Rumonge : Des enseignants en cavale pour harcèlement sexuel

Deux enseignants et un directeur d’une école fondamentale sont pour le moment en cavale de peur d’être arrêtés pour avoir mis enceintes leurs élèves. Les familles de ces élèves victimes demandent à la police de s’impliquer activement pour arrêter ces ‘’éducateurs’’ qui ont failli à leur mission.

Selon des informations recueillies dans différentes écoles de la province de Rumonge, le harcèlement sexuel en milieu scolaire prend de l’ampleur ces derniers jours.

En zone de Kizuka de la commune de Rumonge un enseignant du lycée communal de Nyamibu du nom de Béthel Ntahoturi est introuvable sur cette école depuis deux semaines selon le directeur de cette école. Cet enseignant est accusé d’avoir engrossé une élève de sa classe et a pris le large craignant d’être arrêté par la police qui est à sa recherche.
Le même phénomène s’observe à l’école fondamentale de Nyamibu où un enseignant vacataire est en cavale depuis plus d’une semaine après des accusations publiques d’avoir eu des relations peu recommandables avec certaines filles de sa classe.
Il a été par après accusé d’avoir engrossé une élève de sa classe et depuis il est en cavale selon son directeur. Ces deux enseignants ne se présentent plus au service et ils sont introuvables chez eux selon le chef de zone Kizuka.

Et ce n’est pas tout : le directeur de l’école fondamentale Rukinga IV dans la ville de Rumonge a pris le large depuis plus de deux mois selon des sources proches de la direction communale de l’éducation de Rumonge. Il est accusé d’avoir engrossé une élève de son établissement. Cette fille a même mis au monde un enfant et a dénoncé le directeur de l’avoir mise enceinte et dès lors le directeur de cette école est en cavale.

« Des sanctions administratives ont été prises »

Rémy Ndayikengurukiye, directeur communal de l’enseignement à Rumonge indique que les sanctions administratives ont été prises à l’encontre de ces deux enseignants et ce directeur accusés de viol sur leurs élèves.
Elles pourront aboutir à des décisions de révocation au vu de la lourdeur des fautes commises. Les sanctions judiciaires seront prises par des instances habilitées, a indiqué la même source.

Ce directeur communal de l’enseignement demande aux parents et à la communauté entière de dénoncer tout enseignant qui adopte un comportement douteux et irresponsable envers ses élèves. Il précise que les grossesses non désirées en milieu scolaire sont parmi les principales causes d’abandon scolaire dans cette commune.

Les familles de ces élèves victimes de harcèlement sexuel demandent à la police et aux autorités ainsi que toute la communauté de rechercher activement ces ’’pseudo-enseignants’’ afin qu’ils soient arrêtés et traduits en justice.
Elles indiquent que ces enseignants n’ont pas encore quitté le pays et demandent qu’ils soient traqués car ils constituent un danger public pour l’éducation de la fille burundaise.

Ces familles dénoncent des solidarités négatives de la part de certaines personnes qui ne veulent pas révéler leurs lieux de cachette afin que ces enseignants soient appréhendés.
Les associations qui militent pour la promotion et la protection des droits de l’enfant en général et les violences sexuelles basées sur le genre en particulier saluent la prise de conscience du danger du harcèlement en milieu scolaire par la communauté toute entière.

Elles indiquent que des dénonciations de cas de harcèlement se sont multipliés avec l’introduction au niveau des écoles de ce qu’on appelle « père et tante » car les élèves s’adressent directement à ces « pères et tantes » qui sont des enseignants lorsqu’il y a un comportement douteux d’un enseignant.

Ces associations déplorent néanmoins certains cas d’arrangement à l’amiable faits par certaines autorités à la base et demandent que ces administratifs soient sanctionnés.
Signalons que les grossesses non désirées figurent parmi les principales causes d’abandons scolaires en province de Rumonge.


Source: IWACU Burundi

Les partenaires doivent agir pour faire face à l’épizootie de la fièvre de la vallée du Rift

Le Ministère de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage a rencontré lundi 20 juin 2022 à Bujumbura les partenaires au développement pour échanger sur les mécanismes à mettre en place pour faire face à l’épizootie de la fièvre de la vallée du Rift et se prononcer sur d’éventuelles contributions dans la lutte contre cette maladie en fonction du plan d’action déjà soumis.
Lors de l’ouverture de la seconde session avec les partenaires, le ministre de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage, Deo Guide Rurema a rappelé que depuis le mois d’avril dernier, le Burundi a été attaqué par la maladie de la fièvre du Rift.

A la première rencontre avec les partenaires au développement, ils ont mis en place une équipe technique qui a élaboré une feuille de route laquelle a tracé les actions à mettre en avant pour contenir la maladie notamment la mobilisation des fonds, l’acquisition des vaccins et la campagne de vaccination.
Le ministre Rurema a indiqué que cette rencontre a pour objectif d’évaluer où ils en sont avec les trois axes de la feuille de route et d’émettre les avis et considérations sur la présentation de celle-ci en vue de secourir une population en détresse.

Au cours de l’exposé par l’équipe technique, les chiffres montrent que 13 provinces sont atteintes par cette maladie et que 827 vaches ont déjà été infectées et 323 parmi elles sont déjà mortes.
La même équipe technique a fait savoir que des conséquences directes sont déjà observables outre des pertes importantes chez les éleveurs s’ajoutent un manque à gagner important dans les recettes communales car les marchés des bétails sont fermés ainsi que le risque endémique.

Selon l’équipe technique qui s’impose est le renforcement des capacités techniques, le renforcement de la communication pour tenir au courant à la population des comportements à adopter, l’acquisition des vaccins et la lutte contre les vecteurs causales notamment la destruction des larves de moustiques.

Au cours des échanges-débats, les partenaires ont donné leurs avis et considérations sur la gestion de cette crise sanitaire animale et au risque des humains et les actions urgentes à mener pour soulager les éleveurs en détresse qui voient leurs bêtes périr sans aucun moyen pour les sauver.

Avant de clôturer la réunion une série de recommandations a été émise que le lundi de la semaine en huit tous les partenaires auront déjà donné un deadline sur son engagement en urgence, au ministère de tutelle de collaborer avec les ministères de la santé et de l’intérieur pour livrer une communication consensuelle à la population et à l’équipe technique de s’inspirer des expériences d’autres pays ayant connus cette épidémie.

Cette maladie est apparue en Afrique dans les années 1930 et la dernière épidémie au Kenya les années 2000, cette maladie se transmet par le contact avec la bête malade, sa chair et les piqûres de moustiques et peut atteindre les humains.

Source: Radio Television Burundi

Gitega : les Sénateurs adoptent à l’unanimité trois projets de loi

Le Sénat burundais s’est réuni mardi 21 juin 2022, en séance plénière pour analyser et adopter trois projets de loi. La séance a été marquée par la présence du Ministre des affaires extérieures Albert Shingiro qui avait représenté le Gouvernement pour donner des explications sur ces projets de loi aux sénateurs en séance plénière.

Premièrement, les sénateurs ont analysés le projet de loi portant ratification par la République du Burundi de l’accord général de coopération entre le Gouvernement de la République du Burundi et le Gouvernement de la République de Serbie, signé le 20 février 2019 à Belgrade.

En second lieu, ils ont analysé le projet de loi portant ratification par la République du Burundi de l’accord d’assistance entre les Etats Unies d’Amérique et le Burundi pour faciliter un partenariat visant une transformation qui favorise le développement durable du Burundi.

Enfin et troisièmement, c’était le projet de loi portant ratification par la République du Burundi et le gouvernement de la Fédération de Russie sur l’abolition mutuelle des procédures de visas pour le titulaire des passeports diplomatiques ou de service, signé à Bujumbura le 06 février 2018 qui a été analysé par les Sénateurs.

Après les éclaircissements fournis par le Ministre des affaires extérieures, Albert Shingiro qui a représenté le Gouvernement en rapport avec ces trois projets de loi, les sénateurs les a adoptés à l’unanimité.

Avant l’analyse et l’adoption de ces projets de loi qui étaient à l’ordre du jour, le Président de la Cour des Comptes Elysée Ndaye a procédé devant le Sénat à la présentation des commentaires effectués par la Cour des Comptes sur le projet de loi portant fixation du budget général de l’Etat pour l’exercice 2022-2023.

Source: Radio Television Burundi

Modernisation du port de Bujumbura : les travaux vont bon train (Jacques Bigirimana)

Le Directeur Général de l’autorité maritime, portuaire et ferroviaire (AMPF) Jacques Bigirimana a visité mercredi 22 juin 2022, le port de Bujumbura en cours de modernisation. Les travaux se trouvent à 50% d’exécution. Ces travaux sont financés par le Japon à hauteur de 31 millions de dollars.

Après une visite guidée dans la zone portuaire, le Directeur général de l’AMPF Jacques Bigrimana a indiqué que la modernisation du port de Bujumbura est sous quatre composantes à savoir la déviation du canal de Buyenzi. Les activités se trouvent à 90% d’exécution des travaux. Le dragage du bassin portuaire, les travaux n’ont pas encore commencé ; la montée des eaux du lac Tanganyika est l’une des causes selon le Directeur Général de l’AMPF. L’autre sous composante est la construction d’un terminal à conteneur, presque terminé. Elle a une capacité d’accueil de 360 à 400 conteneurs de 20 pieds. La dernière composante de la modernisation du port de Bujumbura est la construction d’un chantier naval en cours de construction, malgré la monté des eaux du lac Tanganyika qui suspend de temps en temps les activités. Espérons qu’au mois d’août 2022 ; l’eau du lac Tanganyika trouvera son niveau normal, estime Jacques Bigirimana.

Vestige de l’ère coloniale Belge; le port de Bujumbura ne possède pas aujourd’hui un chantier naval pour la fabrication et la réparation des bateaux. Outre le chantier naval, le port modernisé, la queue de l’ancien port de Bujumbura fait face à un défi des eaux de pluies qui se déversaient et bouchaient le bassin portuaire. Aujourd’hui, le niveau exigé par les gros bateaux pour les accoster sera modernisé a souligné le Directeur général de l’AMPF.

Quant à la plus value de modernisation du port de Bujumbura, Jacques Bigirimana explique qu’il y aura la construction des infrastructures modernes, la création d’emploi pour les jeunes, la facilité maritime des échanges de marchandises, l’augmentation des recettes, avec le dragage du bassin portuaire, les gros bateaux pour accoster sans problèmes etc.

Malgré les avancées significatives de la modernisation du port de Bujumbura ; le Directeur Général de l’AMPF a appelé le Gouvernement du Burundi et les partenaires au développement à prêter mains fortes aux travaux d’aménagement du canal de Buyenzi. Il faut une équipe technique chargé d’y implanter un tamis pour freiner les ordures lourdes et le curage de ce caniveau une fois rempli de déchets et d’autres objets sales pour protéger les eaux du lac, la santé de la population et la biodiversité du lac Tanganyika, a souligné Jacques Bigirimana.

Concernant les hommes d’affaires qui ont eu des parcelles dans la zone portuaire, le Directeur général Jacques Burundi ne passe outre ! Que les services habiletés retirent immédiatement les titres de propriétés de ces acquéreurs et les octroyer ailleurs. On est entrain de moderniser le port de Bujumbura, demain on sera obligé d’étendre le port de Bujumbura, le port plus petit par rapport à d’autres ports de la sous région.

Source: Radio Television Burundi

L’agriculture et l’élevage, priorités dans la nouvelle loi budgétaire 2022-2023

L’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité, ce 21 juin, le projet de loi sur la fixation du budget 2022-2023. Les ressources du budget général de l’Etat y compris les dons, sont estimés à plus de 2193 milliards de Bif.
“Ce projet de budget marque la transition vers le budget-programme. Il introduit le Plan de travail et budget annuel (PTBA)”, a expliqué, devant les députés, le ministre des Finances, Domitien Ndihokubwayo.

Les grandes allocations, dites prioritaires par le gouvernement, concernent l’agriculture et l’élevage, la santé publique, l’industrialisation, l’emploi des jeunes et la protection des vulnérables, les infrastructures socio-économiques et la paix et la réconciliation. Les infrastructures socio-économiques prendront la grosse part du gâteau avec 280 milliards de BIF. La construction du chemin de fer, des bâtiments administratifs, etc sont les plus concernés.
Les nouveautés

Au titre de l’exercice budgétaire 2022-2023, les dépenses prévues et non exécutées dans le délai fixé, seront jugés nulles et les gestionnaires seront tenus à se justifier.
Aussi, toutes les recettes des établissements publics à caractère administratif, des administrations personnalisées de l’Etat bénéficiant des subsides ainsi que d’autres services étatiques seront désormais collectées par l’Office burundais des recettes(OBR).

“Les prévisions en recettes et en dépenses des communes, des hôpitaux publics et des établissements publics à caractère social, commercial et industriel seront renseignées trimestriellement au ministre des Finances”, a précisé Domitien Ndihokubwayo.

Les hypothèses macroéconomiques reposent surtout sur une croissance de 4,6% du PIB en 2022/2023 et une inflation de fin de période estimée à 8,0%.
Tous les députés du parti Congrès National pour la liberté (CNL) avaient boycotté cette séance d’analyse du projet de loi sur la fixation du budget de l’Etat.

Source: IWACU Burundi

Une semaine pour Mukaza propre

L’administrateur de Mukaza a lancé, ce lundi 20 juin, une semaine dédiée à la protection de l’environnement, à la salubrité et l’assainissement de sa commune. « Encore du pain sur la planche », analyse un environnementaliste.

C’est autour de 9 h que les premiers jeunes commencent à débarquer. La majorité portent des t-shirts aux couleurs du parti Cndd-Fdd. Ce sont des Imbonerakure de la commune urbaine de Mukaza. Ils seront rejoints par le staff de la mairie, une dizaine de personnes arborant les t-shirts du parti CDP, les balayeuses des rues et avenues de Bujumbura.
On note également la présence de quelques promoteurs du Mouvement sportif des marcheurs (Eco sport), « Babandi », des banquiers, des sociétés privées, etc.

Pour un début des activités annoncé à 9 h, c’est 10h 30 que les quelques matériels sont distribués : des houes, des sacs, des gants, etc. Et ce, avant que Rénovat Sindayihebura lance finalement la campagne Mukaza Yakaka (Mukaza propre) : « Malgré de multiples initiatives de rendre notre commune propre comme d’autres villes développées, il se manifeste qu’il y a des gens qui n’ont pas encore compris le projet de la salubrité, l’assainissement et protection de l’environnement. »
Il donne l’exemple des gens qui jettent des déchets dans la rue, des bouteilles en plastique, des sachets, des papiers, des cartons, etc.

D’après lui, les propriétaires des parcelles n’ont pas encore compris qu’ils doivent avoir des poubelles. « Et ces dernières doivent avoir des couvercles pour que les mouches n’affectent pas les ustensiles de cuisine ou autres matériels domestiques. »

M. Sindayihebura ajoute aussi qu’il y a encore des eaux usées versées dans les caniveaux et d’autres sortes de déchets ménagers : « Ce qui pollue le lac Tanganyika et affecte sa biodiversité » .Il s’insurge aussi contre ces passagers qui jettent des déchets sur leur passage à travers les fenêtres des véhicules.
D’après cet administratif, des eaux des maisons d’habitations ne sont pas encore canalisées vers les fosses septiques pour qu’elles ne soient pas déversées dans les caniveaux. Ce qui limiterait, selon lui, les inondations dans la ville de Bujumbura en cas de fortes pluies.

50 ‘’pionniers’’ par zone

Pour réussir cette campagne, Rénovat Sindayihebura, administrateur de Mukaza a indiqué que toute la population sera sensibilisée sur leur lieu de travail, dans leurs ménages, etc. « Ainsi, il est prévu un groupe de 50 personnes pour chaque zone chargée de transmettre le message de la salubrité, l’assainissement et protection de l’environnement. Quatre sites seront installés comme lieux de sensibilisation et de rassemblement. Des dons du matériel ou toute autre contribution pour mener à bon port cette campagne sont les bienvenus », a-t-il annoncé.

Ces contributions en matériels concernent entre autres les brouettes, les poubelles et les balaies.
Et d’interpeler les habitants de Mukaza : « Nous voulons que chaque personne de cette commune soit impliquée et exemplaire en ce qui concerne la salubrité. C’est-à-dire prendre l’initiative d’enlever les déchets sur notre passage. »
M. Sindayihebura espère qu’après trois mois, l’objectif sera atteint à 99%. Il a lancé un appel aux usines de production de l’eau et des jus de s’approprier de cette activité : « Il faut mettre des poubelles sur les routes afin que chaque passant trouve où jeter une bouteille en plastique ou tout autre déchet. »
Il leur demande aussi que les bouteilles à usage unique ne soient plus réutilisées.

Une bonne initiative mais…

Interrogé, un environnementaliste trouve que la campagne Mukaza Yakaka est une bonne initiative : « En fait, la commune Mukaza devait être propre. Car, c’est la vitrine de Bujumbura, c’est le centre-ville. Ces tas d’immondices sur les parkings, au bord des avenues, tout près des bureaux, etc ne devaient pas exister. Cela entache la ville. »
S’exprimant sous anonymat pour des raisons personnelles, il estime néanmoins qu’il reste beaucoup à faire pour y arriver. « D’abord, je ne pense pas que même les initiateurs y croient. Certains spéculent. Ils pensent beaucoup aux financements. »
Pour lui, si on veut réellement rendre Bujumbura propre, on l’aurait déjà fait : « Je me rappelle qu’un jour, on a fixé certaines sanctions pour ceux qui se soulagent en lieu public ou sur les murs des maisons, ceux qui jettent des bouteilles en plastiques sur leur passage, etc. Mais, combien ont-ils déjà été punis ? On a installé des poubelles, mais, elles sont souvent débordées. Ne soyez pas surpris d’entendre que ceux qui les ont installés avaient reçu des financements. »
Pour ce qui est du débordement des eaux au centre-ville, en cas de pluies, il dit que cela est lié au fait que les grands caniveaux d’évacuation des eaux sont bouchés. « Ils méritent d’être rénovés. »

Il déplore aussi le risque de politisation de cette campagne Mukaza Yakaka : « Oui. Il faut impliquer tout le monde dans ce travail louable. Mais, que vient faire les insignes des partis politiques dans l’assainissement de la ville ? »
Signalons que cette campagne va se clôturer le 25 juin.

Source: IWACU Burundi