Le festival ’’Buja Sans Tabou’’ suspendu pour ’’non-respect du tambour sacré’’

N’ayant pas respecté les principes sacrés de la ’’danse d’Umurisho w’ingoma’’, le ministre chargé de la Culture et de la Jeunesse a suspendu le festival Buja Sans Tabou organisé depuis le 7 février. Arguments avancés : protéger ce patrimoine culturel burundais.

A l’occasion du festival Buja Sans Tabou, les tambourinaires du club culturel Amagaba ont joué au tambour sans le port de leur tenue traditionnelle habituelle du tambourinaire burundais.
Ces artistes portaient des costumes : veste, chemise cravate et souliers. C’était dans l’après-midi de ce 8 février 2022. Leurs images ont fait le buzz sur les réseaux sociaux et suscité de nombreuses réactions dans des groupes WhatsApp et sur Twitter.

Les commentaires sont allés dans tous les sens. Il y en a qui y trouve de l’innovation, de la créativité, de l’imagination foisonnante, d’une certaine touche citadine, d’une évolution arguant que feu président Nkurunziza a battu le tambour en costume

Mais c’est au moment où d’autres internautes parlent carrément de sacrilège. « C’est une désacralisation ce n’est pas du sans tabou. Il faut plus de balises en ce qui concerne ce patrimoine immatériel de l’UNESCO », a réagi un internaute.
Et un autre de renchérir : « Il faut les punir sérieusement. » Un autre internaute demande au club Amagaba de demander plutôt pardon. Pour lui, ce club ne peut pas faire une chose pareille sachant qu’elle est contraire à la tradition burundaise.

Dénonciation sur dénonciation

Pour un autre inconditionnel de WhatsApp, c’est incompréhensible que les membres d’un club culturel jouent au tambour en costume alors que même le président de la République se met en tenue traditionnelle avant de battre le tambour. « En tout cas, ils ne pourront pas avoir des explications », ajoute un autre.

Les réactions fusent. « C’est de l’ignorance et de la désacralisation du tambour burundais. », estime un professeur d’université avisé sur la culture burundaise.

Dans l’après-midi du 8 février, le ministre chargé de la Culture décidera de suspendre immédiatement l’événement Buja Sans Tabou suite à ce ’’comportement ne respectant pas les principes sacrés de la danse emblématique, ’’Umurisho w’ingoma’’.
« Les tambourinaires se sont autorisés de s’exhiber en tenue de ville », accuse le ministre burundais chargé de la Culture et de la Jeunesse, Ezéchiel Nibigira dans une correspondance adressée au représentant de Buja Sans Tabou.
Le festival, motive encore le ministre, est suspendu dans le cadre de la protection, la préservation et la sauvegarde du patrimoine culturel burundais.

Dans son communiqué, Buja Sans Tabou a tenu présenter ses excuses au public, mais aussi aux autorités ayant dans leurs attributions la culture. « Les costumes a heurté certaines sensibilités », reconnaît l’équipe de Buja Sans Tabou.
Elle se justifie : « Cette scène de célébration d’ouverture des rideaux de la 5ème édition du festival de théâtre « Buja Sans Tabou » n’était que pour illustrer ce grand contraste d’une culture qui entre dans une autre, car en effet, cette 5e édition est avant tout une recherche sur soi aussi bien artistique que personnelle ».

Source: IWACU Burundi

Mairie de Bujumbura : Plus d’un milliard de Fbu d’impôt non payés depuis 2019

Dans une réunion avec les administratifs ce 8 février, le maire de la ville de Bujumbura a fustigé le fait qu’il y ait des contribuables qui ne déclarent pas l’impôt foncier et ne paient pas des taxes sur activité. Il blâme l’indifférence des administratifs.

« Nous avons constaté des irrégularités dans le paiement des impôts et taxes », indique Jimmy Hatungimana, maire de la ville de Bujumbura. Et de critiquer les administratifs qui n’accompagnent pas les percepteurs d’impôts.

« Nous devons travailler avec les percepteurs pour leur montrer ceux qui ne paient pas les impôts et ceux qui font des déclarations fictives. Nous devons prendre le devant dans la sensibilisation sur le civisme fiscal », souligne-t-il.

Selon le maire de la ville de Bujumbura, certains contribuables déclarent correctement, mais ne payent pas l’impôt dans les délais prescrits par la loi. A titre d’exemple, ajoute-t-il, un montant d’un milliard huit cent millions (1.800.000.000) BIF a été déclaré, mais non payé depuis 2019.

En outre, il dénonce que certains contribuables ne déclarent pas l’impôt foncier : « Plus de 700 parcelles dans la zone Bwiza n’étaient pas encore déclarées selon les vérifications déjà effectuées en 2021 ». Et de poursuivre qu’une pénalité d’imposition d’office de 50 % de l’impôt dû est appliquée en cas d’absence de déclaration au-delà de 30 jours.

Jimmy Hatungimana regrette que certaines personnes et sociétés présentent des fausses déclarations. Ainsi, il rappelle que des pénalités sont prévues par la loi no 1/02 du 3 mars 2016 : « Le défaut de déclaration dans les délais prescrits et la production d’une déclaration fausse, inexacte ou frauduleuse va appliquer des pénalités de 100 % et rappelle l’impôt sur 4 ans ».

Le maire de la ville de Bujumbura fait savoir que le retard de paiement de l’impôt sera désormais sanctionné depuis le 15 février. « Tout document administratif délivré par la mairie de Bujumbura sera conditionné par la preuve de paiement de l’impôt foncier ou taxe », indique-t-il.

Il exige le port d’un cahier de ménage en cas de demande de tout document administratif délivré par la mairie de Bujumbura, les communes, les zones et les quartiers. Pour lui, cela facilitera la vérification de paiement de l’impôt et taxe.

Concernant des inquiétudes comme quoi il y aurait des détournements des recettes, le maire de la ville de Bujumbura tranquillise que les percepteurs des impôts sont bien suivis pour éviter tout détournement.
Il lance un appel vibrant à tout contribuable de déclarer et payer la taxe sur activité et l’impôt dans les délais prescrits par la loi. Et d’exhorter les administratifs à la base à identifier les activités taxables dans leurs circonscriptions.


Source: IWACU Burundi

États généraux de l’Education : Mise à l’écart dans les préparatifs, la Cosesona s’indigne

A un mois et quelques jours de la tenue de la grand-messe sur le secteur éducatif burundais, via une correspondance datée du 4 février, la Coalition des Syndicats des Enseignants (Cosesona) déplore le fait qu’elle n’ait été pas associée dans la préparation de ce grand rendez-vous.

« En tant que représentant des praticiens sur terrain, nous sommes inquiets face au manque d’information concernant ce qui est en train d’être préparé », tient à préciser d’entrée de jeu cette centrale syndicale.
Depuis bien longtemps, font savoir les représentants de la Cosesona, les syndicats des enseignants ont toujours été associés dans la préparation des activités qui leur concernent.

Une participation effective, notent-ils, qui a toujours été couronnée de succès. De quoi s’étonner aujourd’hui : « Comment une activité de grande envergure puisse se tenir sans la participation des représentants de ceux qui vont mettre en application les clauses de ce grand rendez-vous combien déterminant ».

Eu égard à tout cela, la Cosesona demande les mobiles de cette exclusion et cette volonté de vouloir rompre le partenariat qui a permis de créer un climat de travail sain. Ce qui serait, d’après elle contre-productif. « Car, au regard de l’état des lieux du système éducatif, une pareille rencontre avec les concernés s’avère nécessaire. Car, elle permettrait de proposer des thèmes adéquats, fixer des objectifs ».

Contacté, le ministre de l’Education nationale et de la Recherche scientifique n’a pas voulu réagir.


Source: LWACU Burundi

Lumicash/Ecocash : Les super agents et agents aux abois

Après la hausse des frais de transaction pour les clients et la baisse des commissions pour les intermédiaires, ces derniers disent avoir suspendu les activités. Ils menacent de retirer tout leur argent électronique et quitter pour de bon les services Lumicash et Ecocash.

Dans une note qui a circulé depuis la semaine dernière, certains super agents et agents ont appelé leurs collègues à suspendre les activités et à se diriger vers les agences de Lumitel et Econet pour retirer leurs montants se trouvant sur leurs comptes Lumicash et Ecocash.

Même appel aux usagers de ces services : « Nous demandons à la population à se rendre aux bureaux de Lumicash et Ecocash pour retirer leur argent depuis jeudi le 3 février ».
Dans une correspondance à sa clientèle de ce 3 février, la direction de Lumicash a fait comprendre que cette note émanant des super agents et agents était une rumeur : « Lumicash affirme que cette rumeur ne devrait pas inquiéter nos clients, car nos services resteront fonctionnels ».

A 10 heures, ce 7 février, un petit nombre d’agents Lumicash/Ecocash étaient au centre-ville de Bujumbura. Les places où ils se regroupaient en attente des clients étaient presque vides.

Au centre commercial de Lumitel, une dizaine d’agents retiraient l’argent sur le guichet Lumicash. Ils se disent remontés suite à la non-exécution de la décision de la BRB suspendant les nouveaux tarifs sur les transactions et les commissions.
« Je viens de retirer mon argent électronique en cash. Je vais quitter la vente des services Lumicash/Ecocash pour investir dans un autre business », confie un agent rencontré au centre commercial de Lumitel au centre-ville.

Pour lui, avec la baisse des commissions sur les transactions, la perte est énorme : « Avec les anciens tarifs, je pouvais gagner plus de 100.000 BIF par mois, mais avec ces nouveaux tarifs, je peux gagner à peine 50.000 BIF ».
Un autre agent regrette du deux poids deux mesures entre la Banque centrale et les compagnies de téléphonie mobile : « C’est incompréhensible que la BRB prenne une décision de suspendre les nouveaux tarifs, et que les compagnies télécoms refusent de l’exécuter ». Et de demander à la BRB de veiller au respect de sa mesure prise le 19 janvier.

« Il faut survivre avant tout »

Malgré la suspension des activités, quelques agents portant des gilets des services Lumicash/Ecocash se voient dans différents endroits au centre-ville. Certains disent en train d’assurer le service minimum.

« Je ne fais que vendre les unités de recharge. En ce qui est de Lumicash et Ecocash, j’attends que les deux sociétés de téléphonie mobile sursoient à la mesure de revoir en baisse les commissions », explique un agent. Il était en train de servir ses clients. Il demande au gouvernement d’intervenir pour la régulation de ces services.

Pour un autre agent, il faut survivre avant tout. Elle fait comprendre que la vente de la monnaie électronique est sa seule source de revenu : « Comment vais-je payer le loyer, subvenir à d’autres besoins si je suspends les activités ? ». Elle aussi se dit indignée contre la baisse des commissions, mais préfère continuer de travailler malgré les pertes.

Pour rappel, les sociétés de téléphonie mobile Econet et Lumitel ont généralement revu en hausse les frais de transfert et de retrait pour leurs services Ecocash/Lumicash depuis le mois dernier. Elles ont ensuite revu à la baisse les commissions pour les agents jusqu’à plus de 30 %.

Néanmoins, dans une lettre de ce 19 janvier, la Banque de la République du Burundi (BRB) a instruit les deux sociétés de suspendre les nouveaux tarifs et maintenir les anciens tarifs, une mesure qui n’a pas jusqu’ici entré en vigueur.


Source: LWACU Burundi

Ministre chargée du Transport Vs son directeur général : refus d’obtempérer

La commission se trouve dans l’impossibilité d’annuler le communiqué sorti le 1 février 2022 et donne la latitude à l’autorité compétente à procéder à cette annulation », a répondu cette commission pilotée par le directeur général du transport Albert Maniratunga.

Ce n’est pas tout comme réponse de cette commission à l’ordre  de la ministre Marie-Chantal Nijimbere : « Suite à cette demande d’annulation, la commission trouve qu’elle a travaillé en toute légalité et que même la mesure a été favorablement accueillie par tous les bénéficiaires. En guise de preuve aucune contestation remarquée sur terrain ».
Cette commission clame haut et fort sa légalité même si elle est contestée par la ministre du Commerce, du Transport, de l’Industrie et du Tourisme. Elle se dit avoir été ’’surprise de voir circuler sur les réseaux sociaux une décision de hausse des tarifs du transport public prise par une commission irrégulièrement convoquée et qui n’en avait pas les prérogatives’’.

« Les explications non convaincantes »

Dans sa note la ministre Nijimbere a fait savoir qu’elle a par la suite convoqué les membres de cette commission pour donner toute la lumière relative à cet état de fait. Selon lui, la décision de revoir à la hausse le prix du ticket de transport, regorge de pas mal d’irrégularités. Elle cite notamment le ’’non-respect de la procédure administrative de convocation de la réunion, l’absence de concertation des autorités hiérarchiques dont les membres de la commission dépendent et surtout celle ayant la régulation des prix dans ses attributions’’.

La ministre Marie-Chantal Nijimbere parle également d’absence de concertation des autres intervenants dans ce secteur. Selon lui, cette hausse des prix n’a pas pris en compte tous les paramètres qui entrent en jeu comme l’état actuel des infrastructures routières dans tout le pays.« Cette hausse a été décidé par cette commission sans qu’aucune étude analytique y relative soit faite pour en tirer les conclusions qui s’imposent », a fait savoir la ministre chargée du Transport.

D’après lui, cette décision devrait plutôt être une proposition à soumettre au ministre ayant en charge la régulation des prix pour appréciation et décision après concertation des autres intervenants dans le domaine.


Source: LWACU Burundi

Fête de l’unité nationale : les réfugiés appelés à regagner la mère patrie

A l’occasion de la célébration du 31ème anniversaire de l’adoption de la Charte de l’Unité nationale, ce samedi 5 février 2022, le président de l’Assemblée nationale, Gélase Daniel Ndabirabe a invité tous les burundais à une ’’unité véritable sans hypocrisie’’ et a appelé les réfugiés à rentrer.

En mairie de Bujumbura, les cérémonies marquant le 31ème anniversaire de l’adoption de la Charte de l’Unité nationale se sont déroulées au Monument de l’Unité nationale érigé sur la colline Vugizo en commune Mukaza.

C’est vers 10 heures, que la célébration a débuté par une prière œcuménique. Trois leaders religieux dont un évêque anglican, un prêtre et un imam sont relayés pour implorer plus d’unité.

Dans leur prière, ils sont revenus sur l’importance de l’unité et ont imploré le Seigneur pour que cette dernière ne soit pas dans les mots et chansons seulement, mais traduites dans des actes concrets.

Après cet instant de ferveur et de communion, le président de l’Assemblée nationale, aidé par son épouse, a déposé une gerbe de fleurs sur le Monument de l’Unité nationale.

Pour, Gélase Daniel Ndabirabe qui était porteur du message du président de la République en mission à Addis Abeba, c’est une occasion de se rappeler l’unité de nos ancêtres qui a été mise à rude épreuve.

« C’était le 5 février 1991 quand les Burundais ont voté par référendum, la Charte de l’Unité nationale sans contrainte. Que ce soit une unité véritable, sans hypocrisie ni mensonge, avec amour qui se matérialise dans les actes et non seulement dans les paroles », a-t-il appelé.

Pour lui, la corde de l’unité s’était rompue et des centaines de milliers de Burundais ont été massacrés. Tout cala, dit-il, a été la conséquence directe de la politique coloniale de « diviser pour régner ».

Il constate que la Charte de l’Unité nationale de 1991 a été une sorte de réhabilitation. « L’unité de 1991 a servi de base pour l’Accord d’Arusha qui a tranquillisé les Burundais après des années de lutte pour la démocratie », a-t-il indiqué.

L’Unité pour une société juste

Il a rendu hommage au héros de l’indépendance, le prince Louis Rwagasore et ses compagnons pour leur sacrifice pour le recouvrement de l’indépendance. « Il était partisan de l’unité qui se matérialise dans le travail. C’est pourquoi il a institué des coopératives au Burundi », a-t-il rappelé.

Le président de l’Assemblée nationale a également salué l’engagement, la bravoure et l’amour de la patrie de Melchior Ndadaye, héros de la démocratie.

Pour Gélase Daniel Ndabirabe, cette Charte de l’Unité nationale est une base d’une société juste et prospère. Il a appelé les Burundais à s’abstenir de tout acte pouvant la mettre en cause comme les divisions, la corruption et la mauvaise gouvernance.

Le président de la Chambre basse du Parlement a ainsi invité les Burundais encore en exil à rentrer pour bâtir le pays et combattre le seul ennemi commun qui est la pauvreté.

En déplacement en République fédérale d’Ethiopie pour participer à la 35e session ordinaire de la Conférence des Chefs État et de Gouvernement membres de l’Union Africaine, le président Evariste Ndayishimiye s’est adressé aux Burundais. « Je leur souhaite une bonne fête et les exhorte à pérenniser et à préserver la cohésion sociale entre frère et fils de la nation qui sont respectueux des valeurs d’Ubuntu. Qu’ils mettent en pratique le thème de ce mois de février : ’’dépassons ce qui s’est passé, souvenons-nous que nous sommes une seule et même famille’’ ».

Cette cérémonie a vu la participation de nombreuses personnalités du gouvernement : le couple du président de l’Assemblée nationale, celui du Premier ministre, des ministres, des députés, l’ex Première dame de la République Denise Bucumi Nkurunziza, des cadres des forces de défense et de sécurité, deux couples des anciens présidents de la République (Sylvestre Ntibantunganya et Domitien Ndayizeye) et certains membres du corps diplomatique ainsi que la population des environs.


Source: LWACU Burundi