Forum national des jeunes entrepreneurs : que de défis à relever !

Lors du forum national des jeunes entrepreneurs ce 3 février, les jeunes entrepreneurs ont demandé la révision de la loi fiscale pour faciliter l’émergence des jeunes entreprises. Le président de la République les appelle à travailler ensemble pour augmenter la production.

« Les taxes et les impôts sont souvent lourds pour les jeunes entrepreneurs. Certaines entreprises naissent, mais disparaissent après un an ou deux ans », regrette Nella Ernica Mugisha, une jeune entrepreneure. Elle demande qu’il y ait des exonérations pour les jeunes entreprises.

Et de suggérer la tenue régulière des foires pour aider les jeunes entrepreneurs à exposer leurs produits : « Cela servirait de marketing pour ceux qui ne peuvent pas payer les agences pouvant assurer leur publicité ».
Pour l’entrepreneur Aristide Ihorimbere, les jeunes entreprises ont besoin d’exonérations pour ne pas tomber en faillite : « Certaines sociétés démarrent, mais vous trouverez qu’elles ne parviennent pas à tenir jusqu’à cinq ans ».

Le fondateur d’Infinity Group, Floriane Irvine Murame demande l’allégement des exigences à l’assujettissement à la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) : « Aujourd’hui, pour être assujetti à la TVA, il faut un chiffre d’affaires d’au moins 100 millions. Nous demandons que nous soyons assujettis à la TVA à moins de 100 millions. » Pour elle, cela aiderait à tirer les jeunes entrepreneurs du secteur informel au formel.

Elle explique que les taxes et impôts peuvent être un obstacle à l’émergence des jeunes entreprises : « Quand on enregistre un résultat positif dans nos entreprises, nous sommes contraints de payer 30% de ce résultat. » Et de demander la réduction de ce taux jusqu’à 20% ou même 15% pour les jeunes entreprises.

En outre, elle implore la révision de la loi fiscale pour favoriser les jeunes entreprises. « Quand nous enregistrons un résultat négatif, nous devons payer 1% de notre chiffre d’affaires. C’est très lourd. Que cette loi soit révisée ».
En ce qui est des procédures administratives, elle recommande la décentralisation de tous les services intervenant dans la facilitation des affaires des jeunes : « Il faut que les services administratifs soient mis à disposition de tout jeune qui veut entreprendre et exporter ses produits ».

Floriane Murame suggère la tenue régulière des foires dans les différentes provinces du pays pour exposer les talents des jeunes entrepreneurs et promouvoir les produis locaux.

« Il faut un désenclavement du digital »

Ces jeunes entrepreneurs ont fait comprendre au chef de l’Etat que le pays devrait se conformer à l’ère du digital. « M. le président, commencez à exploiter l’or qui est dans les têtes des jeunes burundais. Il faut leur permettre d’oser manipuler un ordinateur, montrez-les que ce n’est pas destiné aux riches », a suggéré Hidoine Mwuhiro, ADG d’iHela Credit Union.
« Il faut tout faire pour qu’ils aient ces outils. Vous vous retrouverez en train d’exporter leur intelligence. Nous vivons une époque formidable qui est l’ère du digital », a-t-il expliqué.

Aujourd’hui, grâce à cette ère du digital, fait savoir ce jeune entrepreneur, un entrepreneur burundais peut s’inspirer de plusieurs entrepreneurs à succès du monde entier sans toutefois bouger via internet que le gouvernement va nous fournir à bas prix.

Les autres jeunes entrepreneurs insistent aussi sur la promotion des produits ’’made in Burundi’’ : « Il faut que tous les Burundais s’activent dans la promotion des produits locaux. Que personne ne consomme les produits importés alors que ces mêmes produits sont trouvables sur le marché local ».

Les doléances de ces jeunes ont été entendues : « Nous avons constaté qu’il y a ceux qui ont besoin des exonérations. Mais, il y en a d’autres qui en ont besoin pour détourner. Dans les trois dernières années, certains ont bénéficié des exonérations, mais n’ont pas augmenté la production », a indiqué le président de la République du Burundi, Evariste Ndayishimiye.

A titre d’exemple, le président de la République fait savoir qu’il y a 50 entreprises qui ont reçu des exonérations de 96 milliards, mais qui ont payé des impôts inférieurs à 3 milliards.
Ainsi, il promet la mise en place d’une commission chargée de vérifier l’octroi des exonérations pour qu’elles soient accordées par mérite.


Source: LWACU Burundi

PAGEF, un projet efficace pour renforcer la gouvernance économique et financière au Burundi

Ce vendredi, 21 janvier, a eu lieu le lancement officiel du projet d’appui à la gouvernance économique et financière au Burundi, PAGEF et sa 1ère réunion du comité de pilotage. Mis en œuvre par l’ambassade de France au Burundi et Expertise France, il a pour mission d’apporter un appui au ministère de la fonction publique, du travail et de l’emploi et celui des Finances, du Budget et de la planification économique. Un projet salué comme signe de réchauffement des relations entre les deux pays.

Financé par le ministère de l’Europe et des affaires étrangères français à un montant de près de 900.000 d’Euros équivalent à peu près deux milliards de francs burundais, il est mis en œuvre conjointement par l’ambassade de France au Burundi et Expertise France. Pour l’ambassadeur de France au Burundi, Jérémie Blin, ce projet qui sera exécuté d’ici la fin du premier trimestre 2023 est un levier pour contribuer au renforcement de la bonne gouvernance. Il a dit-il, pour mission d’apporter un appui au ministère de la Fonction publique, du Travail et de l’Emploi et au ministère des Finances, du Budget et de la Planification économique du Burundi.

Le PAGEF est ainsi dédié au renforcement de l’administration burundaise en termes de gouvernance financière et de gestion de la performance en apportant des appuis techniques aux Institutions de formation et de contrôle emblématiques de l’administration publique burundaise. Les institutions bénéficiaires sont l’école nationale d’administration, ENA, l’institut Supérieur de Gestion des Entreprises, ISGE et son organe de contrôle qui est la Cour des Comptes.

Les actions proposées par ce projet d’appui ont par conséquent vocation à contribuer au positionnement de l’ENA, l’ISGE et de la Cour des Comptes comme acteurs incontournables de la modernisation de l’administration publique burundaise et de l’amélioration de la bonne gouvernance au Burundi. Il s’agit de la modernisation de l’administration publique qui constitue l’un des objectifs stratégiques majeurs retenus par le gouvernement burundais dans le cadre de son Plan National de Développement (PND).

« L’idée c’est que l’on travaille avec les institutions, en leur transmettant un certain nombre de formations et de suggestions, des méthodes de travail. Il faut évidemment qu’après ils se les approprient et les adaptent au cadre burundais parce qu’on ne peut pas enseigner la même façon en France et au Burundi. L’objectif c’est de les stimuler et leur donner des compétences et leur faire apprendre d’autres méthodes de travail et qu’après ils les utilisent dans la façon qui leur semblera la meilleure dans leur travail de tous les jours », a souligné Jérémie Blin, ambassadeur de France au Burundi.


Pour réaliser les activités du PAGEF et atteindre les objectifs du projet, explique l’ambassadeur de France, il y a la mobilisation de l’expertise d’un certain nombre d’institutions publiques françaises. Pour citer les principaux, notamment des experts proposés par l’Institut National du Service public (INSP, ex ENA), des Directions du Ministère de l’Economie, des Finances et de la Relance français, d’instituts publics français de formation, le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) et Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) et de la cour des Comptes est privilégié.

L’institut supérieur de gestion des entreprises, ISGE et l’école nationale d’administration, ENA bénéficient d’un renforcement des capacités pour 25 et 26 professeurs en ingénierie pédagogique et en formations thématiques. Tandis que 5 doctorants en gestion des finances publiques (projet de recherche et tutorat mixte seront pris en charge à l’ISGE. Dionise Arakaza, Directeur Général de ENA a salué les initiatives de la France pour la mise en œuvre du Projet PAGEF. Pour lui, cela traduit la volonté de la France d’accompagner le Burundi en matière de développement et le renforcement des relations diplomatiques.

Un projet salutaire

Pour sa part, Emmanuel Mbonihankuye, directeur général de l’ISGE ne tarit pas d’éloge. Il salue un projet vital pour son institution engagée dans l’encadrement des gestionnaires d’entreprises. « Nous avions des formateurs n’ayant pas les capacités suffisantes pour encadrer les professionnels, des doctorants qui sont en nombre insuffisant. Le projet PAGEF constitue l’opportunité de trouver des solutions à ces défis. Les formateurs auront un renforcement de capacités et la disponibilité d’équipements pour assurer des formations à distance », s’est-il réjoui.

La cour des Comptes bénéficie d’un renforcement des capacités techniques pour son mandat de suivi et d’évaluation des comptes des services publics. Le projet prévoit des formations thématiques pour 25 magistrats, le renforcement des capacités en bureautique de 50 collaborateurs. Cet organe de contrôle sera appuyé pour la modernisation et la valorisation des TIC pour ses travaux d’audit avec une visite d’étude et d’échange de bonnes pratiques avec une Cour des comptes de (en France ou dans un pays partenaire).


Elysée Ndaye, président de la cour des comptes a salué un projet qui vient à point nommé. Il permettra dit-il, d’améliorer leurs prestations en matière de contrôle pour une bonne gestion des Finances publiques. Il considère que le projet montre l’intérêt que la France accorde à nos institutions et son engagement à soutenir le PND. « Je remercie le ministère de l’Europe et des affaires étrangères à travers son ambassade au Burundi pour son engagement et ses efforts dans la mobilisation des ressources pour la mise en œuvre de ce projet ».

D’après lui le lancement de ces travaux vient concrétiser la convention de partenariat entre l’ambassade de France au Burundi et la cour des comptes. Cela intervient, a-t-il dit, au moment où le pays est en train de mener des réformes en matière de gestion des Finances publiques. « En effet, avec l’appui de ces partenaires, le pays a entamé des démarches pour basculer vers des budgets-programme et la cour des comptes joue un rôle Incontournable en matière de gestion budgétaire », a-t-il tenu à préciser.

Pour l’ambassadeur de France au Burundi, ce projet constitue un témoignage concret du réchauffement des relations entre la France et le Burundi. « Je pense aussi que c’est un projet qui est très intéressant car, il s’inscrit dans le plan national de développement, PND. Nous, ce que l’on souhaite, c’est de travailler dans le cadre des lignes directrices qui ont été définies par le président Ndayishimiye, par le gouvernement du Burundi afin d’agir pour contribuer au PND pour que les réformes lancées aient un succès », a-t-il précisé.

Même écho d’Adolph Banyikwa, assistant du ministre du travail et de l’emploi. Il a estimé que le projet PAGEF constitue un signe éloquent de réchauffement des relations diplomatiques et a demandé à la France de rester à côté du Burundi dans la mise en œuvre du PND-2018-2027.

Source: IWACU Burundi

Construction d’un chemin de fer Uvinza-Musongati : des inquiétudes sur l’indemnisation

Présentant devant l’Assemblée nationale un projet de loi portant Code de transport ferroviaire au Burundi ce 19 janvier, la ministre chargée du Transport a défendu qu’un chemin de fer serait une solution face aux défis liés au transport. Les députés demandent l’actualisation d’un Code d’indemnisation.

« Plusieurs sociétés minières intéressées à exploiter des gisements miniers présents au Burundi comme le nickel, l’or, le vanadium, le cassitérite et colombo-tantalite se heurtent aux défis liés au transport de ces produits vers les marchés internationaux », explique Marie-Chantal Nijimbere, ministre du Commerce, du Transport, de l’Industrie et du Tourisme.

Comme solution, indique-t-elle, des engagements entre les gouvernements du Burundi, de la Tanzanie et de la RDC sont déjà pris pour construire la ligne ferroviaire Uvinza-Musongati-Gitega-Bujumbura-Uvira-Kindu. Et de préciser que les constructions débuteront par le tronçon Uvinza-Musongati qui coûtera 961 millions de dollars américains.

Sur la question de savoir la source de financement de ce projet de construction d’un chemin de fer, la ministre Nijimbere explique qu’il sera exécuté sur un fond de 961 millions de dollars : « 21,8 % des fonds viendront de la mobilisation interne, 49,9% des dons et 28,3 % des prêts ».

En ce qui est de l’intérêt porté sur le transport ferroviaire, elle indique que ce mode de transport offre des avantages comparatifs par rapport à la route.

Elle cite notamment la capacité de transport des produits de masse, le coût de transport bon marché, une grande sécurité de transport des marchandises, une offre de transport ferroviaire mieux organisée et une durée de vie plus longue des infrastructures ferroviaires.

Quid des indemnités ?

Après avoir analysé ce projet de transport ferroviaire, les députés ont exprimé leurs inquiétudes et préoccupations par rapport à la construction d’un chemin de fer au Burundi.

Pour le premier vice-président de l’Assemblée nationale, Dr Sabine Ntakarutimana, le montage financier de 961 millions de dollars affecterait d’autres projets du gouvernement qui pourront être suspendus. Et de demander qu’il y ait plus d’éclaircissements sur la source et la gestion des fonds.

En outre, elle recommande l’actualisation du Code des indemnités : « La population se lamente souvent que les indemnités sont minimes par rapport à l’espace cédé. Cette fois-ci, il faut bien penser aux indemnités pour qu’il n’y n’ait plus de souci pour la population ».

Même son de cloche avec le député Bède Nyandwi qui exige des indemnités satisfaisantes pour la population qui cédera leurs terres pour la construction de ce chemin de fer.
Le député Salvator Bigirimana demande au gouvernement de percevoir une grande dette auprès des bailleurs internationaux pour assurer la réussite de ce projet de chemin de fer.

Selon l’honorable Antoine Manirambona, le projet de construction d’un chemin de fer aura un impact négatif sur l’économie du pays : « Considérant les fonds alloués à la construction de ce chemin de fer, il y a risque que certains autres projets soient suspendus. Veuillez à ce que les autres projets du gouvernement ne tombent pas dans les oubliettes ».
Il doute, par exemple, que le projet de construction des barrages soit suspendu au détriment de la construction de ce chemin de fer.

Sur la question des indemnités, la ministre chargée du Transport fait savoir que les études de faisabilité prévoient un montant d’indemnisation estimé à 757. 391 dollars pour l’expropriation de la population qui sera frappé par le projet sur la ligne Uvinza-Musongati.

« L’expropriation pourra commencer dès l’année prochaine si le calendrier des activités sera approuvé par la réunion des ministres des deux pays, le Burundi et la Tanzanie », précise-t-elle.

Elle rappelle que le montage financier déjà adopté par le Conseil des ministres préconise le démarrage de la mobilisation des fonds dès l’exercice budgétaire 2022-2023 et que cela doit continuer jusqu’à la fin du projet.

Signalons que ce 16 janvier, le ministre chargé des Finances et celui des Infrastructures ont signé un mémorandum d’entente avec leurs homologues tanzaniens sur la construction d’un chemin de fer Uvinza-Musongati-Gitega d’un trajet de 282 km.

Source: IWACU Burundi

La ministre du Commerce annule ’’provisoirement’’ la décision de hausser le prix du ciment

Dans sa correspondance du mardi 4 janvier, La ministre chargée du Commerce Marie-Chantal Nijimbere demande à l’entreprise Buceco de surseoir à sa décision de hausser les tarifs de ses produits.

« Dans le cadre du Code des investissements burundais, l’entreprise Buceco a bénéficié des avantages fiscaux et douaniers selon la convention signée le 03 Avril 2008 et, en date du 23 mai 2013, il a été signé un avenant à ladite convention qui énumère en son point 2 ces avantages prolongés pour une période additionnelle de cinq ans qui devrait commencer le 1 janvier 2016 », explique-t-elle.

Des avantages, poursuit-elle qui seront prolongés après la signature de l’avenant numéro 3, le 21 janvier 2020. Au vu de tout cela, Mme Nijimbere estime que pour un produit aussi sensible que le ciment, une hausse brusque ne doit qu’être préjudiciable au consommateur local.

A cet effet, fait-elle savoir, nous vous demandons de sursoir d’abord l’application de cette mesure unilatérale et mener une concertation avec le ministère de tutelle.

De la sorte, argumente-elle, déterminer les modalités de cette révision tout en se basant sur votre coût de production, votre marge bénéficiaire ainsi que votre capacité de production. Et de mettre en garde : « Plus que tout, vous devez éviter toute sorte de spéculation lors de la commercialisation de vos produits ».

Pour rappel, cette hausse des produits de la Buceco était en vigueur depuis le 1er janvier de cette année. Un sac de ciment de 50 kg de type 32,5R était passé de 24.500 BIF à 27.500 BIF. Quant à celui de 42,5 R, il était passé de 30.000 BIF à 33.000 BIF.

Source: IWACU Burundi

Un code des investissements décrié

Un nouveau code des investissements a été promulgué récemment dans le but de promouvoir les investissements. Plusieurs investisseurs demandent de revoir à la baisse le montant minimal d’investissement pour bénéficier de ses avantages fiscaux. L’Agence de développement du Burundi fait le point.

L’investissement est un moteur de croissance et de développement. Il contribue à la création des emplois et réduit la pauvreté. Toutefois, avec la mise en place du guichet unique pour la création d’entreprises en 2013, les entreprises créées ont augmenté de plus de 27 % en sept ans.

Pour stimuler davantage les investissements, un code des investissements avec de nombreux atouts a été mis en place. Néanmoins, certains hommes d’affaires déplorent le capital exigé pour être éligible aux avantages dudit code et demandent la révision de ce code.

T.A., l’un des hommes d’affaire interrogés, craint que cette loi puisse être contreproductive : « Cette loi prévoit que seuls les investisseurs qui ont un capital de plus de 500 mille dollars bénéficient des avantages de ladite loi. Qu’en est-il des autres ?». Il ajoute que même les petits investisseurs devraient jouir de ces avantages fiscaux car eux aussi contribuent au développement du pays.

Même son de cloche pour les hommes d’affaires regroupés au sein de la Chambre fédérale du Commerce et d’Industrie du Burundi (CFCIB). Audace Ndayizeye, président de la CFCIB a indiqué lors des cérémonies de clôture de la semaine du contribuable, que le montant exigé pour bénéficier des avantages du code des investissements est relativement élevé.

Et d’ajouter que ce capital est exorbitant du fait que les grands contribuables, ceux qui ont un capital de plus de 700 millions de francs burundais, sont en dessous de 600 investisseurs.

Pour Libérat Mpfumukeko, l’un des panelistes dans le forum sur le développement du Burundi, « les troubles politiques et sécuritaires freinent les investissements et bloquent le développement ». Il trouve que ces crises ont entraîné un ralentissement de l’activité économique et la dissuasion de nouveaux investisseurs depuis 2015.

Le nombre de projets ayant bénéficié des avantages fiscaux prévus par le code des investissements a continuellement diminué, surtout en 2015. Ainsi, passant de 81 projets en 2010 à 3 projets en 2015 et timidement augmenté pour atteindre 40 projets en 2020.

L’ADB donne des éclaircissements

Antonine Ciza Batungwanayo, chargée de la communication au sein de l’Agence de développement du Burundi (ADB), indique que ce dernier offre un tas de facilités aux investisseurs qui veulent investir au Burundi afin de promouvoir l’investissement.

« Nous mettons à la portée des investisseurs des informations liées aux taxes, au climat des affaires et aux secteurs prioritaires. De plus, nous les accompagnons dans tout le processus d’implantation de leurs projets », ajoute-t-elle.

Mme Batungwanayo fait savoir qu’un investisseur qui désire bénéficier des avantages qu’offre le code des investissements, doit remplir certaines conditions : « Le projet doit être nouveau ou un projet de réhabilitation, d’extension ou encore de modernisation d’un projet existant et doit porter sur les secteurs prioritaires.»

De surcroît, Mme Batungwanayo confie que le capital minimum est de 500 mille dollars américains pour les investisseurs étrangers et l’équivalent en francs burundais pour les nationaux, en mairie de Bujumbura. Et la moitié de ce capital dans d’autres localités.

Pour ceux qui ont un capital de moins de 500 mille dollars américains, Mme Batungwanayo a signalé qu’ils peuvent bénéficier de l’accompagnement, mais pas des exonérations sauf les jeunes, les femmes et la diaspora qui peuvent en bénéficier sans atteindre ce capital minimum.

Pour elle, l’ADB suit de près les investisseurs bénéficiaires de ces exonérations et ceux qui utilisent les exonérations pour d’autres fins doivent payer les impôts. « Nous travaillons en étroite collaboration avec l’Office burundais des recettes (OBR) pour juguler des tricheries qui peuvent se manifester ».

« Trois mois pour la digitalisation de vos services »

Le président Ndayishimiye a recommandé à l’OBR de digitaliser ses services, lors des cérémonies de clôture de la semaine du contribuable, mardi 21 décembre : « Je vous donne trois mois pour la digitalisation de vos services. C’est honteux qu’un investisseur dépose son dossier et que trois mois s’écoulent sans qu’il soit traité.» Il a, par la suite, ajouté que cela lui permettra de suivre du jour au jour, ce qui se passe là-bas.

Quant à Claver Haragirimana, expert en fiscalité, il estime que cette digitalisation permettra de retracer toutes les opérations, facilitera le suivi électronique des dossiers et la rapidité dans le traitement des dossiers. « Les contribuables pourront voir leurs dossiers traités à distance », a-t-il conclu.

Source: IWACU Burundi

Retro Economie /La relance économique, le credo du président Ndayishimiye

L’année 2021 a été marquée par une tempête de décisions à caractère économique par le ministère de l’Intérieur. Elle a aussi fait objet des destitutions en masse des membres du gouvernement et dirigeants des entreprises étatiques. A côté de la flambée des prix sur les marchés, il y a eu une récurrente pénurie de certains produits.

Les prix sur les marchés de consommation ont augmenté au cours de l’année 2021. Ceux de plusieurs produits importés ont passé du simple au double. Les prix des produits comme l’huile végétale, les matériaux de construction, les pièces de rechange pour automobile ont sensiblement augmenté par rapport aux autres.

Le prix du fer à béton 10 de Turquie est passé de 23.000 BIF au mois de janvier à 48.500 BIF en ce mois de décembre. Celui des vitres de 55 mm est passé de 90.000 BIF à 185.000 BIF sur la même période. Le prix de 20l d’huile végétale de marque « Golden » est passé de 96.000 BIF au mois de janvier à 155.000 BIF aujourd’hui.

A part cette montée remarquable des prix qui a perduré toute l’année, il y a eu un manque criant de certains produits. Au cours des mois d’avril et mai 2021, il s’est observé une pénurie du sucre, laquelle se répète presque toutes les années.
Le ministère du Commerce tout comme la société sucrière du Moso n’a cessé de déclarer que la production du sucre est suffisante. Selon ces autorités, la pénurie du sucre serait due à des spéculations des vendeurs. Pour le porte-parole du ministère en charge de la Sécurité, le manque récurrent du sucre est causé par les distilleries clandestines qui en utilisent pour la fabrication des boissons prohibées. Des justifications jugées de non- fondé par Gabriel Rufyiri, président de l’Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques (Olucome).

Le sucre n’est pas le seul produit à s’être raréfié sur le marché au cours de 2021. Il y a également le ciment mais également le carburant. Selon Gabriel Rufyiri, président de l’Olucome, le monopole des sociétés produisant ses produits est le point commun qui, en grande partie, est à la base de leur manque.

Ainsi, l’entreprise BUCECO n’est plus à mesure de satisfaire les besoins en ciment de la population burundaise selon Venant Ngendabanka, directeur général du commerce au sein du ministère. Mais, d’après lui, la BUCECO aurait promis de doubler la production d’ici Octobre 2022.

Quant au carburant, le ministère n’a jamais reconnu qu’il y a eu pénurie du carburant alors que Gabriel Rufyiri propose la démolition du monopole de l’entreprise Interpetrol dans l’importation du carburant.

Une tempête de mesures économiques….

Plusieurs décisions ont secoué la machine économique burundaise au cours de 2021. Il s’agit des mesures prises par un des ministères les plus actifs du gouvernement, à savoir le ministère de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique dirigé par Gervais Ndirakobuca.

Lors d’une réunion tenue le 9 Avril avec les gouverneurs de provinces, les administrateurs communaux, les présidents des conseils communaux, les commissaires régionaux et provinciaux de police ainsi que des hauts cadres, pour évaluer les activités des mois de janvier, février et mars 2021, le ministre de l’intérieur, de la sécurité et du développement communautaire a décidé de suspendre les activités des 119 comptables communaux de tous les pays.
Alors que les percepteurs d’impôts avaient été précédemment destitués eux aussi, les deux groupes sont accusés d’avoir été des entraves à la collecte des recettes communales.

Les résultats de ce qui a été appelé « mois témoin » par le même ministère au cours du troisième mois de cette année faisaient froid au dos. Au cours de mars 2021, le gouvernement du Burundi a perçu 3,2 milliards de francs burundais, les recettes pour le même mois en 2020 étaient de 1,4 milliards de francs burundais, soit une différence de 1,8 milliards.
La mesure a été décriée par les anciens percepteurs d’impôts, ces derniers trouvaient que leur travail ne pouvait pas être jugé sur base d’un seul mois surtout que les activités de 2020 diffèrent de celles de 2021, ce qui, selon eux, pourraient justifier l’écart.

Les comptables communaux et les percepteurs d’impôts n’ont pas été les seuls à s’être vus suspendus de leur fonction. Pour ne pas prêter confusion entre les activités du mois témoin, le ministre Gervais Ndirakobuca a également suspendu la collecte des cotisations des associations de transporteurs en date du 4 mars. Il avait tenu à souligner que seuls les agents de la mairie sont habilités pour ce travail.

Le ministère en charge du développement communautaire a également arrêté les activités des commissionnaires sur tout le territoire national du Burundi. Il s’agit des intermédiaires entre vendeurs et acheteurs sur le marché, taxés de faire gonfler les prix des marchandises sur les marchés.

Le ministère de l’Intérieur a également pris des mesures et décisions sur le plan économique. Il a arrêté l’exportation de l’huile de palme au moment où le prix de ce produit ne cessait d’augmenter sur le marché. L’exportation serait à la base d’une pénurie de l’huile de palme et ses dérivés qui ne cessaient de se manifester sur le marché.

Après l’huile de palme, c’était le tour des grains et farine de maïs dont l’importation a été arrêtée. Dans un communiqué du ministère du Commerce, il était indiqué que ces produits contenaient une teneur élevée de mycotoxines alors que les commerçants eux, affirment le contraire. Le bureau burundais de normalisation qui fait des contrôles à chaque fois n’a rien trouvé d’anormal dans la farine et les grains de maïs importé.

Au cours de cette année, il a été également mis en application la loi de stabulation permanente du bétail sur tout le territoire burundais. Une loi qui a eu un impact sur le marché de la viande, du lait et sur les éleveurs qui se sont vus dans l’obligation de vendre leur cheptel au moment où le prix du lait a augmenté et celui des vaches diminué.

Une lutte contre la corruption et les malversations économiques ?

Il avait promis depuis son début de mandat de s’attaquer à la corruption, et à la malversation économique. La traque des corrompus est dès lors dans la bouche du président Evariste Ndayishimiye et autres membres du gouvernement. Entre des mises en garde et des délais fixés pour « établir les responsabilités », il y a eu des destitutions et des remplacements de plusieurs officiels.

« Le temps de badiner est révolu, cette situation doit changer, nous sommes engagés à punir les voleurs et les corrompus », ne cesse de déclarer le président Ndayishimiye.
Après indignation des députés élus dans la circonscription de la province Cibitoke sur l’état piteux de la RN5 après sa réhabilitation, le président Evariste Ndayishimiye avait déclaré le 25 juin avoir saisi le gouverneur de cette province pour intimer la société qui a construit la RN5, qui n’a duré que 5 ans, de rectifier leurs erreurs. Il avait promis que les coupables de ces fiascos seront traduits en justice par la suite.
Le président ne s’en est pas seulement pris à la société constructrice de la RN5, il a également effectué d’autres descentes sur les barrages Mpanda et Kajeke.

Les travaux de construction du barrage hydro-électrique de Mpanda avaient débuté en 2011. Le chantier se trouve dans la zone Muyebe de la colline Musigati. Lors de sa visite au mois d’octobre, le président avait déploré une perte de 54 milliards de francs burundais décaissés pour ces travaux qui n’ont pas abouti et n’ont pas été effectués dans les délais. Ce qui devrait être le barrage étaient des maisons dont les murs étaient déjà en piteux état.
Il en est de même pour le barrage d’irrigation de Kajeke dont les travaux n’ont pas été également effectués comme il le fallait. Le barrage était censé, après sa construction, irriguer jusqu’ à 2813 hectares de champs dans les plaines de la province de Bubanza. Il avait été étudié en conseil des ministres en juillet 2019 et les travaux devraient coûter 13 milliards.

Evariste Ndayishimiye avait promis justice pour l’argent du contribuable perdu dans ces barrages. Des commissions d’enquête pour tous les deux projets ont été mises en place. Elles allaient établir les responsabilités pour que les coupables soient traduits en justice. Pour le barrage de Mpanda, il avait même fixé un délai de 2 semaines pour que la commission ait produit ses conclusions.

Des destitutions en masse au cours de 2021

Pour plusieurs raisons, mauvaise gestion ou encore menace aux intérêts de l’Etat, le président Evariste Ndayishimiye a destitué ou remplacés plusieurs officiels.
Le premier mai 2021, alors qu’elle était en pleine célébration de la fête du travail et des travailleurs avec d’autres membres du gouvernement et en présence du président de la République, le décret portant sa destitution est tombé. Il s’agit de la ministre du Commerce, Immaculée Ndabaneze.
« Les actes de l’intéressé peuvent compromettre l’économie du pays et ternir l’image du Burundi », peut-on lire dans le décret portant destitution de la ministre Ndabaneze.

Dans ses fonctions depuis le 25 mai en remplacement à la ministre déchue, Capitoline Niyonizigiye, n’a duré que 5 mois et quelques jours à la tête du ministère du Commerce. Elle a été destituée lors du Forum national pour le développement, accusée de compromettre les aspirations et orientations du gouvernement et ternir l’image du pays.

Les deux ministres du commerce n’ont pas été les seuls à avoir été déchus de leurs fonctions. Christian Kwizera, directeur de la programmation et du budget au ministère des Finances, Emile Ndayisaba, directeur général de l’Agence routière du Burundi, le directeur du bureau provincial de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage en province Gitega. Ils sont tous accusés de compromettre l’économie du pays et ternir l’image du Burundi.
Dans cette série de limogeages, le directeur de l’Office du transport en commun (OTRACO), Albert Maniratunga, a été destitué et limogé en public devant les caméras.

Alors que le projet de redynamisation des services de contrôle techniques et d’octroi de permis de conduire devrait durer 6 mois dans les provinces de Gitega, Ngozi et Bururi, le délai n’a pas été respecté. Le président Evariste Ndayishimiye avait intimé l’ordre à la police de veiller à ce que le directeur de l’OTRACO ne remette pas les pieds dans les bureaux de l’Otraco. Il avait été traité d’escroc.

Certains de ces déchus ont été emprisonnés, puis relâchés, d’autres restent sous les verrous au moment où d’autres ont été promus dans leur fonction, d’autres sont encore libres.

Des initiatives de développement…

Pour la première fois au Burundi, un forum national pour le développement a été organisé au Burundi. Autour du président de la République, Evariste Ndayishimiye, des intellectuels burundais, des membres du gouvernement, des experts nationaux et internationaux ont donné leurs propositions, pour faire du Burundi « un pays émergent d’ici 2040 ».

Des échanges portant sur l’agriculture, l’élevage, l’exportation des produits agricoles, la bonne gouvernance du secteur public, partenariat public-privé, développement des infrastructures, l’éducation ont abouti à des recommandations, qui selon le président Ndayishimiye devraient permettre la stabilisation des secteurs de la vie économique du pays.
Plusieurs des intervenants et panélistes sont revenus sur le rôle de l’agriculture pour le développement du pays, des stratégies et des politiques pour une agriculture développée et efficace.

Dans le cadre dudit Forum, une mini-table ronde a été organisé au palais présidentiel avec les partenaires techniques, les corps diplomatiques et consulaires, les représentations des Nations unies au Burundi en présence du président Evariste Ndayishimiye et le Premier ministre Alain Guillaume Bunyoni.

Source: IWACU Burundi