Dans une lettre adressée au procureur général de la République ce 21 avril, les avocats-conseils de l’ancien directeur général de Kira Hospital déplorent les conditions d’arrestation et de détention de leur client et appellent à sa libération.
« Son arrestation correspond à l’enlèvement d’une personne dont le ministère public a l’obligation légale et professionnelle de sanctionner et de rétablir la victime dans ses droits », soutiennent Emmanuel Hakizimana et Ernest Ndikumukama, avocats-conseils de Christophe Sahabo, détenu dans les cachots du Service national de renseignements depuis la nuit du 1er avril.
Ces avocats rappellent l’article 34 du code de procédure pénale stipulant que la période reconnue par la loi de détention d’une personne ne peut pas excéder légalement sept jours et ne pouvant être renouvelée qu’une et une seule fois au maximum sur décision du ministère public. Ils évoquent le fait que nul ne peut être détenu sans mandat, sans motif connu et pendant la nuit.
« Dr Christophe Sahabo va entamer sa quatrième semaine de privation de liberté, après avoir été enlevé et détenu par le SNR, sans motif connu de sa détention et sans droit de visite par les membres de sa famille, par ses proches et par ses avocats-conseils », regrettent-ils.
Et de fustiger qu’il a été privé de son droit légitime de se faire soigner des crises d’asthme dont il souffre dans un centre sanitaire approprié : « Cela crée un grand traumatisme moral dans le chef de la personne détenue et de ses proches ».
Pour eux, l’enlèvement et la détention du Dr Sahabo violent gravement les textes nationaux, régionaux et internationaux de protection des droits de l’Homme.
Ces avocats parlent notamment de ceux relatifs à la présomption d’innocence et aux principes selon lesquels « la liberté est la règle, tandis que la détention est l’exception ».
Les avocats-conseils de Christophe Sahabo interpellent l’autorité et la responsabilité du procureur général de la République pour que la loi soit pleinement respectée et que leur client trouve rapidement la liberté.
Contacté, Me Emmanuel Hakizimana confie que Dr Sahabo a finalement reçu la visite d’un médecin. Il fait savoir, néanmoins, que les accusations portées contre l’ex directeur général de Kira Hospital ne sont pas jusqu’ici connues.
Source: IWACU Burundi