Ce 31 janvier, 395 réfugiés burundais en provenance du camp de Nakivale en Ouganda ont été accueillis à la frontière de Kobero en province de Muyinga, au nord-est du Burundi. Ils sont appelés à sauvegarder la paix de retour sur leurs collines d’origine.
Un convoi de 7 bus estampillés HCR avec d’autres véhicules de la même organisation est arrivé à la frontière burundo-tanzanienne de Kobero à Muyinga vers 14 heures.
Les réfugiés burundais ont été accueilli à la même frontière par le gouverneur de la province Muyinga, le directeur général chargé de rapatriement, l’ambassadeur de l’Union Européenne au Burundi et le représentant du HCR au Burundi.
Après la réception à la frontière, les rapatriés ont été acheminés vers le centre de transit de Kinazi à quelques kilomètres de la frontière. Arrivés dans ce centre, ils ont subi un test covid avant d’être enregistrés par les agents du HCR. Ils ont, par la suite, reçu un paquet-retour fait de vivres, de non-vivres et un peu d’argent. C’est dans ce même centre qu’ils vont passer 48 heures avant de regagner leurs collines d’origine.
Malgré la fatigue, ces rapatriés n’ont pas manqué à exprimer leur joie de regagner leur pays natal. Un ouf de soulagement pour eux. Ils racontent aussi le calvaire qu’ils ont vécu en exil.
« Je suis très heureux d’être au Burundi. J’avais très envie de retourner, mais cela n’a pas été facile. Nous avions de fausses informations en rapport avec le Burundi », a fait savoir Jean de Dieu Nzeyimana après son enregistrement.
Ce père de deux enfants se souvient des problèmes auxquels il faisait face dans le camp de réfugiés de Nakivale : « Il y avait pénurie de l’eau potable et manque de nourriture. En plus, les enfants ne pouvaient pas étudier facilement car les études sont très chères en Ouganda ».
Il appelle ceux qui restent dans le camp de Nakivale de rentrer au bercail : « Qu’ils n’aient pas peur. Je les encourage de rentrer ».
Espérance Manariyo, mère de cinq enfants et originaire de la commune Giteranyi en province Muyinga se souvient d’une vie difficile qu’elle menait dans le camp de Nakivale : « Il y a un manque criant de nourriture. Nos enfants étaient obligés d’aller mendier dans les ménages des Ougandais pour survivre ».
Heureuse de revoir son pays natal, elle espère une réintégration immédiate dans son voisinage.
« Il y en a beaucoup d’autres qui veulent rentrer au Burundi, mais qui attendent toujours leur tour », fait remarquer Claudine Irankunda, une autre rapatriée.
Le visage illuminé malgré la fatigue elle témoigne qu’elle éprouve une joie immense de se retrouver au Burundi après des années d’exil. Elle appelle la population sur sa colline natale de l’aider à se réintégrer : « Je suis prête à vivre avec les autres. J’espère que ceux qui sont restés sur la colline vont m’accueillir comme un des leurs ».
« Il n’y a pas de meilleur endroit que chez soi »
« Je sais que la décision de regagner votre pays n’était pas une décision facile, mais je crois que c’est la bonne décision. Il n’y a pas de meilleur endroit que chez soi », souligne Abdoul Karim Ghoul, représentant du HCR au Burundi.
Il rappelle aux rapatriés qu’ils ont la responsabilité de participer dans les efforts du gouvernement du Burundi. Et d’appeler les acteurs dans le rapatriement à aider dans le processus la réintégration effective de ces rapatriés.
En ce qui est de l’accompagnement des rapatriés sur leurs collines d’origine, il explique que le HCR les accompagne pendant une certaine période tout en rappelant que le suivi et l’accompagnement relève en grande partie de la responsabilité du gouvernement : « C’est le gouvernement qui doit gérer la réintégration ».
Le directeur général du rapatriement, de la réinstallation et de la réintégration des rapatriés, Nestor Bimenyimana demande à la population de bien accueillir ces rapatriés et faciliter leur réintégration sociale effective.
Il appelle ces rapatriés à sauvegarder la sécurité et la paix : « Il ne faut pas qu’un rapatrié soit une source de l’insécurité. Que vous soyez artisan de la paix ».
En outre, Nestor Bimenyimana les exhorte à travailler pour la survie de leur famille et à inscrire leurs enfants dans des écoles : « Vous venez pendant la saison pluviale. Il faut en profiter. Vous devez beaucoup travailler pour qu’après trois mois vous soyez à mesure de vous prendre en charge ».
Concernant la gestion de la covid-19, le directeur général chargé du rapatriement n’y va pas par quatre chemins : « Vous êtes rapatriés au moment où il y a une pandémie de la covid-19 au Burundi, vous devez respecter toutes les mesures barrières pour éviter la propagation de ce virus ».
Source: IWACU Burundi