Région Centre/Gitega: Coup d’essai, coup de maître

Elle est pionnière dans ce métier pourtant réputé être une chasse gardée des hommes. Anastasie Mugishawimana vendeuse des brochettes à Rutonde en commune Gitega est aujourd’hui plus connue. Appréciée par les clients, elle inspire les autres femmes de son entourage.

Devant un bistrot du quartier Rutonde, Anastasie Mugishawimana, mère de 4 enfants attire la majorité des clients. Malgré la fatigue et la fumée que dégagent les braseros remplis de brochettes, elle garde le sourire. Son enfant sur le dos, un couteau bien aiguisé, elle découpe le quartier de porc avec une précision chirurgicale. Anastasie, la pionnière sur cette colline, sans terre pour cultiver comme les autres femmes de sa colline, a refusé aller cultiver dans les champs des autres moyennant un salaire de 2 000 Fbu par jour, selon ses propos. Avec son époux, aide- maçon, l’argent et la nourriture manquaient dans son foyer. Elle a donc choisi depuis 2018 de vendre des brochettes sur les cabarets du coin.

Comme elle l’a expliqué, la vie qu’elle mène aujourd’hui est le fruit de ses efforts pour dépasser les préjugés des uns et des autres surtouts les femmes qui la considéraient comme une femme rebelle. D’après Mugishawimana, elle ne tenait pas compte des critiques, tout ce qu’elle cherchait, c’était de faire vivre sa famille sans dépendre de la volonté des autres. Elle a persévéré dans sa quête d’indépendance financière. « Je suis contente de mon travail. Même si on me proposait un travail avec salaire mensuel, je préférerais continuer ce travail car je suis la patronne et personne ne me donne des ordres. Leurs critiques ne m’atteignaient pas, elles faisaient l’effet d’une goutte d’eau sur les plumes du canard », relate-t-elle. Elle reconnaît qu’au lieu de la décourager, elles l’ont renforcée et maintenant beaucoup de femmes veulent être comme elle car elles l’envient énormément. Elle fait savoir qu’elle a déjà initié 3 femmes à ce métier de vendeuses de brochettes.

Contre vents et marées

Tous les matins, Anastasie quitte son foyer à 8h pour être à l’abattoir des porcs pour acheter un quartier de viande. Elle arrive sur le lieu de travail vers 11h du matin et peut enfin recevoir ses premiers clients et cela jusqu’à 18h30 dès qu’il n’y a plus de clients. Arrivée chez elle, elle peut enfin se reposer et s’occuper de sa famille et attendre le jour suivant.

« J’ai une domestique chez moi et je fais mon travail sans penser que mes 4 enfants n’ont pas mangé ou ne sont pas allés à l’école », a-t-elle expliqué tout en affirmant que sa vie a complètement changé sans pour autant préciser combien elle gagne par jour.

Les clients sont devenus plus nombreux et elle n’arrive plus à gérer seule l’affaire. Alors pour agrandir son commerce et suivre le nombre de clients, elle a engagé une autre femme pour l’aider à servir. Les autres vendeurs masculins ne voient pas du bon œil cette intruse. Parfois ce sont des querelles inexpliquées ou la concurrence déloyale pour l’achat de la viande et la vente des brochettes. Certains bouchers refusent de la servir sous prétexte qu’elle marchande trop. Dans ces cas-là, cette femme envoie un émissaire récupérer la viande à sa place. Interviewés, les clients se disent satisfaits des services offerts par cette dame. Ils indiquent qu’ils mangent chez Anastasie car elle s’y connaît dans la cuisine plus que les hommes.

Source: IWACU Burundi

Externalisation des ressources humaines des sociétés : l’employé, faire-valoir pour autant ?

De plus en plus mises en cause pour exploitation du personnel recruté, les sociétés spécialisées dans la gestion externe des ressources humaines sont traitées de tous les maux. Le partenariat Bancobu -Infinity Group étant l’exemple le plus emblématique. Iwacu a cherché à savoir comment travaillent ces sociétés. Un constat : un jeu de cartes où l’employé n’est qu’un « simple faire-valoir ».

Pratique de management très en vogue actuellement en raison des avantages qu’elle confère aux sociétés qui y font recours, l’externalisation des ressources humaines revient pour une entreprise à confier à un prestataire externe la réalisation de certaines activités initialement effectuées à l’interne.

Au Burundi, une pratique qui prend de l’essor. Et au fil du temps, c’est le cahier de charges de ces entreprises spécialisées dans l’externalisation des ressources humaines qui ne cesse de se diversifier.

Il y a la sélection et le recrutement du personnel. Dorénavant, certaines sociétés font le placement (elles embauchent). Un secteur où l’appât du gain prime sur tout, accusent certains observateurs. Il semblerait que ces certaines sociétés n’hésitent pas trop tirer la couverture sur elles, oubliant qu’elles n’existent que parce qu’il y a cet intermédiaire : « l’employé ».

A.G, est parmi ces « faire-valoir ». Dans sa 3ème année comme caissier à la Bancobu, ce trentenaire évoque un univers sans pitié. « Soit tu prends, soit tu laisses ». Avec le chômage galopant, il indique que peu importe les termes du contrat, souvent on est contraint d’accepter.

Recruté par le biais de la société Infinity Group, dans un premier temps, il fait savoir qu’il a signé un contrat de 3 mois. « Les termes du contrat stipulaient qu’il pouvait être prolongé. Quelques jours avant la fin dudit contrat, Infinity Group m’a informé qu’une prolongation de 6 mois venait de m’être accordée ». Un ouf de soulagement, confesse-t-il parce que dans cet intervalle un de ses collègues avait vu son contrat interrompu sans motif valable.

Son dernier contrant ayant expiré, il y a deux ans, il affirme travailler la peur au ventre. « Certes, je continue à percevoir mon salaire. Mais, officiellement, sans notification de la part de mon employeur me précisant les termes de mon statut actuel, je ne sais pas quand prendra fin mon travail. »

Une situation frustrante d’autant que les employés recrutés à travers ce processus, ne peuvent même pas contracter un simple découvert bancaire. Et sans parler du crédit. De quoi se demander l’avantage de travailler pour une banque.

Survivre, oui ! Mais, à quel prix ?

Même cas de figure pour D.F, une de ces collègues basées à l’intérieur du pays. Après un stage professionnel octroyé par Infinity Group au sein de la Bancobu, la jeune dame est directement embauchée. A la clé, un contrat d’un mois pour remplacer un de ses collègues partis en congé.

Par après, elle sera mutée dans différentes agences. Tout en engrangeant de l’expérience, glisse-t-elle. La jeune femme avait le ferme espoir de dégoter un jour un contrat en bonne et due forme. « Bientôt deux ans à trimer comme une folle, j’estimais que j’avais ma place dans ma boîte. Mais, il a fallu d’une petite revendication sur la réorganisation de l’horaire de travail pour que l’on me suspende », témoigne-t-elle. Un épisode qui l’a traumatisé. Après, elle sera rappelée. Mais depuis cet incident, confie-t-elle, au moindre message électronique qui tombe dans ma boîte mail, je crains une lettre de licenciement.

Pour ces employés, loin d’eux l’idée d’une augmentation salariale ou avancement de grades. Plus que tout, ces personnes déplorent les termes du contrat. Entre autres : licenciement sans préavis ni indemnités. « Imaginez, vous pouvez être renvoyé comme un va-nu-pieds après avoir presté plus de deux ans ». Malgré ces griefs, ils soutiennent qu’Infinity Group s’acquitte de ses responsabilités, notamment en payant les cotisations sociales à l’Inss, les soins de santé, paie leurs impôts sur le revenu (IPR)

Cerise sur le gâteau, d’après certaines sources, depuis peu, la Bancobu en cas d’octroi des primes de bilan ou de gratification, elle les traite comme ces employés. Contactée pour savoir si cette externalisation des ressources humaines n’impacte pas négativement sur le rendement de la Banque, la Bancobu a promis de s’exprimer ultérieurement.

Travailler la peur au ventre avec ce risque d’être licencié à tout moment, ce n’est pas seulement le lot des employés recrutés par Infinity Group. Ils sont des centaines, voire des milliers d’employés embauchés par le biais d’entreprises spécialisées dans l’externalisation des ressources humaines à l’instar de Kazi Intérim , NFT , Rainbow , Intercontact Services, etc. à vivre cette situation. Mais faute de mieux, ils témoignent qu’ils sont contraints de s’accrocher.

« Au moins, on reste avec ce mince espoir des lendemains qui chantent ». Et pour s’attacher les services des entreprises désireuses d’une main- d’œuvre, les employés contactés soutiennent que leurs employeurs rivalisent d’invention. « Tantôt, les responsables vous promettent des crédits, tantôt des avantages dans la couverture des soins », révèle J.B, un chauffeur travaillant à la Brarudi. Mais, dans la plupart des cas, des promesses en l’air. « Rares sont ceux qui joignent les paroles aux actes. Parce que chaque fois, ils considèrent que ce sont d’autres coûts. Une fausse idée, parce que cela contribue à l’épanouissement de l’employé. Partant de son investissement au travail ». Quant aux principaux griefs à l’encontre de leurs employeurs, ce sont entre autres : impossibilité de prendre des congés, des salaires déclarés loin d’être conformes à ceux qui se trouvent sur les fiches de paie, les horaires de travail peu adaptés, absence de contrats, etc.

Des contrats contraires au nouveau Code du travail

A en croire Bienvenue Niyongabo, avocat spécialisé dans le droit travail, un secteur de travail qui ne devrait pas être « une jungle ».

Avec le nouveau Code du travail de 2020, il explique que dorénavant, ce genre de travail intérimaire est bien réglementé. « En son article 58 et suivants, une section intitulée « Du contrat de travail temporaire conclu avec une entreprise de travail temporaire » détaille noir sur blanc comment doivent être les rapports des employés avec l’employeur ». Or, poursuit-t-il, partant de la nature du contrat que ces sociétés spécialisées dans la gestion des ressources octroient à leurs employés, dans la plupart des cas, ce sont des contrats à durée déterminée.

Pour le juriste, une entorse à la loi. « Rien qu’en se basant sur l’article 59 dudit Code , il est stipulé que le travailleur temporaire est le travailleur engagé pour une période de courte durée et pour l’exécution d’un travail qui n’exige pas le recours à une main-d’œuvre permanente ». A cet instant, poursuit l’article : « Le travailleur temporaire signe un contrat à durée déterminée. Le contrat de travail temporaire est conclu par écrit entre l’entrepreneur de travail temporaire et le travailleur mis à la disposition de l’utilisateur. L’entreprise de travail temporaire est réputée employeur. Plus, l’entreprise est investie des droits et est débitrice des obligations attachées à cette qualité ».

Le contraire de la situation de certains des employés ayant des contrats avec ces sociétés. Prenant l’exemple, du caissier, dont le travail est par nature permanent pour les banques. M. Niyongabo comprend mal comment un employé reste régi par un contrat à durée déterminée alors qu’il abat un travail permanent. Il explique : « Les responsables de ces sociétés qu’ils soient bien avisés. Dans le nouveau Code du travail. Lorsqu’un contrat de travail est renouvelé deux fois, il devient automatiquement un contrat à durée indéterminée ». Parmi les conséquences directes de cette insécurité professionnelle, le juriste évoque le manque d’investissement au travail. « Souvent ces employés ne sont pas concentrés. Et si c’est quelqu’un de très mal intentionné, il n’hésite pas à induire ses collègues en erreur ou à commettre un vol ». Bien que la signature du contrat requière préalablement l’adhésion de toutes les parties, l’avocat conseille à ces sociétés de ne pas profiter de «la vulnérabilité » des gens à cause du chômage.

Source: IWACU Burundi

Impôt et taxes communaux : 40% de pertes par an

Mercredi 30 mars s’est tenue la synergie des médias dans l’émission « Umunoni» sur la perception des impôts et taxes communaux. Les intervenants ont demandé la transparence pour plus d’efficacité.

Diffusé à partir de la capitale politique Gitega, l’émission « Umunoni » a vu la participation de quatre invités. Il s’agit notamment Me Godefroid Manirambona, représentant légal de l’Observatoire de l’Action gouvernementale (OAG), Marie Nindemera, conseillère du gouverneur de Gitega, chargée des questions administratives et économiques, Espérance Twagirayezu, administrateur de la commune Gishubi et Jean-Claude Salim, un contribuable de Gitega.

Les intervenants sont revenus sur la perception des impôts et taxes communaux et leur impact dans la communauté et les différents défis dans la collecte des impôts et taxes communaux. Il s’agit notamment de la fraude fiscale, l’évasion fiscale, la double imposition, le manque de transparence, le détournement et autres.

La loi sur la fiscalité communale du 3 mars 2016 en son article 5 précise 10 produits ou activités imposables par les communes : l’impôt sur le gros bétail, la taxe sur la vente de bétail, la taxe d’abattage, la taxe sur les cycles et cyclomoteurs, l’impôt foncier, l’impôt sur les revenus locatifs, la taxe sur les pylônes, la taxe forfaitaire sur les activités, la taxe sur les cultures industrielles et la contribution de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) au développement communal.

Des contribuables dans certaines communes se plaignent de ne pas voir d’impacts des impôts dans la communauté. A Makamba, les contribuables exigent la redevabilité. Ils considèrent qu’ils ne sont pas informés de l’usage des impôts et taxes payés. Ils demandent la construction et la réhabilitation des infrastructures publiques.
Même son de cloche pour les contribuables de la commune Gasorwe en province Muyinga. Ils interpellent les autorités de travailler dans la transparence pour que les impacts des impôts et taxes payés dans la communauté voient le jour.

Des irrégularités

Me Godefroid Manirambona, représentant légal de l’OAG, parle des différents rapports en 2019, 2020 et 2021 sur la perception des impôts et taxes, que ce soit au niveau communal ou national. Il relève différentes irrégularités : « Il y a la double imposition, notamment par l’Office burundais des recettes (OBR) et les services communaux. L’article 24 de la loi sur la fiscalité communale fixe entre 1500 et 5000 BIF l’impôt sur l’abattage, tandis que l’article 105 de la loi budgétaire 2021-2022 l’impose aussi. »

Pour lui, il est important que les communes aient des moyens car ce sont des collectivités locales où doivent se jouer la bonne gouvernance, le développement économique, l’éducation, la santé etc. Pour réaliser tous ces projets, les communes doivent disposer de moyens. Il déplore la fraude fiscale, l’évasion fiscale et les détournements des fonds.
Gishubi en province Gitega est l’une des communes exemplaires dans la collecte des impôts et taxes. « La perception des impôts et taxes se porte bien. Chaque année, nous organisons deux réunions et les montants collectés sont rendus publics. Ces fonds nous aident dans la réalisation des projets de développement de la commune, notamment la construction des écoles, des ponts et la réhabilitation des routes », assure Espérance Twagirayezu, administrateur de la commune Gishubi.

Jean-Claude Salim, un contribuable de Gitega, déplore de multiples impositions. Il dit devoir payer quotidiennement la taxe sur son activité commerciale, l’impôt trimestriel, l’impôt annuel et sur le commerce transfrontalier. « La commune nous impose et l’OBR aussi. Cela nous fait mal. Les autorités devraient clarifier les choses».
« La collecte des impôts et taxes s’est bien déroulée. Nous faisons des inspections chaque jour. Si des problèmes surviennent, on essaie de les résoudre le plus rapidement possible. Avec le remplacement des percepteurs, les choses se sont améliorées », explique Marie Nindemera, conseillère du gouverneur de Gitega, chargée des questions administratives et économiques.

Tous les intervenants ont appelé les autorités à s’impliquer pour prévenir les irrégularités et à œuvrer pour que les impôts et taxes aient des impacts significatifs sur la communauté. Le 17 mars, le ministère chargé de l’Intérieur, en collaboration avec le PNUD, a organisé un atelier de validation de l’étude de faisabilité pour la digitalisation de la collecte des recettes communales. Ils ont constaté que les communes enregistrent une perte de 40 % des recettes.
L’émission en synergie « Umunoni », soutenue par l’ONG Benevolencjia sur financement de l’Union européenne, a été transmise sur 7 radios, à savoir Radio Isanganiro, Radio Rema FM, Izere FM, Radio TV Buntu, Umuco FM, Radio Culture et Ijwi ry’Umukenyezi. Mais aussi sur les médias comme Journal Iwacu, Mashariki TV et Magazine Jimbere.

Source: IWACU Burundi

Un nouveau souffle pour l’économie burundaise

Un nouveau plan-cadre de coopération des Nations unies pour le développement durable du Burundi va bientôt voir le jour. C’est ce lundi 11 avril que le processus de préparation de ce plan-cadre a été lancé en présence des représentants du gouvernement, de l’équipe-pays des Nations unies, la société civile, les organisations multilatérales régionales et internationales, etc.

Ce nouveau plan-cadre devra être un outil au service de la transformation économique du Burundi, d’après le ministre des Affaires étrangères, Albert Shingiro. « Le but est de promouvoir les activités économiques inclusives, diversifiées, créatrices d’emploi et qui favorisent le bien-être de tous les Burundais sans laisser personne de côté ».
Il devra répondre à ces priorités : agriculture et élevage, infrastructures socioéconomiques, emploi des jeunes et industrialisation, santé publique, protection sociale, changements climatiques…

Ce plan, qui s’étend sur 5 ans et qui doit s’aligner sur le Plan national de développement 2018-2027 et le Programme national de capitalisation de la paix (PNCP), va apporter des solutions concrètes aux réels défis auxquels fait face le pays, selon le directeur général des relations ministérielles au ministère des Affaires étrangères, Isaïe Kubwayo.
Ce plan-cadre se base sur six principes : durabilité, résilience, droits de l’Homme, égalité des sexes, redevabilité et ne laisser personne de côté. « Pour ce dernier principe, nous devons collectivement faire plus d’efforts pour générer des données qui permettront de mesurer les progrès accomplis en faveur des plus défavorisés », assure le Coordonnateur résident du système des Nations unies, Damien Mama.

Ce plan-cadre de coopération des Nations unies pour le développement durable sera signé le 15 juillet prochain.

Source: IWACU Burundi

Hausse du ticket de transport, les passagers grognent

Les voyageurs qui se rendent dans différents coins du pays dénoncent la hausse en cascade du prix du ticket de transport suite au manque de carburant. Ils réclament la régulation des prix. Les transporteurs, quant à eux, demandent à l’autorité concernée de rehausser le coût du carburant et de rendre disponible ce dernier.

Il est 9h. Lundi 11 avril. Au parking de Cotebu, en mairie de Bujumbura. Des passagers, sacs à dos ou valises sur la tête, courent derrière les bus. Ils se bousculent et se donnent des coups de coudes.

« Actuellement prendre le bus est un casse-tête. Le ticket a monté. Moi, j’habite à Nyamitanga, commune Buganda, province Cibitoke. Habituellement, je payais 2 mille BIF, mais maintenant, on vient de me dire que le ticket est revenu à 4 mille BIF et c’est non négociable », se lamente une passagère, enfant au dos et valise sur la tête.
Elle fait savoir qu’elle a raté son voyage vers Kayanza par manque de bus et d’argent. « Je devrais monter à Kayanza hier pour une cérémonie de levée de deuil définitive, mais j’ai manqué de bus ».

Mêmes lamentations pour B.K. originaire de la commune Mugina. Pour elle, la situation devient de plus en plus intenable. « Avant la pénurie du carburant, je payais 5 mille BIF pour arriver au marché de Nyeshenza. Aujourd’hui, le ticket varie entre 7 mille et 8 mille BIF. J’ai même payé 12 mille BIF jeudi passé ».

Situation similaire pour les élèves qui partent en vacances. « Je suis élève. Je pars en vacances à Bukeye. Le ticket de transport a doublé. Habituellement, je payais 4 mille BIF mais maintenant, on vient de demander 8 mille BIF. Mes parents m’avaient envoyé seulement 6 mille BIF. Je ne sais pas sur quel pied danser », se désole N.K, élève au lycée de Ngagara rencontré au parking.

Le carburant est devenu rare et cher

Le problème devient de plus en plus épineux puisque même ces bus sont introuvables sur les parkings. Selon les passagers, les chauffeurs se cachent derrière cette pénurie du carburant et montent le prix du ticket comme ils l’entendent. Ils demandent au gouvernement de réguler le transport.

« C’est normal que le prix du ticket monte parce que le carburant est introuvable. Hier j’ai acheté un bidon d’essence de 20l à 120 mille BIF », se justifient certains chauffeurs.

Ces derniers dénoncent le désordre et la spéculation qui s’observent sur les stations-services. « Certains pompistes et policiers exigent des pots de vin pour être servi ».

Ces chauffeurs demandent au gouvernement de revoir à la hausse le prix du carburant et de rendre disponible ce produit.

Source: IWACU Burundi

Kabezi : glissement de terrain, un phénomène dangereux

C’est un phénomène nouveau et dangereux pour les habitants de certaines localités de la commune Kabezi, les glissements de terrain, qui détruisent, soit leurs habitations, soit leurs champs.

L’administration de cette localité a indiqué que ces derniers mois, seize ménages de la colline Kiremba, zone Ramba, commune Kabezi ont été obligés de déménager suite à une menace de glissement de terrain.

Depuis le mois de juillet 2021 la population avait informé l’administration qu’elle avait constaté des fissures sur le sol et depuis lors 8 maisons se sont déjà écroulées. L’administration a demandé à la population de quitter cette localité sans tarder pour éviter d’éventuels dégâts humains et matériels que ce glissement pourrait entraîner d’un moment à l’autre sur toute la colline

Selon l’administration, cette menace de glissement de terrain serait due aux changements climatiques. Pour le moment les familles déplacées émettent le souhait d’être relogées dans des endroits plus sûrs.

L’administration fait aussi savoir que certains déplacés sont hébergés dans les familles d’accueil, d’autres se sont installés dans leurs propriétés se trouvant sur les collines voisines. Pendant la journée ils viennent travailler dans les champs mais n’y passent pas la nuit et qu’il en a qui ont d’ailleurs enlevé les tôles sur les maisons pour s’installer ailleurs,a poursuivi l’administrateur de cette localité

Dans la même commune de Kabezi, en province Bujumbura, un glissement de terrain de grande envergure s’est produit dans la localité de Ceri, colline Migera, c’était les 28 et 29 mars 2022. Il n’y a pas eu de décès mais des champs de culture de manioc, haricot, maïs ont été détruits, des palmiers, manguiers et avocatiers emportés selon Emmanuel Niyibizi, le chef de la colline Migera.

Au total c’est plus de soixante hectares qui sont menacés par ce glissement de terrain sur la rive gauche de la rivière Karonke, non loi de la paroisse Mutumba. La population qui exploitait ce terrain subira une perte considérable pendant la récolte et sollicite une assistance pour pouvoir survivre après cette catastrophe naturelle.

Source: Radio Television of Burundi