GGL/Non-accès aux crédits pour les jeunes : un frein à l’expansion économique

Le présent inquiète et le futur est non assuré. Contracter un crédit pour les jeunes de la région des Grands-Lacs est devenu un casse-tête. Ils dénoncent les exigences des banques.

Sans emploi, les jeunes restent sur le point de départ. La cherté de la vie les affecte. Il leur est difficile de préparer leur avenir. Le peu qu’ils gagnent, part en fumée et leurs projets tombent souvent à l’eau. Pour la plupart des jeunes interrogés, « l’investissement et l’épargne sont devenus quasi-impossibles ».

Dans l’émission Génération Grands-Lacs produite par l’ONG Search For Common Ground, avec la coopération suisse et USAID, les jeunes de la sous-région grognent : « Aujourd’hui, le manque de travail est devenu monnaie courante. Pour survivre les jeunes ont besoin de créer leurs propres emplois ».

Malheureusement, ajoutent-ils, il faut un capital, et cela est un privilège pour les familles nanties. Et pour les jeunes issues des familles démunies, ils n’ont, pour la plupart, qu’une seule option : les « ligala », ce genre de rassemblements de jeunes désœuvrés des quartiers vivant aux crochets de leurs familles ou proches.

Les barrières se dressent

Contracter un crédit est un moyen possible et fiable pour entamer un projet. Mais cela figure sur la liste de nombreux défis auxquels font face les jeunes de la région des grands-lacs.

Moïse Taboba est un jeune entrepreneur congolais. Pour ouvrir son business, il a contracté un crédit. Des procédures qui incitent à jeter l’éponge : « Demander aux banques et aux microfinances un crédit, c’est catastrophique. Ils exigent toujours des gages. Imaginez, un jeune qui vient de terminer ses études, où va-t-il trouver quelque chose à présenter comme gage ? »

Ce jeune entrepreneur congolais demande aux banques de trouver une solution à ces obstacles et autres entraves qui empêchent les projets innovants des jeunes de se réaliser.

Pour Déogratias Chubaka, assistant au Département d’Économie à l’Université Officielle de Bukavu, si les jeunes accédaient facilement aux crédits, cela favoriserait l’expansion économique : « Si les jeunes pouvaient bénéficier d’un don, d’un appui financier, cela leur permettrait de mettre en œuvre leurs idées entrepreneuriales. Ils donneraient de l’emploi aux autres jeunes. Et cette activité contribuerait à l’économie du pays en payant des taxes et des impôts ».

Cet assistant au Département d’Économie à l’Université Officielle de Bukavu appelle les jeunes de la région des Grands-Lacs à s’assurer en amont de la rentabilité de leurs projets.

Source: IWACU Burundi