Vianney, le cambiste sacrifié sur l’autel de la cupidité

Les photos de son cadavre ensanglanté ont fait le tour de la toile burundaise depuis ce matin 23 mars. Vianney était cambiste au marché dit ’’Kwa Siyoni’’. Son assassinat dans la journée de mardi ravive la peur chez d’autres cambistes qui craignent pour leur sécurité.

11 heures. Nous sommes à la gare routière de Bujumbura City Market communément appelé ’’Kwa Siyoni’’. C’est dans le voisinage direct de cette gare que Vianney tenait une petite épicerie.

Au lendemain de son décès, celle-ci est naturellement fermée. « C’était quelqu’un d’assez jovial, qui nous faisait souvent marrer avec ses blagues. Il mettait vraiment de la bonne ambiance par ici », témoigne H.N, un vendeur de vêtements.
T.B, un cambiste exerçant là, nous fait le portrait d’un jeune homme qui avait connu une ascension financière fulgurante. « Son business en matière d’opérations de change était florissant. Tous ceux qui arrivaient de la RDC venaient échanger la monnaie auprès de lui. Cela a sans doute suscité des convoitises qui ont entraîné son assassinat », estime T.B.

Pour R.U, un autre cambiste, le meurtre prémédité de leur collègue, a plongé le petit monde des cambistes dans la peur et l’inquiétude. « Les homicides de cambistes deviennent assez récurrents. On en est à se demander aujourd’hui qui sera le prochain », confie le vieil homme.

Y.X, épicier et ami de Vianney, retrace les derniers moments du cambiste assassiné. « Il venait de passer une matinée normale quand il a reçu un appel d’un de ses clients aux alentours de 14h », raconte Y.X. L’affaire s’annonce très fructueuse pour le futur père de famille (Son épouse est enceinte de quelques mois) : son client veut échanger ses dollars en francs burundais pour une somme totale de 140 millions BIF.

D’après Y.X, Vianney, tout ravi, prend sa voiture et file à toute vitesse au lieu du rendez-vous lui fixé par ’’son client’’. C’est là, dans une maison de passage sise au quartier Kigobe, que son corps sera découvert, ensanglanté, les bras attachés dans le dos.

Leur forfait accompli, les criminels prennent le soin de disparaître avec l’argent apporté par Vianney pour une opération de change qui s’est avéré un leurre fatal pour la victime.

« Ce fut un choc pour nous d’apprendre le décès tragique de Vianney. Nous nous entraidions beaucoup. Il n’hésitait jamais par exemple à m’aider à écouler mes articles. Au-delà du cadre professionnel, il ne ratait aucune cérémonie à caractère social. Nous vivions en bonne entente », relate le petit commerçant avec émotion.

La trentaine et originaire de la province Rutana (commune Rutana), Vianney venait de se marier, il y a quelques mois, selon plusieurs témoignages recueillis à son lieu de travail. Sa conjointe endeuillée attend leur premier enfant.

Source: IWACU Burundi

Empêcher les gens de s’exprimer, une bombe à retardement !

Quand les gens sont privés de la liberté de parole, ils accumulent des frustrations dont les conséquences sont fâcheuses. Hélène Mpawenimana, professeur et chef de département de journalisme et communication à l’Université du Burundi, nous éclaire.

La limitation de la liberté d’expression peut-elle provoquer des messages de haine ?

Dans certaines situations, la limitation de la liberté d’expression ou le fait de ne pas donner ses opinions peut mener à des messages de haine. Quand des membres d’un groupe de gens n’ont pas eu le droit d’exprimer librement leurs opinions, ils le font en cachette d’une manière exagérée, intensifiant la force des messages de haine menant au conflit.

Qu’est-ce qui peut pousser une personne à refuser de s’exprimer librement ?

Dans certaines situations, il arrive que certaines personnes se privent du droit d’exprimer leurs avis en public. Il y a plusieurs facteurs qui entrent en jeu. Certains sont empêchés de s’exprimer, d’autres ont peur pour leur sécurité. Sans oublier ceux qui veulent protéger leurs propres intérêts ou ceux de leur groupe d’appartenance, surtout quand il s’agit des événements malheureux du passé. Pour toutes ces causes, elles jugent bon de se taire. Mais les conséquences sont fâcheuses.

Pouvez-vous donner des exemples ?

Les conflits qu’a connus notre pays sont basés sur des appartenances ethniques. Il y a eu des clivages entre les Hutu et les Tutsi. Ils s’accusent mutuellement. C’est comme si, d’une part, tous les Tutsi ont commis le meurtre et, d’une autre part, tous les Hutu sont des tueurs. Mais tous les groupes ethniques ont été touchés. Ce crime a été commis par un petit groupe de personnes pour protéger ses intérêts. En substance, ce ne sont pas tous les Hutu ou les Tutsi qui sont coupables. Ceux qui connaissent la vérité s’abstiennent de témoigner pour la faire éclater au grand jour.

Quelles conséquences en cas de limitation d’expression des idées ?

Les conséquences sont nombreuses et néfastes. Un groupe peut penser que l’autre prépare un mauvais coup pour lui faire du mal, alors que ce ne sont que des idées conçues sans rapport avec la réalité. Et ainsi des conflits naissent. C’est une source de soupçons pouvant peut-être mener à la destruction des infrastructures, aux violences, aux tueries qui provoquent l’afflux des déplacés, des réfugiés. C’est une situation qui impacte négativement le développement d’un pays.

Est-il nécessaire de laisser les gens qui ont des idées divergentes s’exprimer librement ?

Je dirais qu’il est indispensable de laisser les gens exprimer librement leurs opinions. Mais il faut certaines conditions pour éviter des dérapages dans certains cas.

La libéralisation de la parole donne lieu à un consensus sur des points qui, au départ, opposaient des groupes en conflit ou des communautés en conflit. Les parties en conflit ou qui croyaient l’être se réconcilient. Chacun donne son opinion sur une thématique ou un problème donné. C’est une base du développement durable et inclusif fondé sur l’entente mutuelle.

Source: IWACU Burundi

« Qu’allons-nous devenir ? »

Une journée après la mise en application de la nouvelle mesure de délimitation de l’espace de circulation des motos, tricycles et vélos, leurs conducteurs, surtout ceux qui font le transport rémunéré, sont dans le désarroi. Rencontrés dans différents parkings en mairie de Bujumbura, ils ne cachent pas leur désespoir.

Normalement réticents à parler devant les caméras, les conducteurs de motos rencontrés à la 12ème avenue de la zone Kanyosha se chamaillaient pour prendre la parole, tout le monde veut parler ou déverser sa colère.
Désespoir, mécontentement et amertume se lisaient sur leur visage et cela transparaît dans leur propos.

Arrivés vers 5 heures et demie du matin, à 9 heures et demie, certains n’avaient même pas encore eu un seul client depuis la matinée. Leurs motos étaient garées à l’entrée de leur zone de travail sous l’œil vigilant de la police.
Ils semblaient remontés dans leurs propos : « On ne sait vraiment pas ce qu’on va devenir, regarde vraiment, il est presque 10h, je n’ai que ces 1.200 Fbu que vous voyez, où est ce que je vais rentrer, que vais-je dire à mon patron, et à ma femme et mes enfants ce soir. Seul Dieu pourra nous sauver », se désole Aimable Manirakiza, montrant comme preuve avec deux billets de 500 Fbu et de deux autres de 100 Fbu dans la main.

Certains espéraient compenser leur manque à gagner en prolongeant les trajets vers Kabezi mais ont vus leur alternative tomber à l’eau, hélas, ils doivent payer 500 Fbu de taxe communale pour entrer dans cette autre commune.
« En temps normal à 10h, j’avais déjà au moins 15 mille de versements pour mon boss, il me restait à chercher mon repas de midi et ce que je vais ramener à la famille le soir. Aujourd’hui, j’ai commencé à travailler dans la pluie de ce matin, mais je n’ai que 2.000 Fbu », se désole Eric Manirakiza rencontré au parking du pont de la 12ème avenue de la zone Kanyosha.

La plupart des conducteurs de motos-taxis déclarent qu’avant la nouvelle mesure, ils gagnaient entre 30 et 35 mille Fbu par jour. Dans la première journée de la mise en application de cette mesure, même les plus chanceux n’ont pas pu avoir 15 mille Fbu, confient-ils.

Remonté, Innocent demande au président de la République que cette mesure soit révoquée, et en appelle à la cohérence des discours des autorités.

« Ces dernières disent toujours qu’elles veulent qu’on ait tous de l’argent et qu’on mange, comment va-t-on en avoir si elles nous empêchent de travailler ? Nous avons voté pour eux et ils commencent à nous maltraiter maintenant qu’ils sont arrivés au pouvoir. Nous ne sommes pas les causeurs d’accidents, qu’ils nous construisent des routes et veillent à l’ordre dans l’octroi des permis. C’est tout ce qu’on demande, sinon si cette mesure n’est pas révoquée, certains vont mourir d’autres vont devenir des criminels ».

A 10h, une cinquantaine de motos étaient au parking, certains conducteurs étaient assis sur leurs deux-roues, attendant désespérément avoir des clients, d’autres déclaraient qu’ils commençaient à revoir leur prix à la baisse jusqu’à 300 francs par course pour pouvoir gagner quelque chose.

Source: IWACU Burundi

Une mesure respectée bon gré mal gré

La mesure interdisant les vélos, les motos et les tuk-tuk de circuler dans certains endroits de la capitale économique a été strictement respectée dans les quartiers du nord de la capitale. Mais la grogne subsiste suite au manque à gagner.

N.B est un vendeur de charbon. Il est à l’endroit dit « Kwa Itonde » en haut de Ntare House. Il écoulait ce produit dans les quartiers de Mutanga nord et sud, Nyakabiga et Jabe.

« Je pouvais facilement gagner 5 mille BIF par jour. Maintenant, je n’ai plus accès au marché d’écoulement. Je vais travailler à perte », se lamente-t-il. Il fait savoir qu’il lui sera difficile de trouver un autre marché d’écoulement.
« Le ticket de transport a doublé. Avant je payais 500 BIF pour arriver à l’arrêt bus mais maintenant je viens de payer 1000 BIF », s’indigne B.N. qui habite à Muberure.

Un élève rencontré, tout en sueur, les chaussures couvertes de poussière dit avoir parcouru plus de 4 km à pied pour arriver à l’arrêt bus. Avant, il se rendait à l’école à vélo. « Chaque jour, je vais payer 2.000 BIF pour le ticket ».

Des grognes partout

Les vendeurs qui utilisaient ces moyens de déplacement pour le transport de leurs marchandises assurent qu’ils enregistrent déjà d’énormes pertes suite à la mise en application de ladite mesure.
J.N est vendeuse de tomates au marché de Ngagara. Elle indique qu’elle s’approvisionne à Mpanda et que les vélos transportaient ses tomates jusqu’à Ngagara : « Cela était moins cher. Mais, actuellement les vélos arrivent au pont dit Nyabagere et nous sommes obligés de payer un taxi, ce qui se répercutera sur les prix sans doute ».
Une autre vendeuse à côté d’elle renchérit : « Ce n’est pas possible de payer un taxi de dix mille, lorsque tu as un capital de moins de cent mille. Il faut que le gouvernement pense aux pauvres aussi ».

Même son de cloche pour les mécaniciens et les vendeurs des pièces de rechange des motos, des vélos et des tuk-tuk. Ils font savoir qu’ils ne voient pas comment ils vont payer les loyers ou nourrir leurs familles.

L’un des vendeurs des pièces de rechange rencontrés tout près de l’église vivante de Jabe nous a confié qu’il vendait des pièces de plus d’un million par jour. « Grâce à mon business, je parvenais à payer le loyer et les frais de scolarité de mes enfants », ajoute-t-il.

Quant à un garagiste rencontré sur place, il nous a notifié qu’il compte déménager vers les quartiers qui ne sont pas concernés par la mesure. « Mais, je n’espère pas grand-chose compte tenu qu’il y avait déjà ceux qui y était. Plutôt je demande au gouvernement de revoir la mesure », souligne-t-il.


Source: IWACU Burundi

Mukaza vidé de ses motos, tuk-tuk et vélos : les usagers dans le désarroi

Ce matin du lundi 21 mars, tout bascule : commerçants, enseignants, distributeurs de lait, les usagers des deux-roues et des tricycles ont vu leur quotidien bouleversé et pointent du doigt des autorités déconnectées des réalités.

Il est 7 heures et demie au pont de la rivière Muha sur l’Avenue du Large à la jonction entre les communes Mukaza et Muha. Les embouteillages se sont déjà formés à cette heure-ci.

Sur cet artère très fréquentée aux heures de pointe, de grands absents, ceux-là qui animaient cet axe, la hantise des automobilitses : les taxi-motos et taxi-vélos et quelques tuk-tuk.

Sur l’Avenue Nzero et aux abords immédiats de l’Immeuble abritant les bureaux du Fida où stationnaient habituellement des motos-taxis, des vélos-taxis et quelques tuk-tuk, une dizaine de policiers surveillent les lieux.
De haut gradés de la Police ont même fait le déplacement. « Tu as vu ? Même le commissaire est venu ! », murmurent de jeunes hommes en uniforme. Les forces de l’ordre sont sur les dents, ils attendent visiblement d’éventuels récalcitrants.
Ils ne feront pas leur apparition.

7h45. Du côté de l’Avenue Yaranda au quartier Kabondo de la commune de Mukaza, T.W, vendeuse au Marché de Kinindo, prenait d’habitude un tuk-tuk pour aller à son lieu de travail. « Ici, il est quasi-impossible d’avoir un bus de transport en commun. Ils sont tous remplis », se plaint la dame.

T.W confie s’être endettée pour se procurer un tuk-tuk et un vélo qu’elle n’a désormais plus le droit d’utiliser. « J’ai fait conserver mon tuk-tuk à Kanyosha. Quant au vélo, j’ai préféré le garder chez moi et si des policiers le découvrent, je prétendrais qu’il appartient à un de mes fils pour son usage personnel », soutient T.W.

Même si la petite commerçante dit comprendre que les accidents routiers soient un motif sérieux d’interdiction de circuler aux motos, vélos et tuk-tuk, elle dit regretter que cette décision ait été prise sur le dos des citoyens aux revenus modestes.

10h. A l’aide d’un vélo, U.R avait l’habitude d’apporter du lait de Buringa en commune de Gihanga très tôt le matin pour approvisionner des ménages des quartiers Asiatique, Kabondo, Kinindo, Kibenga et Kinanira III.
Au quartier Asiatique de la commune Mukaza, première étape de sa distribution de lait, l’homme en sueur et exténué nous dresse un quotidien sombre qui se profile à l’aune de la décision du ministre en charge de l’Intérieur.

« Nous serons obligés de nous déplacer en voiture. Celle qui m’a amené m’a laissé en Centre-ville et j’ai dû arriver ici à pied sous un soleil de plomb avec un bidon de lait de 20 litres sur la tête ! », se lamente-t-il.

U.R s’est ensuite dit obligé de revoir le prix du lait à la hausse. A 1.400 BIF le litre, ses clients devront désormais débourser 1.600 BIF. « Là, c’est juste un essai pour voir si je pourrais tenir le rythme avec cette faible augmentation.
Si ce n’est pas le cas, cette somme devra encore être revue à la hausse ».

U.R n’a pas des mots assez durs vis-à-vis des autorités à l’origine de la décision prise le 21 février dernier. « Ils oublient qu’avant d’être là où ils en sont aujourd’hui, ils ont vécu les mêmes galères que nous. Quelle ingratitude ! »
A 13h30, à l’école le Bon Samaritain sise au quartier Asiatique, E.O, enseignant à cet établissement, parle d’une mesure qui aura un impact négatif sur les élèves et les professeurs. « Nous avons eu beaucoup de retard ce matin car beaucoup d’élèves, surtout ceux des quartiers sud, venaient à l’école à l’aide de tuk-tuk ».

Ce professeur, habitant un quartier nord de Bujumbura, se dit inquiet. « Moi-même, je me déplaçais à l’aide de ma moto venant de Cibitoke. J’imagine désormais les difficultés pour prendre le bus qui m’attendent chaque matin et cela me rend triste car je dois être ici à 7h ».

E.O ne cache pas son désespoir. « Avec leur adage qu’il ne faut pas revenir sur sa parole, je ne crois pas que nos dirigeants voudront alléger cette mesure ».

 transports

Source: IWACU Burundi

Encore une hausse des prix des denrées alimentaires

Les prix de certaines denrées alimentaires fixés par le ministre chargé de l’Agriculture ce lundi 21 mars ne sont pas respectés sur le marché. Le kilo de riz a été fixé à 2.400 francs burundais et celui du haricot jaune à 1.900 francs burundais.

La réalité sur le marché c’est que le prix varie entre 2.500 Fbu et 2.800 Fbu le kilo pour le riz et le kilo de haricot entre 2.000 Fbu et 2.400 Fbu. Les vendeurs de ces denrées alimentaires expliquent cette revue à la hausse des prix de ces produits par les difficultés d’approvisionnement de ces produits.

Les consommateurs demandent que ces prix soient revus car d’après eux, leurs moyens ne leur permettent pas de s’en procurer si les prix restent inchangés.

« Le prix du riz est devenu problématique, le riz qui est vendu à 2.400 Fbu est de mauvaise qualité et les clients ne l’aiment pas, ils préfèrent acheter celui de 2.600 francs burundais parce qu’ils n’ont pas d’autre choix et vous voyez qu’il n’y a pas de mouvement à cause de la hausse du prix de cette denrée », explique un commerçant interrogé.

Selon son collègue, impossible de savoir si c’est la récolte qui a été mauvaise ou si c’est la demande qui a augmenté. « Ces prix fixés favorisent plus les clients et non les commerçants et il sera difficile de les respecter car nous avons des difficultés à nous approvisionner, je ne sais pas si en fixant ces prix ils ont pensé aux approvisionnements ».

Les détaillants se lamentent également : « Le prix du riz est inabordable, je ne suis pas en mesure d’acheter 20 kilos car je n’ai pas assez d’argent pour m’approvisionner et vous comprenez que je ne peux pas le vendre à 2.400 Fbu le kilo car je dois ajouter une petite marge bénéficiaire pour que je puisse moi aussi gagner quelque chose ».

D’après un autre détaillant, ce n’est pas facile d’acheter du riz à 3.000 Fbu pour une famille de 5 membres et plus. « Nous demandons que ces prix soient revus à la baisse ».

Le ministre chargé de l’Agriculture a également fixé le prix des pommes de terre à 900 Fbu le kilo. Les vendeurs de cette denrée confient eux aussi, qu’il leur sera difficile de respecter ce prix. Car d’après eux, l’approvisionnement en pommes de terre est difficile pendant la saison pluvieuse.

Source: IWACU Burundi