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Port de pêche de Kajaga : le choléra fait trois morts

Déclarée le 1er janvier 2023, l’épidémie de choléra ne cesse de faire des victimes. Le port de pêche de Kajaga devient un foyer de contamination. Selon des témoignages, 3 personnes ont déjà péri.

Des cas de choléra ont été signalés depuis quelques semaines sur le petit port de pêche de Kajaga dans la commune de Mutimbuzi. D’après les pêcheurs, trois personnes sont déjà mortes à cause de cette épidémie, quatre autres personnes sont hospitalisées et en état critique.

La première victime était un pêcheur. Selon ses confrères, il a été atteint de diarrhée et vomissement. « On a suspecté un cas d’empoisonnement (ishano) ce qui a retardé son transfert à l’hôpital. Il s’est rendu au centre de santé quand son état de santé s’était déjà détérioré et a rendu l’âme le même jour mercredi 28 décembre », déplorent-ils.

La peur panique règne sur ce port de pêche qui ne dispose d’aucune latrine. « Les latrines environnementales » qui étaient construites pour améliorer l’hygiène sur les rives du lac se sont bouchées et sont hors d’usage. Aucune activité d’entretien ou réhabilitation n’a été faite. Pour se soulager, certains se rendent dans la brousse proche ou dans l’eau du lac.

Aucun robinet d’eau potable de la Regideso. Il n’y a pas de dispositif de lavage des mains. Il existe des petits restaurants qui proposent du repas aux pêcheurs et les clients qui s’y rendent. Ils sont obligés d’utiliser l’eau du lac Tanganyika mais toute sorte de détritus jonchent les rives.

Un port très fréquenté mais sans eau ni latrine

Les usagers de ce port de pêche sont inquiets. « L’hygiène manque cruellement. Ce port de pêche compte plus d’un millier de pêcheurs. Imaginez les clients qui viennent se procurer des produits du lac chaque jour. Si rien n’est fait, ce sera une catastrophe humaine. L’administration doit agir avant l’irréparable », avertit un patron de pêche rencontré sur place.

M.K est pêcheur sur ce port depuis 20 ans. Il explique que ce port n’est jamais épargné par l’épidémie de choléra à chaque fois qu’elle est déclarée. « Notre vie est danger. Dieu Tout-Puissant seul nous protège. C’est inconcevable de voir un lieu aussi fréquenté qui n’a pas de latrines ». Et de demander au gouvernement de rendre disponible les médicaments au centre des soins le plus proche pour traiter les gens en urgence.

Ce matin, jeudi 5 janvier, l’administrateur de la commune Mutimbuzi accompagné du chef de poste de la police a visité les lieux pour s’enquérir de la situation. Comme mesure d’urgence, toute activité commerciale sur cette plage outre que la pêche est interdite jusqu’à nouvel ordre. Objectif, limiter le nombre des gens dans ce lieu pour ralentir la propagation de l’épidémie.

Le ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida a déclaré, ce 1er janvier 2023, l’épidémie de choléra dans les districts nord et centre de la mairie de Bujumbura. A cette date du 1er janvier 2023 à 12 heures, 5 cas été hospitalisés au Centre de traitement de Choléra de l’Hôpital Prince Régent Charles pour une prise en charge et 7 étaient sortis guéris.

Selon le ministère de la santé, 38 cas suspects ont été enregistrés jusqu’au 5 janvier 2023 à 8h. 9 personnes sont hospitalisées et 29 autres sont déjà guéris. Parmi les patients 3 sont de la province Cibitoke d’autres proviennent des zones Kinama, Mutakura, Cibitoke, Nyabunyegeri, Buyenzi et Bwiza en mairie de Bujumbura et des cas sont rapportés en commune Isare, et les localités de Kajaga et Kinyinya en commune Mutimbuzi.

Source: IWACU Burundi