PRODER : Un projet pour booster l’entrepreneuriat en milieu rural.

Le Gouvernement du Burundi a signé, le 27 avril 2022, un accord de financement de plus de 53 millions USD avec le Fonds International de Développement Agricole (FIDA) pour le programme de développement de l’entrepreneuriat rural (PRODER). Ce dernier vise la lutte contre la pauvreté et l’amélioration de la sécurité alimentaire en milieu rural.

« Ce projet cible l’amélioration du paysage entrepreneurial pour les jeunes burundais vivant en milieu rural. Son objectif principal est de créer l’emploi, valoriser des produits agricoles burundais et mettre en place des infrastructures pour améliorer la compétitivité du système agricole burundais sur les marchés locaux et régionaux », explique Sara Mbago Bhunu, Directrice régionale chargée de la division de l’Afrique orientale et australe au sein du FIDA.
Selon elle, le projet ne vise pas travailler seulement avec les bénéficiaires traditionnels du FIDA, donc des petits producteurs agricoles, mais travaillera aussi avec de petites et moyennes entreprises agropastorales installées en milieu rural.
Elle soutient que PRODER touchera surtout les communautés rurales et mettra en place un plan de résilience pour le système global de production. Et de faire savoir que des infrastructures agricoles seront renforcées pour faire face aux inondations et autres aléas climatiques.

Les impacts sont signifiants

« Le projet visé par le présent financement a pour but de contribuer à la réduction de la pauvreté, à l’amélioration de la nutrition et de la sécurité alimentaire des communautés rurales », souligne Domitien Ndihokubwayo, Ministre des finances, du budget et de la planification économique. Et de préciser que la convention signée est composée d’un montant d’au moins 53 millions USD dont un don de FIDA de 42,9 millions USD et un prêt concessionnel de 10, 7 millions USD sans compter les contributions du Gouvernement et des bénéficiaires.

Il salue l’objectif poursuivi dans ce projet : promouvoir de manière équitable l’entrepreneuriat des jeunes ainsi qu’un environnement propice au développement des entreprises agropastorales et au renforcement de la résilience des populations rurales les plus vulnérables.

Et de faire savoir que le gouvernement vise aussi à étendre les interventions dans toutes les provinces du pays : « Cela permettra d’améliorer les conditions de vie des Burundais, l’autosuffisance alimentaire, la situation nutritionnelle des enfants et l’employabilité des jeunes ».

Domitien Ndihokubwayo rappelle que les défis ne manquent pas au regard des besoins des secteurs de l’agriculture, de la sécurité alimentaire et de l’entrepreneuriat des jeunes. Il interpelle les différents intervenants dans ces secteurs à mobiliser plus de ressources pour appuyer les efforts du gouvernement visant à réduire la pauvreté.

Pour le Ministre de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage, Déo Guide Rurema, les résultats des projets financés par le FIDA sont éminents : « Les impacts des programmes du FIDA sur le terrain sont vraiment significatifs ».
Il apprécie l’octroi d’un don de 44 millions USD de la part du FIDA. Cette enveloppe va renforcer les activités des projets en cours dont le PIPARV-B, en plus du PRODER. Et de se réjouir de bonnes relations existantes entre le Burundi et le FIDA pour booster le développement de la population burundaise.

Du renforcement des jeunes entrepreneurs

« Il y aura aussi le renforcement des capacités pour les jeunes entrepreneurs des projets agropastoraux en vue de développer le secteur agricole au Burundi », signale Sara Mbago Bhunu. Et d’ajouter que des formations sur la transformation des produits agricoles pour accéder aux marchés internationaux seront organisées, en plus de l’appui financier à la création des entreprises.

« Nous allons aider le ministère chargé de l’agriculture à mettre en place un système efficace de l’extension de l’agriculture. On veut que les jeunes hommes et femmes s’investissent davantage dans ce secteur », indique-t-elle. Et de confier que le FIDA mobilisera les moyens pour que les jeunes puissent développer l’agriculture et exporter la récolte dans les marchés de la sous-région.

Pour elle, le Burundi est très bien situé géographiquement de façon à engager une compétitivité agricole et écologique pour bénéficier des marchés régionaux.
En investissant dans la force des jeunes, renchérit-il, nous pouvons transformer carrément le secteur agricole qui est indispensable pour le Burundi et plusieurs pays en Afrique.

Selon la directrice régionale du FIDA, il y aura aussi le renforcement des capacités institutionnelles surtout pour les cadres du ministère en charge de l’agriculture dont les vulgarisateurs et les moniteurs agricoles. Elle martèle la reconstitution des chaînes de valeurs de certaines cultures, surtout des cultures vivrières ainsi que des fruits.
Elle souligne que le programme PRODER a été élaboré et préparé par le FIDA en étroite collaboration avec le ministère ayant l’agriculture dans ses attributions : « Nous nous attendons à enregistrer un impact positif dans deux ou trois ans après le lancement de ce projet ».

En outre, elle soutient que ce programme va s’inspirer d’une bonne expérience du PRODEFI qui a fortement contribué dans l’entrepreneuriat rural et dans la création des petites et moyennes entreprises pour les jeunes.

Plusieurs familles seront touchées

Le PRODER sera exécuté durant 7 ans (2022-2028) dans les zones rurales avec un montant de 89,4 millions USD. Au total, les interventions de ce projet toucheront 85 mille ménages qui représentent environ 510 mille membres.
En ce qui est des résultats attendus, au moins 39 mille emplois seront créés ou consolidés dans les zones d’intervention. En outre, au moins 7.840 micros et petites entreprises rurales viables, portées en particulier par les jeunes et les femmes, seront créées.

Signalons que le PRODER interviendra d’abord dans les provinces de Bubanza, Cibitoke, Muramvya, Rutana, Ruyigi, Karusi, Kayanza, Ngozi, Gitega, et Muyinga. Au cours de la troisième année, son intervention sera étendue aussi dans les provinces de Makamba et Bururi.

Le choix des provinces a tenu compte de différents critères dont l’incidence de la pauvreté, le niveau de vulnérabilité à l’insécurité alimentaire et aux effets du changement climatique, le potentiel de développement rural, les possibilités pour l’intensification des activités agrosylvopastorales ainsi que les conditions favorables à l’installation et à l’insertion des jeunes ruraux.

En plus du PRODER qui va bientôt démarrer, les investissements de FIDA au Burundi sont répartis dans d’autres programmes et projets dont : Le programme de développement des filières (PRODEFI II), le programme national pour la sécurité alimentaire et le développement rural de l’Imbo et du Mosso (PNSADR-IM), le projet d’appui à l’inclusion financière agricole et rurale au Burundi (PAIFAR-B) ainsi que le projet d’intensification de la production agricole et de réduction de la vulnérabilité (PIPARV-B).

Les activités réalisées par les projets financés par le FIDA au Burundi incluent entre autres les aménagements hydroagricoles de marais en vue de favoriser l’irrigation des cultures en saison sèche, la distribution des vaches et leur diffusion dans la communauté à travers la chaîne de solidarité, la distribution des porcins aux ménages n’ayant pas la capacité d’élever des vaches, la valorisation du riz , la transformation du lait, la lutte contre la malnutrition, la lutte contre la dégradation des terres ainsi que la promotion de l’emploi des jeunes pour lutter contre le chômage.

Source: IWACU Burundi

Gitega: Quand les eaux usées enveniment l’atmosphère de Musinzira

Sur tout le long d’un des caniveaux qui évacuent les eaux usées de la prison centrale, l’atmosphère est irrespirable. La population des alentours affirme que cette situation ne date pas d’hier.

C’est un caniveau qui sort de la maison carcérale, côté Musinzira. Les eaux qui y coulent sont souvent de la couleur noire. A quelques mètres seulement de la sortie, l’odeur devient irrespirable. Le comble, c’est au milieu des habitations, des restaurants, des bistrots de la bière locale, une pharmacie de la mutuelle, un hôpital et non loin d’une école primaire où les écoliers ne s’empêchent pas de jouer tout près de cette eau sale sans se soucier du danger. Ceux qui empruntent la route de l’hôpital régional de Gitega n’ont qu’un seul nom pour décrire cet endroit : « Hamwe hanuka », littéralement là où ça pue. Interviewée, la population des alentours déplore cette insalubrité. Elle dit que cette odeur est devenue le décor du milieu.

« Matin, midi, soir, c’est la même atmosphère irrespirable. Il faut garder toujours les portes et les fenêtres fermées sinon cette odeur empeste toute la maison », indique une mère de famille. Le déversement de ces eaux usées à l’extérieur de la prison contribue à la dégradation de l’environnement et à l’étouffement des populations.

« Avant même que le coronavirus oblige certains à porter le masque, nous l’avions déjà adopté surtout quand on veut s’attabler à l’extérieur de la maison », avoue un sexagénaire de ce quartier Musinzira. Selon lui, ils ont crié à tout qui veut l’entendre mais en vain. Ils se sont déjà résignés pour vivre dans cette puanteur.
« Même si on est ailleurs, c’est toujours la même odeur qui te poursuit. Je dirais même qu’elle est collée sur la peau», plaisante une vendeuse de boisson locale à quelques mètres de ce caniveau.

Personne n’est à l’abri

Selon les habitants, ces eaux usées n’ont plus de frontières. Elles arrivent jusque dans le petit ruisseau de Karonga, à quelques kilomètres de sa source et emmène avec elles ses saletés qui nuisent à la santé des personnes qui utilisent en aval cette eau pour la lessive et quelques fois la cuisson.

« Nous sommes au-dessous du quartier Musinzira sans doute que nous consommons l’eau mélangée avec celle qui vient de là. Parfois nous sentons une odeur étrange mais, c’est la routine », a reconnu Sylvie une domestique du quartier Yoba. Ils confirment que tous les déchets et les eaux usées produits dans le quartier Musinzira sont déversés dans le ruisseau.

Cette dégradation concerne le quartier Yoba en général et Zege en particulier. Ils font savoir que dans leurs quartiers où l’eau de la Regideso vient à compte-goutte, ils sont obligés de recourir à cette eau infectée. « On ne peut pas faire la lessive avec l’eau du robinet qui est rare. Nous sommes obligés de venir dans cette vallée », indique Audace qui fait le travail de blanchisseur. Pour beaucoup, il est nécessaire d’assainir les quartiers en introduisant un système de gestion de ces eaux usées (collecte, traitement, évacuation). La proximité avec les eaux usées peut engendrer des maladies comme la diarrhée, le choléra et la prolifération des moustiques.

Source: IWACU Burundi

Bientôt la digitalisation des services judiciaires

La mauvaise gestion et le mauvais traitement des dossiers des détenus sont entre autres des défis qui s’observent au sein du ministère de la Justice. Ce dernier, en vue d’améliorer les services judiciaires, ce 22 avril en collaboration avec le PNUD a organisé un atelier de restitution du schéma général de digitalisation des services judiciaires et administratifs.

En raison des défis affichés dans son fonctionnement, notamment en ce qui concerne l’accessibilité, l’efficacité des services rendus, la célérité dans le traitement des dossiers et les coûts des procédures, le ministère de la Justice se veut emboîter le pas du gouvernement burundais de moderniser ses services publics. Des conséquences ne manquent pas.

« Des lenteurs des procédures judiciaires, des échanges difficiles des dossiers entre services, le mauvais classement avec des risques de pertes des pièces des dossiers, des files d’attente devant les services judiciaires pour sollicitations des documents, le coût élevé des procédures, la mauvaise gestion et le mauvais traitement des dossiers des détenus, la gestion administrative non-efficiente, des données statistiques non-fiables », a énuméré Gervais Hajayandi, secrétaire permanent ministère de la Justice.

C’est dans cette optique que le ministère de la Justice en charge en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le Développement au Burundi a organisé un atelier de restitution des services judiciaires afin d’améliorer l’accès à la justice, la qualité des services et renforcer la redevabilité.

« Nous sommes à l’ère du numérique, et il faut vivre avec son époque »

Le numérique est devenu un élément incontournable dans le développement social, politique et économique de l’Etat. C’est même de la volonté politique du gouvernement de moderniser les services publics à travers les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) qu’est venue l’idée de digitaliser tous les services publics.

Selon Martin Masembo qui a représenté le Programme des Nations Unies pour le Développement au Burundi, la justice électronique permettra la réduction du temps des procédures judiciaires et des transactions administratives en optimisant la qualité des services aux justiciables ainsi que la réduction de la corruption.

Il ajoute aussi que les nouvelles technologies présentent aujourd’hui un grand potentiel et peuvent changer fondamentalement la façon dont les institutions judiciaires fournissent des services, car selon lui, une justice numérique, favorise l’environnement des affaires et l’investissement et permettra le décollage économique et la création des opportunités.

Le processus de modernisation de la justice, une grande avancée

L’initiative de moderniser les services judiciaires constitue un pas important vers la justice électronique qui est la voie privilégiée pour rendre les services judiciaires accessibles et efficaces au plus grand nombre de burundaises et de burundais.

Pour le secrétaire permanent, le moment était donc venu pour que le ministère de la Justice puisse faire un pas de plus et surmonter ces défis : « La vision du Ministère, inscrite par ailleurs dans le Plan National de Développement et dans sa stratégie sectorielle est de rendre des services judiciaires de qualité, accessibles au plus grand nombre de demandeurs, en exploitant les opportunités offertes par la révolution numérique », a-t-il indiqué.

Quid de la corruption ?

En exploitant les opportunités offertes par la révolution numérique, la justice électronique permettra sans doute de réduire les procédures judiciaires et les transactions administratives tout en optimisant la qualité des services aux justiciables : « Elle permettra de réduire les risques de corruption, de désengorger les juridictions et les prisons et pourra rendre plus facilement la justice à moindre coût, de remplacer la présence physique à travers la visioconférence dans les audiences publiques dans les provinces sans prison, de réduire la consommation du papier et donc réduire l’impact de l’action publique sur le changement climatique », a fait savoir Martin Masembo qui a représenté le PNUD dans cet atelier.

La transformation numérique a des impacts sur l’organisation des juridictions et implique la réforme législative, une adaptation des infrastructures du ministère qui comprend notamment une amélioration des débits réseaux, une amélioration du matériel informatique, une amélioration en qualité et en quantité des visioconférences notamment entre les juridictions et les établissements pénitentiaires, a-t-il poursuivi.

D’après le secrétaire permanent du ministère de la Justice, la présente étude a été donc élaborée afin de faire non seulement un état des lieux de la modernisation du système judiciaire burundais et des structures du ministère de la Justice, mais aussi d’élaborer un schéma général de digitalisation des services judiciaires, pénitentiaires et administratifs du ministère de la Justice.

« L’étude sous revue devait aussi nous conduire à l’élaboration d’un document de programme de modernisation de la justice comprenant un cadre de résultats, un budget, les leviers d’interventions, les besoins prioritaires et une feuille de route nous conduisant sur la voie de la modernisation des services de la justice », a conclu Gervais Hajayandi.

Cette étude est une première étape d’un très long et coûteux processus de digitalisation de la justice. Il implique aussi plusieurs enjeux qui sont à la fois législatifs et réglementaires.

Elle a estimé le budget prévisionnel de réalisation du programme de digitalisation de la justice à environ 20 milliards de francs burundais. Cela exige qu’une stratégie de mobilisation des bailleurs de fonds soit développée et mise en œuvre pour garantir l’exécution de ce programme. Jusque-là, le Programme des Nations Unies pour le Développement se dresse comme étant le principal partenaire technique et financier.

Source: IWACU Burundi

Cibitoke : Flambée des prix des produits de première nécessité

Il s’observe une hausse généralisée des denrées alimentaires et d’autres produits sur tous les marchés. La faible production agricole, les frontières fermées, la spéculation et la montée du carburant sont à la base.

Au niveau des centres de négoce de Rugombo, Mugina et Buganda, les prix d’un kilo de riz et de haricot sont passés de 1800 Fbu à 2600 Fbu.

Même chose pour d’autres produits tels que les pommes de terre et le maïs dans les communes de Mabayi, Bukinanyana et Murwi où les prix sont passés respectivement de 600 Fbu le kilo à 1200 Fbu et de 700 Fbu le kilo à 1700 Fbu. Même les prix des produits Brarudi ont sensiblement grimpé. Selon une source administrative, la bouteille de Primus s’achète actuellement à 1700 Fbu, Amstel blonde à 2500 Fbu et Amstel bock à 2000 Fbu. Les raisons à l’origine de cette montée vertigineuse des prix sont diverses. Ce qui choque la plupart des habitants de Cibitoke, c’est la hausse du sac de 50 kg du ciment Buceco pourtant, produit localement. « Le prix d’un sac est officiellement fixé à 24 500 Fbu mais c’est à peine qu’on puisse l’avoir même à 30 000 Fbu », constate un fonctionnaire du centre Cibitoke qui dispose d’un chantier de maison, premier logement.

Plusieurs facteurs expliquent le phénomène

Comme le précise un agronome, la faible production agricole suite à la sècheresse liée au manque de pluie à travers la quasi-totalité des communes de cette province est à la base de la flambée de prix de la plupart de ces produits. Bien plus, d’après un commerçant rencontré sur place, la montée du prix du carburant impose des ajustements qui engendrent nécessairement la hausse des prix. « Toutefois, il n’est pas à exclure le mauvais comportement de certains commerçants qui s’adonnent à la spéculation en cas de pénurie du carburant ».

Face à cette montée vertigineuse de presque tous les produits de première nécessité, la population demande l’intervention des pouvoirs publics pour alléger sa souffrance. « Il est grand temps que le gouvernement prenne des mesures adéquates pour mettre fin à la spéculation de certains commerçants et partant encourager la baisse des prix ainsi que la circulation des biens et des personnes », insiste un habitant de Buganda.

Interrogé à ce propos, un des administratifs qui a requis l’anonymat n’arrive pas à fournir d’explication concrète. Il pointe tout de même le doigt sur la fermeture des frontières depuis plusieurs années qui ne favorise pas la circulation des biens et des personnes.

Source: IWACU Burundi

Burundi-FIDA : Des projets innovateurs pour le développement de l’agriculture et l’élevage

Lors de sa visite dans les provinces de Gitega, Ngozi et Kayanza du 28 au 29 avril, la directrice chargée de la division de l’Afrique orientale et australe au sein du FIDA a apprécié les avancées du Burundi dans l’agriculture et l’élevage. Le ministre de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage plaide pour une vision commune avec les partenaires sur les orientations du gouvernement du Burundi.

Sur la colline Kiremera en commune Giheta dans la province de Gitega, la directrice chargée de la division de l’Afrique orientale et australe au sein du Fonds International de Développement Agricole (FIDA) a visité un centre communal de l’agriculture et de l’élevage, un centre de rayonnement agricole et un centre naisseur pour l’élevage.

« Dans le centre communal de l’agriculture et de l’élevage, se tiendra des formations des formateurs, celles des leaders communautaires qui vont vulgariser et mettre à l’échelle les connaissances acquises dans leurs zones d’habitation ou d’action. Des ingénieurs agronomes et des vétérinaires seront disponibles pour aider la population », explique Déo Guide Rurema, ministre de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage. Ces centres, poursuit-il, serviront de dépôts pour les produits phytosanitaires, les produits vétérinaires ainsi que des intrants agricoles.

Le ministre chargé de l’agriculture précise que ces centres vont relever les défis dans les secteurs de l’agriculture et de l’élevage : « La population avait des contraintes de trouver les moniteurs agricoles, les assistants de zone ou l’agronome communal. Lorsque leurs plantations ou bétails faisaient face aux maladies, ils ne savaient pas où se diriger ».

Il confie que de tels centres seront construits dans toutes les communes du pays : « C’est une innovation au Burundi et cela servira d’un modèle en Afrique. On veut être le pays pilote dans cette vision ».
Sur la même colline se trouve un centre de rayonnement agricole. Selon Déo Guide Rurema, ce centre consiste à consolider et à mettre en commun différentes parcelles des paysans en un seul site-champ : « Cela favorise l’encadrement des agriculteurs et l’approvisionnement facile des intrants ».

« Nous sommes contents d’avoir un centre communal d’agriculture et de l’élevage. On avait du mal à trouver des agronomes et vétérinaires, des fertilisants et médicaments pour les animaux, mais tout sera disponible ici », indique Dina Manirampa, membre de la coopérative Vaso opérant sur la même colline. Elle se réjouit que la population puisse y apprendre des techniques pour pratiquer l’agriculture et l’élevage moderne.

Pour Sara Mbago Bhunu, directrice régionale chargée de la division de l’Afrique orientale et australe au sein du FIDA, la construction des centres communaux de l’agriculture et de l’élevage constitue un grand progrès pour le Burundi : « C’est très intéressant de trouver des femmes, des paysans en pleine construction de leur propre centre ».
Selon elle, ces centres vont aider les coopératives rurales, les jeunes et femmes à apprendre l’agriculture moderne et les lier avec des marchés locaux et régionaux pour écouler leurs récoltes.

La population mobilisée pour l’élevage moderne

Sur la même colline Kiremera en commune Giheta est installé un centre naisseur des animaux. Ce dernier servira pour la multiplication des cheptels.
« Un autre concept du gouvernement est le développement des centres naisseurs pour élever et multiplier les espèces animales différentes surtout les bovins, les porcins ainsi que les volailles », confie le ministre Déo Guide Rurema. Ces centres seront toujours garnis de bétail et vont aussi servir dans la distribution des animaux à la population regroupée au sein des coopératives collinaires.

Selon lui, les centres naisseurs vont résoudre le défi lié à l’adaptation des animaux importés de l’extérieur. Il fait savoir que cela vise le développement intégral et intégré du secteur de l’élevage.
« Le gouvernement a mis en place les chaînes de valeur pour la distribution des bovins, porcins et volailles. Nous sommes en train de mettre en place des infrastructures, des étables pour les vaches, des poulaillers et des porcheries », fait-il savoir. Et d’inviter les investisseurs d’intégrer cette dynamique de chaînes de valeur.
Selon lui, avec les centres naisseurs, on pourra collecter les animaux distribués au sein des coopératives pour les transformer afin de conserver la viande à consommer au niveau local et à exporter.

Le ministre de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage promet un appui technique et financier aux jeunes pour repeupler ces centres : « Les sources de financement sont diverses pour investir dans le monde rural et améliorer les revenus de la population, particulièrement les jeunes et les femmes ».

Pour Sara Mbago Bhunu, il faut mettre en place des modèles et dispositifs impliquant la population rurale dans ces centres. Les centres naisseurs servent de modèle à recadrer et à approfondir et le mettre dans le nouveau projet PRODER.
La directrice régionale de FIDA a aussi visité un site de pisciculture intégré basé sur la colline Rukeco en commune Busiga dans la province Ngozi. Ce site associe l’élevage des poules et la culture des légumes.

Après, elle a visité un site pilote d’aviculture dans le quartier Kinyami en commune Ngozi dans la même province.
Installé depuis 2018, ce poulailler contient plus de 10.000 poules pondeuses avec une production de 9.000 œufs par jour. Le propriétaire de ce poulailler Diego King Rekamanyama fustige qu’il fait face au manque du marché d’écoulement des œufs et de l’approvisionnement en aliments de poules.

Des produits laitiers burundais sur le marché régional

« Il serait intéressant qu’on puisse trouver du fromage burundais dans les autres pays notamment en Tanzanie et en RDC », confie la directrice régionale du FIDA. Et de se réjouir que le Burundi soit parvenu à introduire la consommation du lait de bonne qualité dans la population rurale grâce aux centres de collecte de lait et des mini laiteries installées par les projets financés par le FIDA.

« Dans la deuxième phase du programme de développement des filières (PRODEFI), on a installé de petits centres pour le traitement du lait. Après, on a créé une synergie avec le programme alimentaire mondial (PAM) pour acheter le lait collecté au niveau des coopératives et le servir dans les cantines scolaires ».

Pour elle, les coordonnateurs vont faire une documentation pour que les autres pays apprennent du Burundi comment développer la filière laitière ainsi que les chaînes de valeur pour la production du lait.
En plus d’un centre naisseur de Giheta, la directrice régionale de FIDA Sara Mbago Bhunu a visité un complexe agropastoral sur la colline Bitare en commune Bugendana dans la même province de Gitega.

Elle apprécie positivement les activités agropastorales menées dans ce centre et appelle les jeunes à se lancer dans l’agribusiness. Pour elle, il y a beaucoup d’opportunités dans l’investissement rural : « Nous encourageons les petits producteurs agricoles à saisir des opportunités présentes sur le marché ».

Ce centre privé moderne héberge 50 vaches dont 25 lactantes. « Chacune peut produire au moins 12 litres de lait, mais cela dépend de la nourriture consommée », explique un responsable de ce centre.
Ce dernier déplore un souci lié à la nourriture de ce bétail, surtout les concentrés : « Même nos plantations en herbe ne sont pas suffisantes pour nourrir ces vaches tous les jours. Parfois, on a besoin de s’approvisionner ailleurs, mais on n’a pas assez d’argent ».

Aménagement des marais et des terrasses, une innovation pour mettre fin à la faim

Le marais de Nyakijima II, aussi visité par la directrice chargée de la division de l’Afrique orientale et australe du FIDA, s’étend sur 108 hectares. Aménagé par le projet PRODEFI et situé en commune Ngozi, il est exploité deux fois l’année, ainsi alternant le riz et le haricot.

« Nous récoltons au moins 6 tonnes par hectare. Nous continuons à faire des recherches pour parvenir à récolter 8 tonnes sur la même superficie », a fait savoir le responsable d’une association opérant dans ce marais. Selon lui, la population s’est convenu à mettre en commun leurs terres et cultiver le riz et le haricot, ce qui est très productif.
Selon David Nzisabira, coordonnateur des projets du FIDA dans la région nord, on a donné à la population une variété de riz qui peut raccourcir le cycle de production. Ainsi, l’objectif est de récolter plus de deux fois par an.
« Avec le PRODEFI, on a introduit un système rizicole intensif (SRI). Avec ce système, on est passé de 1,5 tonnes à plus de 5 tonnes par hectare », déclare-t-il, appréciant le travail des jeunes de cette localité qui aident dans le traitement des canaux d’irrigation.

En plus de l’aménagement des marais, le traçage des courbes de niveau et terrasses s’avère important pour améliorer la production agricole. Sur la colline Muganza en commune Muruta, des terrasses progressives ont été tracées pour lutter contre l’érosion et protéger les basses terres contre des inondations.
La directrice régionale de FIDA Sara Mbago Bhunu apprécie la pratique adoptée par la population burundaise de mettre ensemble les terres, ce qui explique l’augmentation de la production.

Source: IWACU Burundi

Rumonge :Vers la suspension des activités de pêche dans le lac Tanganyika

Les activités de pêche dans le lac Tanganyika seront suspendues durant une période de trois mois pour permettre une bonne reconstitution de la biodiversité de ce lac. Les pêcheurs, les commerçants de poisson et les consommateurs sont priés de prendre des dispositions qui s’imposent.

Cette annonce a été faite par Gabriel Butoyi, président de la fédération des pêcheurs du Burundi, vendredi 22 avril lors d’un débat sur la pêche organisé à Rumonge par la plateforme des blogueurs « Yaga Burundi ». Il a précisé que cette décision a été prise par « l’autorité du lac Tanganyika » en collaboration avec le département de la pêche. Cette décision concerne les quatre pays qui se partagent le lac Tanganyika dont le Burundi, la Tanzanie, la République démocratique du Congo et la Zambie et devra être de stricte application dans ces quatre pays. Selon la même source, la raison de cette suspension des activités de pêche est une bonne reconstitution de la biodiversité du lac.

Consolateur Nitunga, gouverneur de la province de Rumonge qui participait à cette réunion a lancé un appel aux pêcheurs, aux commerçants et aux consommateurs du poisson de prendre les dispositions qui s’imposent pour mieux gérer cette période d’arrêt de pêche. Il a invité les pêcheurs et les commerçants de conserver le poisson frais et sec au débarcadère de Rutumo en commune Rumonge qui dispose de grandes chambres froides pour que les Burundais puissent continuer à avoir du poisson même au cours de cette période. Il a lancé un appel à la population de sa province de ne pas polluer le lac Tanganyika et a invité les services habilités à sanctionner tous ceux qui s’adonnent à la pollution.

Demande de report de la mesure

Bénoît Ruvumwa, un pêcheur de 68 ans, a demandé à l’autorité du lac Tanganyika et au département de la pêche de mener des séances de sensibilisations à l’endroit des pêcheurs, des commerçants et des consommateurs avant la prise de décision de suspension des activités de pêche. Il a souligné que le secteur fait vivre beaucoup de personnes, raison pour laquelle des séances de sensibilisation à l’endroit de la population doivent être tenues pour que celle-ci soit informée afin de prendre des dispositions pour gérer cette période de transition.

Aïsha Mpawenayo, une commerçante de poisson, a demandé que cette décision puisse être reportée pour les prochains mois afin de donner le temps aux commerçants de poisson de constituer des stocks suffisants dans les chambres froides en vue de continuer à approvisionner le marché burundais.

Un consommateur a demandé au responsable du département de la pêche de surseoir à cette mesure. Pour lui, il y a risque que les enfants soient confrontés aux problèmes de malnutrition surtout le déficit en protéines animales chez les enfants car la viande est chère et elle n’est pas accessible à tout Burundais.
Signalons que plus de 18.000 ménages au Burundi ne vivent que de la pêche.

Source: IWACU Burundi