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Neva/Rwasa : Agathon Rwasa nie tout contact avec Red-Tabara

Irrité par la manifestation à Bruxelles de Burundais membres de l’opposition en exil, le chef de l’Etat a accusé le Cnl d’en être l’instigateur en complicité avec le groupe rebelle Red-Tabara. Des accusations graves que nie le leader du Cnl, Agathon Rwasa.

C’est le communiqué auquel le Cnl n’aurait jamais voulu être associé. Rédigé le 15 février, il appelait l’ensemble de la diaspora burundaise d’Europe à venir manifester contre la présence du président Evariste Ndayishimiye au 6e sommet Union Européenne-Union Africaine programmé les 17 et 18 février à Bruxelles.

Ce rassemblement s’était donné pour objectif de pointer du doigt les violations massives des droits de l’Homme imputables au pouvoir actuel de Gitega (tortures, disparitions forcées, assassinats…), la chasse aux opposants politiques, le verrouillage de l’espace démocratique, l’instrumentalisation de la justice, l’impunité, la corruption… mais également l’Union européenne coupable, selon les signataires, d’avoir fait le choix de lever ses sanctions malgré « tous ces travers ».

Et d’exiger de la part de Gitega la tenue d’un dialogue « inclusif inter-burundais », la réhabilitation de l’Accord d’Arusha, l’acceptation du pluralisme politique, levée des poursuites contre des leaders de partis politiques, de médias et organisations de la société civile, etc.

En bas de la feuille, plusieurs formations politiques et organisations de la société civile ont signé ce communiqué. Parmi eux, le parti Cnl représenté par un certain Aimé Magera. Quelques jours plus tôt, ce personnage se présentant comme un représentant du Cnl en Belgique, avait appelé lui-même à cette manifestation via sa page Facebook. Du pain béni pour les détracteurs du parti d’Agathon Rwasa qui voient là l’occasion de montrer à quel point cette formation politique serait liée « aux ennemis du pays ».

Ainsi, le Cnl réagit deux jours plus tard et prend le soin de préciser que « des informations qui circulent ces derniers jours sur les réseaux sociaux n’impliquent pas le parti ». Et d’ajouter que les communications officielles du Parti se font à travers « ses organes et canaux officiels reconnus ».

Un message qui ne réussira aucunement à calmer ses détracteurs les plus virulents. Sur Twitter, Willy Nyamitwe, ancien conseiller à la présidence et actuellement ambassadeur du Burundi à Addis-Abeba, indique que les organes et canaux officiels de communication d’une organisation politique ou d’une personnalité politique incluent aussi le porte-parolat. « Par conséquent, ce qui est dit par un porte-parole engage forcément l’organisation ou la personnalité concernée ».

Le président attaque le Cnl

Aimé Magera, grosse écharpe sur l’épaule, représentant autoproclamé du Cnl en Belgique, était aux avant-gardes de la manifestation organisée devant le Conseil de l’UE à Bruxelles.

La manifestation organisée devant le siège du Conseil de l’Union Européenne par des membres de la communauté burundaise en exil opposés à Gitega contre le pouvoir d’Evariste Ndayishimiye a vite fait des remous du côté de Ntare Rushatsi.

En témoigne d’abord ce tweet envoyé par Evelyne, porte-parole du chef de l’Etat : « Le Chef de l’État déplore que des acteurs politiques aient organisé des manifestations contre la levée de ces sanctions. Par la voix de son porte-parole, le CNL se range du côté des ennemis du peuple burundais, nous attendons de voir quelle suite sera donnée à ce triste épisode.»

Plus tard, à son retour sur le sol burundais, le chef de l’Etat a tiré à boulets rouges sur le parti Cnl. Il a parlé de membres du Cnl « ayant pris l’avion pour aller manifester à Bruxelles ».

« C’est déplorable de voir un parti reconnu légalement aller se joindre au groupe terroriste Red-Tabara pour organiser des manifestations à Bruxelles », a fait remarquer le chef de l’Etat.

Le président Ndayishimiye indique, dans ce discours, que le silence du Cnl face aux actes de « ses représentants » vaut complicité. Le président Ndayishimiye explique, par ailleurs, que le Forum des partis politiques est là pour favoriser le dialogue entre les partis politiques et qu’en cas de désaccord, les différentes formations politiques disposent du droit de manifester.

Source: IWACU Burundi