Forum national des jeunes entrepreneurs : que de défis à relever !

Lors du forum national des jeunes entrepreneurs ce 3 février, les jeunes entrepreneurs ont demandé la révision de la loi fiscale pour faciliter l’émergence des jeunes entreprises. Le président de la République les appelle à travailler ensemble pour augmenter la production.

« Les taxes et les impôts sont souvent lourds pour les jeunes entrepreneurs. Certaines entreprises naissent, mais disparaissent après un an ou deux ans », regrette Nella Ernica Mugisha, une jeune entrepreneure. Elle demande qu’il y ait des exonérations pour les jeunes entreprises.

Et de suggérer la tenue régulière des foires pour aider les jeunes entrepreneurs à exposer leurs produits : « Cela servirait de marketing pour ceux qui ne peuvent pas payer les agences pouvant assurer leur publicité ».
Pour l’entrepreneur Aristide Ihorimbere, les jeunes entreprises ont besoin d’exonérations pour ne pas tomber en faillite : « Certaines sociétés démarrent, mais vous trouverez qu’elles ne parviennent pas à tenir jusqu’à cinq ans ».

Le fondateur d’Infinity Group, Floriane Irvine Murame demande l’allégement des exigences à l’assujettissement à la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) : « Aujourd’hui, pour être assujetti à la TVA, il faut un chiffre d’affaires d’au moins 100 millions. Nous demandons que nous soyons assujettis à la TVA à moins de 100 millions. » Pour elle, cela aiderait à tirer les jeunes entrepreneurs du secteur informel au formel.

Elle explique que les taxes et impôts peuvent être un obstacle à l’émergence des jeunes entreprises : « Quand on enregistre un résultat positif dans nos entreprises, nous sommes contraints de payer 30% de ce résultat. » Et de demander la réduction de ce taux jusqu’à 20% ou même 15% pour les jeunes entreprises.

En outre, elle implore la révision de la loi fiscale pour favoriser les jeunes entreprises. « Quand nous enregistrons un résultat négatif, nous devons payer 1% de notre chiffre d’affaires. C’est très lourd. Que cette loi soit révisée ».
En ce qui est des procédures administratives, elle recommande la décentralisation de tous les services intervenant dans la facilitation des affaires des jeunes : « Il faut que les services administratifs soient mis à disposition de tout jeune qui veut entreprendre et exporter ses produits ».

Floriane Murame suggère la tenue régulière des foires dans les différentes provinces du pays pour exposer les talents des jeunes entrepreneurs et promouvoir les produis locaux.

« Il faut un désenclavement du digital »

Ces jeunes entrepreneurs ont fait comprendre au chef de l’Etat que le pays devrait se conformer à l’ère du digital. « M. le président, commencez à exploiter l’or qui est dans les têtes des jeunes burundais. Il faut leur permettre d’oser manipuler un ordinateur, montrez-les que ce n’est pas destiné aux riches », a suggéré Hidoine Mwuhiro, ADG d’iHela Credit Union.
« Il faut tout faire pour qu’ils aient ces outils. Vous vous retrouverez en train d’exporter leur intelligence. Nous vivons une époque formidable qui est l’ère du digital », a-t-il expliqué.

Aujourd’hui, grâce à cette ère du digital, fait savoir ce jeune entrepreneur, un entrepreneur burundais peut s’inspirer de plusieurs entrepreneurs à succès du monde entier sans toutefois bouger via internet que le gouvernement va nous fournir à bas prix.

Les autres jeunes entrepreneurs insistent aussi sur la promotion des produits ’’made in Burundi’’ : « Il faut que tous les Burundais s’activent dans la promotion des produits locaux. Que personne ne consomme les produits importés alors que ces mêmes produits sont trouvables sur le marché local ».

Les doléances de ces jeunes ont été entendues : « Nous avons constaté qu’il y a ceux qui ont besoin des exonérations. Mais, il y en a d’autres qui en ont besoin pour détourner. Dans les trois dernières années, certains ont bénéficié des exonérations, mais n’ont pas augmenté la production », a indiqué le président de la République du Burundi, Evariste Ndayishimiye.

A titre d’exemple, le président de la République fait savoir qu’il y a 50 entreprises qui ont reçu des exonérations de 96 milliards, mais qui ont payé des impôts inférieurs à 3 milliards.
Ainsi, il promet la mise en place d’une commission chargée de vérifier l’octroi des exonérations pour qu’elles soient accordées par mérite.


Source: LWACU Burundi

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *