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Le Conseil des droits de l’homme se penche sur les situations en Syrie et au Burundi et achève son dialogue avec la Commission internationale d’experts des droits de l’homme sur l’Éthiopie

Le Conseil des droits de l’homme se penche sur les situations en Syrie et au Burundi et achève son dialogue avec la Commission internationale d’experts des droits de l’homme sur l’Éthiopie

Le Conseil des droits de l’homme a achevé, cet après-midi, son dialogue avec les membres de la Commission internationale d’experts des droits de l’homme sur l’Éthiopie, présidée par Mme Kaari Betty Murungi, en entendant les déclarations de plusieurs délégations*. Il a ensuite tenu un dialogue avec les membres de la Commission d’enquête internationale indépendante sur la République arabe syrienne et engagé son dialogue avec le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme au Burundi, M. Fortuné Gaétan Zongo.

Présentant le rapport de la Commission d’enquête sur la Syrie, qu’il préside, M. Paulo Sérgio Pinheiro a souligné que les Syriens sont aujourd’hui confrontés à des difficultés croissantes et intolérables. Des millions d’entre eux souffrent dans des camps de personnes déplacées, tandis que les ressources se raréfient, que la lassitude gagne les donateurs et qu’une épidémie de choléra a éclaté, a-t-il précisé. « La guerre n’est pas terminée malgré une réduction générale des combats », a insisté le Président de la Commission d’enquête.

Mais le conflit armé n’est qu’un aspect des difficultés auxquelles les civils syriens sont confrontés, a poursuivi M. Pinheiro, avant d’ajouter que « les mesures coercitives unilatérales infligées à la Syrie semblent bien avoir contribué à une nouvelle détérioration de la situation économique et humanitaire dans le pays ». Aussi, a-t-il recommandé aux États Membres de mener des évaluations indépendantes à ce sujet, afin d’atténuer les conséquences non intentionnelles affectant la vie quotidienne des civils.

M. Pinheiro a par ailleurs déclaré que, dans les zones contrôlées par le Gouvernement, la torture et les mauvais traitements en détention et les disparitions forcées restent systématiques et touchent aussi les Syriens déplacés qui cherchent à rentrer chez eux. Les libertés de mouvement, d’expression, d’association et de réunion pacifique restent fortement restreintes dans toute la Syrie, a-t-il ajouté.

Soulignant que près de 58 000 personnes, dont 37 000 enfants, restent illégalement privées de liberté dans les camps d’Al-Hawl et de Rawj, où les conditions humanitaires ont continué à se détériorer et où la situation sécuritaire est aggravée par des affrontements meurtriers, M. Pinheiro a expliqué que la Commission est d’avis qu’il est plus urgent que jamais de procéder à des rapatriements, car au rythme actuel il faudra des décennies pour vider les camps.

M. Pinheiro a enfin plaidé pour la création d’un organe international chargé de faire la lumière sur le sort des personnes disparues – qui sont des dizaines de milliers en Syrie –, comme le recommande le Secrétaire général.

Suite à cette présentation, la délégation de la Syrie a fait une déclaration, avant que de nombreuses délégations** ne prennent part au dialogue avec les membres de la Commission d’enquête.

Présentant son rapport, le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme au Burundi a, quant à lui, relevé un certain nombre d’avancées dans le pays pour ce qui est de la lutte contre la traite des êtres humains, ainsi que quelques actes isolés visant à poursuivre les auteurs de violations des droits de l’homme. Cependant, l’impunité sélective quant à la poursuite des auteurs présumés des violations graves reste notable, a-t-il regretté. Malgré les engagements et les mesures prises par le Gouvernement burundais, la situation des droits de l’homme n’a pas changé de manière substantielle, a ajouté M. Zongo, attirant notamment l’attention sur les restrictions à la liberté d’association et l’exil de centaines de défenseurs des droits de l’homme et de professionnels des médias, ainsi que de milliers de Burundais.

M. Zongo a déploré la déclaration du Secrétaire général du CNDD-FDD, parti au pouvoir, en août 2022, appelant les Imbonerakure à poursuivre leurs patrouilles de nuit et à tuer tout « fauteur de troubles ». Des groupes civils ne sauraient remplir des fonctions régaliennes sans fondement et en toute impunité, a mis en garde le Rapporteur spécial.

Les Accords d’Arusha pour la paix et la réconciliation au Burundi, signés en 2000, restent d’actualité, a par ailleurs indiqué le Rapporteur spécial.

Le Burundi a fait une déclaration en tant que pays concerné. La Commission nationale indépendante des droits de l’homme du Burundi est également intervenue.

En fin de séance, la Türkiye et la Grèce ont exercé leur droit de réponse.

Le Conseil achèvera demain matin, à partir de 10 heures, son dialogue avec le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme au Burundi, avant d’entamer son dialogue avec la Commission d’enquête sur l’Ukraine.

Source: UN Human Rights Council