Revue de la presse régionale/EAC : Une nouvelle étape vers l’adhésion de la Somalie

La Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) a lancé, ce 25 janvier, la mission de vérification pour évaluer la préparation de la République fédérale de Somalie à rejoindre la Communauté.

Selon le communiqué du secrétariat général de l’EAC, l’équipe de vérification composée d’experts des Etats membres de l’EAC sera en Somalie du 25 janvier au 3 février 2023, pour établir le niveau de conformité du pays aux critères d’admission des pays étrangers tels que prévus dans le Traité d’établissement de l’EAC.

Le secrétaire général de l’EAC, Peter Mathuki, a fait savoir que l’équipe technique à Mogadiscio engagera la Somalie pour s’assurer que la vérification soit rapidement finalisée et qu’un rapport soit présenté au Conseil des ministres de l’EAC qui, par après, le soumettra pour examen au 23e Sommet des chefs d’Etat prévu fin février 2023.

« L’équipe de vérification doit fournir des conclusions relatives aux cadres institutionnels en place, des cadres juridiques, des politiques, des stratégies, des projets et programmes, des domaines de coopération avec d’autres Etats membres de l’EAC ainsi que leurs attentes ».

Selon lui, l’équipe évaluera les stratégies et les plans de développement de la Somalie dans les principaux domaines de collaboration, notamment les infrastructures, l’énergie, l’éducation et la science, la paix et la sécurité ainsi que la coopération internationale.

Il rappelle que la Somalie possède le plus long littoral national de plus de 3 000 km en Afrique, reliant l’Afrique à la péninsule arabique, que la région exploitera pour accroître le commerce.

Le ministre somalien des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, Abshir Omar, a exprimé son enthousiasme pour l’équipe chargée d’évaluer la préparation de la Somalie à rejoindre l’EAC. Il affirme qu’une fois admise, la Somalie bénéficiera énormément de la libre circulation des personnes et des biens dans la communauté.

« Les Somaliens sont déjà présents dans la région de l’Afrique de l’Est. Ils ont commencé à s’intégrer avec leurs frères et sœurs de la région bien avant la demande d’officialisation de la décision de rejoindre l’EAC ».

Le quotidien The East African rappelle qu’une fois admise, la Somalie deviendra le huitième Etat membre de l’EAC, en plus du Kenya, l’Ouganda, la Tanzanie, le Rwanda, le Burundi, le Soudan du Sud et la République démocratique du Congo, qui a rejoint la communauté en avril dernier.

En vertu du Traité d’établissement de l’EAC, les critères d’admission de nouveaux pays dans la Communauté comprennent :  la reconnaissance de la Communauté telle qu’énoncée dans le traité, l’adhésion aux principes universellement acceptables de bonne gouvernance, de démocratie, d’état de droit, de respect des droits humains et de justice sociale ; la contribution potentielle au renforcement de l’intégration dans la communauté est-africaine ainsi que la proximité géographique et l’interdépendance entre celui-ci (le pays étranger) et les Etats membres de l’EAC.

RDC-Rwanda : L’attaque d’un avion de l’armée congolaise ravive les tensions

Les tensions entre le Rwanda et la République démocratique du Congo sont montées d’un cran ce 24 janvier après que Kigali ait tiré sur l’avion militaire de la RDC alors qu’il allait atterrir à Goma, écrit The East African.

Alors que l’espace aérien exact dans lequel il a été abattu n’est pas précisé, le Rwanda a déclaré qu’il avait pris des « mesures défensives » contre ce qu’il a qualifié d’agression congolaise.

« A 17h 03, un Sukhoi-25 venant de la RDC a violé l’espace aérien rwandais pour la troisième fois. Des mesures de défense ont été prises. Le Rwanda demande à la RDC d’arrêter cette agression », indique un bref communiqué du gouvernement rwandais.

« Attaque d’un Sukhoi-25 congolais par l’armée rwandaise : Kinshasa dénonce un acte de guerre et n’entend pas se laisser faire », titre le quotidien congolais Politico.CD.

Dans un communiqué de ce 24 janvier, Kinshasa soutient que cet avion de chasse a été attaqué par le Rwanda pendant qu’il entamait son atterrissage sur la piste de l’aéroport international de Goma : « Les tirs rwandais ont été dirigés vers un aéronef congolais volant à l’intérieur du territoire congolais. Il n’a nullement survolé l’espace aérien rwandais. L’avion a atterri sans dégâts matériels majeurs ».

Selon le gouvernement congolais, cette attaque est considérée comme une action délibérée d’agression qui équivaut à un acte de guerre n’ayant pour objectif que de saboter les efforts en cours dans la mise en œuvre des actions convenues dans le cadre des processus de Luanda et de Nairobi pour la restauration de la paix à l’Est de la RDC et dans la région des Grands-Lacs.

L’escalade des tensions entre la RDC et le Rwanda se poursuit alors que les rebelles du M23 « soutenus par le Rwanda » progressent sur terrain en dépit de l’annonce de leur retrait des zones occupées, fait savoir Politico.CD.

Dans son communiqué du 23 janvier, le M23 accuse le gouvernement de la RDC d’avoir fait « une déclaration de guerre », se référant au communiqué du vice-premier ministre chargé des Affaires étrangères Christophe Lutundula du 17 janvier, dans lequel il dit que la RDC « prend acte » du fait que « le Rwanda a refusé de cesser de soutenir le M23 ».

Kenya : L’Etat réserve 389 milliards de shillings pour développer l’irrigation

Le gouvernement kényan a réservé 389 milliards de shillings pour étendre les infrastructures d’irrigation afin d’aider les agriculteurs à augmenter leur production, révèle The Star.

Selon le ministre de l’Eau, Assainissement et Irrigation, Alice Wahome, ce montant comprend le coût de développement des infrastructures d’irrigation, la construction de structures de collecte et de stockage de l’eau, le développement des capacités du secteur, les programmes de soutien ciblés et la gestion des informations sur l’irrigation.

« Cela nécessite des efforts concertés de tous les acteurs du secteur, en particulier les partenaires au développement et le secteur privé, pour soutenir les efforts du gouvernement dans le financement de la mise en œuvre de la stratégie nationale des services d’irrigation ».

Elle a noté que le Kenya a un grand potentiel d’irrigation non encore exploité : « Notre pays est confronté à des défis en matière de sécurité alimentaire en raison de la sécheresse persistante due au changement climatique. L’irrigation offre la meilleure intervention pour relever ces défis ».

Alice Wahome a fait savoir que la stratégie vise également à adopter le développement de l’irrigation mené par les agriculteurs, qui est une nouvelle initiative visant à autonomiser les petits agriculteurs dans les zones rurales.

Selon The Star, la stratégie nationale des services d’irrigation identifie les principaux obstacles au développement et à la gestion de l’irrigation ; et définit les interventions pour y remédier.

Cette stratégie comprend l’expansion des infrastructures d’irrigation, le développement des ressources en eau d’irrigation, le développement des capacités techniques et institutionnelles. Cela s’ajoute au renforcement de la fourniture des services et d’infrastructures d’appui à l’irrigation.

Tanzanie : Le parti Chadema demande l’amendement de la Constitution

Le vice-président du parti de l’opposition en Tanzanie, Chadema (Parti pour la démocratie et le progrès), Tundu Lissu, est rentré de l’exil ce 25 janvier, déclenchant la lutte de son parti pour une nouvelle Constitution, qui, selon lui, résoudra tous les problèmes du pays, confie The Citizen.

Tundu Lissu, qui a survécu à une tentative d’assassinat à Dodoma le 7 septembre 2017 sous le règne de feu John Magufuli, a déclaré lors d’un rassemblement à Dar-es-Salaam que la Tanzanie a besoin d’un mouvement national pour exiger une nouvelle Constitution qui mettra en place une commission électorale indépendante.

Il a appelé les Tanzaniens, quelle que soit leur idéologie politique, à revendiquer l’amendement de la Constitution : « Ce mouvement sera porté dans tout le pays lors des rassemblements organisés par le parti comme principal agenda. Nous voulons que les Tanzaniens voient la nécessité ».

Selon lui, lorsque la Constitution sera modifiée, les problèmes liés à la collecte des taxes et impôts seront résolus. « La Constitution actuelle indique que l’Assemblée nationale ne peut pas débattre sur les sujets relatifs aux Finances, si le président n’est pas d’accord et que le sujet ne peut être porté au Parlement que par le ministre de tutelle », fustige-t-il.

Pour lui, il faut que la constitution limite les pouvoirs du président de la République. Il recommande une nouvelle Constitution qui pourrait traiter des préoccupations actuelles des Tanzaniens.

 

Source: IWACU Burundi

Econet Leo imposé à payer ses dettes fiscales, les abonnés dans le désarroi

Les retraits de la monnaie électronique sur le compte Ecocash, service financier de la société Econet Leo sont perturbés depuis hier 26 janvier. Désemparés, les agents et détenteurs des comptes Ecocash ont organisé un sit in dans la matinée de ce 27 janvier devant le siège de ladite entreprise.

Ils sont tous venus réclamer leur argent électronique qu’ils avaient sur le compte Ecocash. Certains confient qu’ils avaient 5 millions, d’autres, une somme variant entre 2 millions et cinq cent mille. Thierry, un des agents de Ecocash indique que depuis hier 26 janvier, les transactions ont été perturbées, en particulier les retraits.

Une situation aurait été engendrée par la mesure de l’administration fiscale recouvrant auprès de l’Econet Leo un montant de plus de 88 milliards de BIF de dette et plus de 44 millions d’USD d’arriérés dus à cette dernière.

Cet agent de Ecocash affirme que malgré leurs réclamations, la compagnie de téléphonie mobile ne fait aucune réaction. Et d’ajouter qu’aucune banque détentrice des comptes de ladite compagnie ne leur permet pas de faire des retraits.

Les agents de Ecocash confient travailler à perte. Richard, un autre agent, réclamant plus d’un million neuf cents mille de BIF sur son compte Ecocash, dit être prêt à abandonner les commissions qu’il percevait mensuellement mais que son argent lui soit remboursé.
“ Qu’ Econet Leo se concerte avec l’OBR et l’ARCT pour voir comment rembourser notre argent. Si possible que les remboursements se fassent en tranche” 

Dans son communiqué de presse sorti ce 27 janvier, l’OBR tranquillise les agents et détenteurs de dépôts Ecocash. “L’avis à tiers détenteurs émis sur CASSAVA FINTEC/SASAI FINTEC ne concerne que les comptes fonctionnement et non les comptes de transit/surveillance”, a-t-il précisé.

Signalons que les banques logeant les comptes Cassava Fintech et Sasai Fintech de Econet Leo ont 5 jours calendaires pour virer tous les soldes de ces comptes vers celui de l’Agence de régulation et de contrôle des télécommunications (ARCT) ouvert à la banque centrale.

Sur son compte Twitter, l’OBR a averti que l’Avis à Tiers détenteurs émis sur CASSAVA FINTEC/SASAI FINTEC ne concerne que les comptes de fonctionnement et non les Comptes de transit/surveillance. Il invite tous les agents et détenteurs de dépôts Ecocach à continuer leurs habituelles transactions.

 

Source: IWACU Burundi

Econet Leo dans la tourmente

Le secteur de la télécommunication navigue en eaux troubles. L’administration fiscale réclame à la compagnie de téléphonie mobile Econet Leo des sommes colossales d’arriérés d’impôts. Après la fermeture des sociétés Africell Tempo et LACELL (Smart) et la mauvaise passe que vit l’Onatel, Econet Leo risque, elle aussi, de vivre des jours difficiles. Seule la société Viettel semble tirer son épingle du jeu.

« (…), les détenteurs sont tenus sur demande de l’administration fiscale de payer à l’acquit de CASSAVA FINTECH/SASAI FINTECH, la dette de Econet Leo d’un montant de 88.756.006.572 BIF et de 44.344.346 USD représentant les arriérés dus par cette dernière. Cette demande vaut sommation avec opposition sur les sommes, valeurs ou revenus. » C’est un avis envoyé par l’Office burundais des recettes (OBR) à des Tiers détenteurs à savoir les institutions financières.

L’OBR somme ces banques de virer tous les soldes se trouvant sur les comptes de CASSAVA FINTECH/SASAI FINTECH vers les comptes de transit de l’Agence de régulation et de contrôle des télécommunications (ARCT) ouvert à la Banque centrale. Au cas où la prévision de ces comptes serait insuffisante pour couvrir le montant de cette dette, l’OBR demande de bloquer les comptes et les solder endéans 5 jours calendaires. « A défaut de satisfaire à cette demande, vous serez poursuivis comme si vous étiez débiteurs directs. »

Sasai Fintec s’explique

Après la fuite de cette correspondance, ce vendredi 26 janvier, une cinquantaine de vendeurs des services d’Econet Leo se sont présentés devant le siège de cette compagnie de téléphonie mobile. Mais personne ne pouvait pas retirer ni acheter les fonds pour le service Ecocash. « Pourquoi nous ne pouvons pas retirer notre argent ? Qu’est-ce qui se passe ? », s’interroge un vendeur des services d’Ecocash. « C’est notre droit de disposer de notre argent comme bon nous semble. Et d’ailleurs, j’avais entendu des rumeurs qu’Econet Leo va fermer », renchérit un autre.

« Sasai Fintec, travaillant sous la marque commerciale Ecocash, voudrait attirer l’attention de ses clients, partenaires et tout le public en général sur une information circulant sur les réseaux sociaux à propos d’une probable et imminente fermeture de ses activités. L’information est incorrecte, fausse, mal intentionnée et devrait être ignorée. » Lit-on dans un communiqué de presse.

Du déjà-vu

Le 20 février 2018, l’OBR avait épinglé la société Econet Leo. Dans l’avis à Tiers détenteurs, le Commissaire général de l’OBR de l’époque, Audace Niyonzima, avait ordonné à payer l’acquit de U-COM BURUNDI, ECONET et ECONET LEO, un montant de 72 742 033 644 BIF, soit 31 486 469 USD, qui doit être viré sur le compte de transit des Recettes Non fiscales ouvert à la BRB, 214 743 dollars américains sur le compte Séquestre ouvert à l’Ecobank et 1 509 824 496 BIF sur le compte de transit des redevances téléphoniques nationales.

Treize jours après la mise en demeure, mercredi 3 mars 2018, le patron de l’OBR a ordonné une mainlevée sur l’avis à Tiers détenteurs.
Dans la nuit du 18 août 2022, les abonnés de Smart n’en croyaient leurs oreilles. L’ARCT a annoncé la fermeture du réseau de Smart.

Motif invoqué : Des factures de taxes impayées. Contacté par Iwacu, le directeur commercial de Smart, Jean-Marie Lacroix, a reconnu des arriérés de paiements auprès de l’ARCT, mais dénonce des factures indues : « Ces factures s’élèvent à plus d’un milliard huit cent millions de BIF ! Ce n’est pas une somme négligeable. » Il a expliqué que Smart avait déboursé tous ses arriérés d’impôts s’élevant à 6.654.864.491 BIF à la fin du mois de mai 2022.

« Quelle ne fut notre surprise de voir débarquer des factures de pénalités d’un montant total de près de 9 milliards de la part de l’ARCT ! Il y a clairement une volonté de nous nuire !», Jean-Marie Lacroix a jugé que la décision de fermeture du réseau de Smart est politique et mine la concurrence.

Une odeur de corruption selon l’Olucome

« Comment se fait-il qu’une société qui est appelée à payer chaque année des taxes et impôts dus à l’Etat peut avoir des arriérés pareils sans qu’elle soit inquiétée ? », s’interroge Gabriel Rufyiri, président de l’Observatoire de la lutte contre la corruption et les malversations économiques (Olucome). Pour lui, cela suscite des interrogations. « De plus, c’est un montant colossal à tel point que le gouvernement, plus particulièrement l’OBR, devait nous expliquer comment cette dette est arrivée à ce niveau. »

Gabriel Rufyiri trouve que c’est dangereux pour l’économie burundaise. « S’il advenait qu’Econet Leo connaisse la même situation que Smart et Africell, le secteur de la communication serait en danger. Economiquement parlant, cela n’augure rien de bon si des sociétés ferment une à une. » M. Rufyiri trouve que cette situation ne peut pas rassurer les investisseurs étrangers qui voudront bien investir dans ce secteur ou dans d’autres secteurs.

Le président de l’Olucome trouve qu’il y a une odeur de corruption dans ce dossier. « Il y a un manquement grave de la part des autorités en charge de recouvrement. C’est inacceptable. Donner l’autorisation d’exploitation à une société est facile. Mais si une société comme Econet Leo ferme, cela a des conséquences néfastes sur l’économie toute entière. Il nous faut vraiment des explications claires de la part de l’OBR et de l’ARCT. »

D’après Gabriel Rufyiri, l’économie burundaise est à la croisée des chemins. Il rappelle que les principales sources des taxes et impôts du budget de l’Etat sont le secteur de télécommunication, le secteur pétrolier et le secteur des boissons. « Si ce secteur de télécommunication continue à vaciller de la sorte, c’est problématique avec le pouvoir d’achat de la population burundaise.
Il est plus qu’urgent que des études minutieuses soient menées par des experts indépendants pour que l’économie burundaise ne continue pas à dégringoler suite à des négligences et des intérêts égoïstes. »

 

Source: IWACU Burundi