21 octobre au monument du « Plus jamais ça » érigé à Kwibubu en mémoire des 150 élèves tutsi du Lycée de Kibimba brûlés vif le 21 octobre 1993 », déplore Térence Mushano, un des ténors de l’association de lutte contre le Génocide, AC-Génocide Cirimoso.

Il n’y aura pas de gerbes de fleurs au pied de ce monument devenu un symbole des milliers de Burundais massacrés à travers tout le pays suite à l’assassinat du premier président démocratiquement élu au Burundi, Melchior Ndadaye ainsi que ses proches collaborateurs.

Selon Térence Mushano, il y a eu des échanges avec le ministre de l’Intérieur à deux reprises afin d’avoir la permission de nous rendre à Kibimba mais il nous a répondu que la date du 21 octobre ne concerne que la commémoration de l’assassinat du président Ndadaye et ses proches collaborateurs.

« Il n’y aura qu’une seule commémoration et un seul dépôt de gerbes de fleurs par le Chef de l’Etat », nous a-t-il répondu. D’après le vice-président de l’association AC-Génocide, toutes les explications que nous compatissons de tout cœur avec toute la nation pour ces événements malheureux mais qu’il faut comprendre qu’il y a eu d’autres morts dont les élèves du Lycée de Kibimba et qu’’il ne faut pas les oublier, n’ont rien donné.

« Pourtant d’autres associations regroupant les victimes des autres massacres et tueries organisent des cérémonies sans problème, c’est du deux poids deux mesures », regrette Térence Mushano.

D’après lui, la réconciliation tant recherchée au Burundi est impossible dans un tel contexte de pensée unique, d’occultation voire de négation de la douleur des autres. « La commémoration est une des voies vers la réconciliation », fait savoir ce vice-président de l’association AC-Génocide.

Signalons que l’année dernière seule une délégation de dix membres de cette association AC-Génocide a eu la permission de se recueillir au monument de Kwibubu. Raisons avancées par le ministère de l’intérieure : « La situation actuelle de propagation de la Covid-19 s’avère très inquiétante, raison pour laquelle le gouvernement vient de prendre des mesures pour limiter les jours des fêtes et des cérémonies à caractère social et l’application stricte des mesures barrières ».

L’autre année, déplore le vice-président de l’association AC-Génocide, le ministère de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique avait invoqué des raisons sécuritaires pour refuser toute cérémonie de commémoration au monument du « Plus jamais ça » à Kwibubu.

Source: IWACU Burundi